Artiste/Groupe:

Desert Storm

CD:

Death Rattle

Date de sortie:

Mars 2023

Label:

APF Records

Style:

Sludge metal

Chroniqueur:

dominique

Note:

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Septième album pour les Anglais de Desert Storm et seulement la première apparition sur notre site. Preuve que la production metal pléthorique permet à certains vieux groupes de passer à travers les mailles finalement pas si serrées de nos filets. A notre décharge, le groupe d’Oxford, actif depuis 2008, ne donne pas forcément dans les cases stylistiques les plus fréquentées par nos chroniqueurs. Certes le son est lourd, les cordes et la batterie bien présentes, mais comme le style oscille entre sludge metal, desert rock progressif et hard rock, avec en sus des moments plus calmes, le manque d’appartenance franche ne nous a peut-être pas stimulés à se pencher plus rapidement sur le groupe.

Pourtant, leur album précédent, Omens sorti en 2020, avait reçu bon accueil dans la presse spécialisée. Omens n’est cependant pas l’album le plus facile à écouter, puisque partiellement expérimental (donc original) et dans l’ensemble peu mélodique. Un bel album pourtant qui mérite bien les éloges qui lui ont été adressés. Quid donc de Death Rattle, le troisième album du groupe sorti chez APF Records.

Premièrement, pour cet album, Matthew Dennett à la basse, rejoint les quatre membres historiques que sont Matthew Ryan (voix), Ryan Cole (guitare), Chris White (guitare et clavier) et Elliot Cole (batterie et percussions). Je ne mettrais pas la légère réorientation musicale sur ce petit changement de lineup, mais je dois toutefois dire que si je trouve Death Rattle plus abordable, je le trouve aussi, et malheureusement, moins intéressant. La voix de Mat Ryan respire toujours autant la violence et les riffs de guitare ne laissent toujours pas planer le doute sur leurs intentions. Toutefois, si l’enrobage mélodique et la rythmique moins hachée permettent une réception du message plus aisée, elle la rendent aussi plus lassante. Cet ajustement musical est clairement audible dès l’ouverture de l’album avec le bon Master of None. Un titre aussi simple qu’efficace, guidé par une rythmique martiale et une certaine dissonance. Il est suivi par Cheyne Stocking. Un excellent titre plein de vengeance, avec l’intéressante utilisation en ouverture de la voix plus légère de Chris White. La musicalité du titre (plus rock en son centre) ainsi que ses ruptures rythmiques rendent ses près de huit minutes très digestes. Même sa transformation, après cinq minutes, en un titre sludge pur et dur est jouissive. Musicalement abouti. L’ouverture apaisante de Bad Trip ne cache pas longtemps la forêt de muscles proposée par le titre. Dans Melatone, comme dans les titres précédents, la rythmique doom marquée autant par la basse que par les cymbales, donne un fil rouge auxquelles les variations mélodiques s’accrochent. Un peu plus groove et planant, le titre donne autre chose à l’auditeur.

La seconde partie de l’album reste dans la même veine. Rythme doom, consonances rock US avec toujours une touche originale et spécifique pour chaque titre. Pour Salt Of The Earth c’est d’abord du groove puis, avec l’utilisation de guitares plus lourdes et puissantes et la voix éraillée de Matthew, le morceau devient presque death. Druid’s Heath est tout l’opposé. Lourd en ouverture, le titre se calme en son milieu avant de… L’ouverture d’Insomniac apporte enfin un peu de vitesse. Le titre vous met un grand coup de pied aux fesses avant de s’interrompre et de laisser la place à une atmosphère où la haine ressort plus que la violence. Si Self Deprecation porte bien son nom. Le titre, plus doom que doom, profite de la rupture calme en son centre et de son refrain de fin.

L’album se termine sur New Dawn, un titre instrumental qui garde l’esprit américain de Master Of None et de Salt of the Earth et qui permet aussi à l’auditeur de profiter d’un repos bien mérité. Sans atteindre des sommets, Death Rattle est un album intéressant. Il est toutefois trop uniforme. Là où Omens apportait de l’innovation, Death Rattle n’apporte « que » du gros son, accompagné par de jolies ruptures mélodiques. Pas trop mal me direz-vous. Certes, mais un peu décevant quand on sait ce que le groupe peut fournir.

Tracklist de Death Rattle : 

01. Master Of None
02. Cheyne Stoking
03. Bad Trip
04. Melatone
05. Salt Of The Earth
06. Druid’s Heath
07. Insomniac
08. Self Deprecation
09. New Dawn

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !