Artiste/Groupe:

Die Apokalyptischen Reiter

CD:

The Divine Horsemen

Date de sortie:

Juillet 2021

Label:

Nuclear Blast

Style:

Extrême Metal

Chroniqueur:

ced12

Note:

14.5/20

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La crise sanitaire a bien changé nos vies, c’est un scoop pour personne et les conséquences sur l’industrie du disque sont encore à attendre. Jusqu’ici, nous avons eu droit, grâce à une certaine inertie, à un très bon niveau de sorties, y compris sur le plan qualitatif. Les logiques de confinement n’ont pas empêché de nombreuses formations de se rendre en studio mais nous ne savons pas encore les impacts économiques. Certes, c’est pas comme si les ventes d’albums n’avaient pas déjà considérablement baissé. Nous sommes donc encore dans l’expectative mais ça semble tenir et c’est déjà pas mal et la perspective des retours des live laisse un espoir raisonnable de retour à la « normale ». Il n’en demeure pas moins que nous avons eu droit à un nombre de live incalculable, les maisons de disques jouant la sécurité en assurant des sorties à des tarifs maîtrisés. Certains groupes se sont montrés très créatifs dans cette période et Die Apokalyptishen Reiter se démarque bien dans ce registre.

Plutôt qu’un live, les Allemands se sont enfermés en studio accompagnés d’un ingénieur du son, de quelques potes et ce sans aucune préparation préalable, le tout produit par Alexandre Dietz (Heaven Shall Burn). La démarche ? Revenir aux bases, improviser, créer et voir ce qui en sort. Et aussi probablement se faire plaisir tant on se souvient du contexte pesant de l’automne 2020. Cinq cents minutes d’enregistrement d’un processus improvisé entre délire psychédélique, musique tribale (Sepultura reste une influence majeures des allemands) et même incartades metal extrême. Heureusement, le produit proposé a été affiné, ramassé pour un double-album de quatre-vingt minutes ce qui fait déjà un bon résultat à absorber. Hautement expérimental donc et démarche à saluer. L’aspect tribal des Allemands est ici bien présent (Tiki) et les fans de Roots retrouveront des rythmiques qui devraient se rappeler à leurs bons souvenirs. Naturellement, les morceaux n’ayant pas été conceptualisés en amont, le travail de composition reste brut mais la production sonne plutôt bien. Ce qui perturbe plus, mais faisant partie intégrante de la philosophie de The Divine Horsemen, c’est ce côté « ça part dans tous les sens » entre un Nachtblume qui tend vers le black metal sur un format de morceau d’une minute trente, des passages presque grind, d’autres quasiment metal atmosphérique / contemplatif (Ymir), nos Allemands ne se sont mis aucune barrière et le résultat sonne comme un patchwork assez varié. Ce résultat est de fait cohérent.

Projet franchement sympathique dans la démarche (se faire plaisir entre potes, tenter une autre approche après plus de deux décennies de carrière) les Allemands se sont mis en léger risque et le résultat mérite un détour. Il ne s’agit pas de l’écouter comme un disque travaillé et fignolé dans les moindres détails mais un instantané d’un moment qui, espérons-le, restera à part, du moins le plus longtemps possible. Et j’y reviens, la forme a été soignée entre une production très correcte et un artwork splendide. Aussi organique soit le processus retenu, les Allemands ont fait ça bien ce qui leur fait honneur. Agréable en-cas donc dans l’attente d’un retour plus classique aux affaires.

Tracklist de The Divine Horsemen :

CD1 :
01. Tiki
02. Salus
03. Amma Guru
04. Imka
05. Nachtblume
06. Aletheia
07. Duir
08. Children Of Mother Night

CD2 :
01. Uelewa
02. Haka
03. Simbi Makya
04. Wa He Gu Ru
05. Akhi
06. Ymir
07. Eg On Khar

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