Artiste/Groupe:

Devil Sold His Soul

CD:

Loss

Date de sortie:

Avril 2021

Label:

Nuclear Blast

Style:

Post Hardcore

Chroniqueur:

ced12

Note:

15/20

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Groupe anglais formé en 2004 à Londres, Devil Sold His Soul avait connu de bons débuts, bien dans son époque où le metalcore cartonnait. Je parle de Metalcore mais il serait plus juste de parler de post-hardcore chez DSHS avec des morceaux assez longs et des guitares typiques du genre post. Les vocaux, alternant chant clair et hurlé, renvoyaient à la dite scène metalcore, très prolifique en Angleterre. Avec trois disques bien accueillis et auréolés de bonnes chroniques (y compris chez nous), le groupe avait vu son chanteur Ed Gibbs partir en 2013 avec le recrutement de Paul Green. Et de là, pas grand-chose. Allez, un simple EP en 2014 … et c’est tout. De fait, ça ne sentait pas bon pour ce groupe mais en 2017, Ed Gibbs fit son retour, DSHS continuant avec deux chanteurs. Coïncidence amusante, Helloween fit de même la même année avec là aussi le retour des fils prodigues au bercail … sans pour autant congédier les chanteurs en place. Coïncidence donc car c’est à un mois d’intervalle que les deux groupes, qui cela va sans dire n’ont rien (mais alors rien du tout) en commun musicalement, proposent leur premier disque dans ce nouveau format.

Autre nouveauté pour DSHS, un nouveau contrat et pas des moindres car le groupe a intégré l’écurie Nuclear Blast, label pas forcément connu sur ce créneau musical. Evacuons d’entrée ce fait de deux chanteurs. Ça chante plutôt bien, ça alterne bien entre les différents types de chant mais très sincèrement, je ne vois pas la valeur ajoutée sur le plan musical. Pour autant, cet aspect est satisfaisant. Musicalement, ce disque m’a quelque peu décontenancé. Il n’est pas si fréquent que la seconde moitié d’un disque me plaise bien plus que la première moitié mais là c’est nettement le cas. De The Narcissist jusqu’à Loss, c’est vraiment excellent. Le groupe développe l’aspect plus émotionnel de son post-hardcore et le groupe confirme qu’il est sacrément à l’aise dans cet exercice. Par le passé, des morceaux comme Drowning / Sinking l’avaient montré, le groupe confirme. Signal Fire, But Not Forgotten sont dans cette continuité et ça me plaît bien, ces belles mélodies posées sur une rythmique assez incisive . Loss conclut en douceur avant un final bien dans la dynamique « post ».

Je suis un peu embêté car DSHS est plutôt réputé pour son énergie, ses concerts et me voilà à vous expliquer que c’est sur l’aspect émotionnel que ce disque vaut le détour. Point d’inquiétude pour ceux qui aiment l’aspect agressif du combo, les singles présentés en amont l’ont rappelé, il y a encore de la puissance chez DSHS comme The Narcissist déjà évoqué et impeccable. La formation avait déjà prouvé par le passé sa capacité à varier le propos et c’est heureux car les disques sont toujours assez longs (trop ?) tournant autour de l’heure ce qui rend l’écoute complète assez exigeante pour l’auditeur. Ok, l’aspect « post » génère souvent des pistes assez longues. Songez que nous avons ici dix pistes pour une heure de musique.

Cultivant le goût du contraste jusque sur cet artwork presque clair / obscur (et pas très urbain pour des Londoniens), Devil Sold His Soul nous revient près de dix ans après son dernier album avec un sacré bon disque, surprenant dans le sens positif du terme, qualitatif et alternant différentes émotions avec un succès certain. Je reste réservé sur l’aspect « deux chanteurs » et plus globalement sur les parties chant clair un poil trop légères à mon goût (pour ce style). Il en reste un disque très recommandable prouvant que la scène post-hardcore, un peu en retrait, a encore quelques représentants de qualité.

 

Tracklist de Loss :

01. Ardour
02. Witness Marks
03. Burdened
04. Tateishi
05. The Narcissist
06. Beyond Reach
07. Signal Fire
08. Acrimony
09. But Nor Forgotten
10. Loss

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