D E R E K S H E R I N I A N

Artiste/Groupe

Derek Sherinian

Album

Blood Of The Snake

Date de sortie

28/07/2006

Style

Keyboard-hero, Métal complexe de virtuoses

Chroniqueur

Yann G

Note

85/100

Site officiel

http://www.dereksherinian.com/

C H R O N I Q U E

L'annonce de ce nouvel album solo de Derek Sherinian s'annonçait des plus prometteurs vu la liste des special guests : de John Petrucci à Yngwie Malmsteen en passant par Slash, Zakk Wylde, Simon Phillips et j'en passe ...

L'espoir suscité allait-il être comblé ? Et bien oui ! et comment !

Contrairement à de nombreuses tributes où les musiciens reçoivent les play-backs, tapent leur boeuf pour recevoir leur cachet et renvoie le tout à l'expéditeur, la complicité entre tous les participants à cet album est incroyable ! une sorte de groupe de Dieux vivants en somme.

"Czar of steel", instrumental sur lequel le clavier prédomine, ouvre le bal. Dès les premières notes, la production est excellente, chaque son se distingue à merveille.

Ce premier instrumental très complexe au thème presque jazz/métal est influencé par Jens Johansson ou Shawn Lane. Un morceau si complexe de technique que plusieurs écoutent seront nécessaires pour vraiment l'apprécier.

A noter la présence de John Petrucci à la guitare, qui par ses solos monstrueux ultra-speed sur les gammes chromatiques doublés par les claviers, nous conduit dans un univers situé entre Shawn Lane et Liquid Tension Experiment.

"Man with no name", morceau métal chanté rappelant incontestablement Ozzy par ses gros riffs de guitare et par les harmoniques dévastatrices balancées par Zakk Wylde, continue dans l'excellence.

Démarrant plutôt très heavy, la deuxième partie du morceau part plus sur un jam tueur entre Derek et Zakk.

"Phantom Shuffle", nouvel instrumental, est cette fois vraiment orienté très jazz-rock, parfois limite free jazz. Première apparition d'un saxo (Brandon Fields) sur cet album.

Le thème mélodique est digne d'un Dixie Dregs, le reste du morceau plus Shawn Lane encore une fois.

"Been here before", ballade instrumentale au feeling hors du commun, donne carrément la chair de poule. Le feeling de la guitare solo est incroyable, de même que la beauté du morceau, qui, je pèse mes mots, ressemble et arrive à la hauteur du grand Jeff Beck.

"Blood of the snake" accélère le rythme d'un coup. Un instrumental sur lequel Derek ouvre le bal avec ses nappes de clavier déjantées et Yngwie Malmsteen qui enchaine dans son style néo-classique bien connu balançant ses dizaines notes de seconde, puis c'est au tour de Zakk Wylde de s'exprimer.

Un morceau vraiment écrit dans un esprit Malmsteen période "Attack". Il faut dire que Derek Sherinian accompagnait Yngwie sur cet album et les influences s'en ressentent.

"On the moon" est certainement le morceau le moins original et le moins puissant de l'album. Un très bel instrumental avec de nombreuses parties de piano et de saxo mais sans vraiment d'originalité.

"The moonsoon" est de nouveau un morceau écrit dans un pur style Malmsteen mais avec des parties claviers beaucoup plus complexes et beaucoup plus riches.

Zakk et Yngwie alternent monstruosités guitaristiques sur un morceau bien construit. En aucun cas sur cet album la priorité n'est donnée à l'esbrouffe, chaque morceau est vraiment bien construit, ce sont les compos qui priment.

"Prelude to battle" joue le rôle d'intro à "Viking Massacre", sans aucun doute le meilleur morceau instrumental sur lequel Yngwie a joué depuis des années, peut-être même depuis la période "Eclipse".

Un morceau ultra-speed aux grosses rythmiques, les sweepings d'Yngwie nous donnent la chair de poule. A se demander s'il ne faudrait pas mieux que Derek compose et qu'Yngwie se contente de jouer dans le futur.

Il est clair qu'à l'écoute de tels morceaux, les réfractaires au guitar-hero suédois changeront d'opinion.

Le secret de Derek est l'ouverture musicale, plusieurs styles dans un même morceau sont même présents. Il alterne parties progressives, compose de vrais morceaux complexes et ses special guests collent parfaitement.

On a retrouvé le génie d'Yngwie des années 80-90 sur cet album ! merci Derek !

"Blood of the snake" se termine sur un clin d'oeil, une sorte de délire : la reprise du très populaire "In the Summertime" de Mungo Jerry exécuté par 2 pointures du rock : Billy Idol au chant et Slash à la guitare.

Cette petite surprise de fin d'album est non seulement réussie puisqu'on ne peut s'enlever le thème de la tête mais également rafraichissante après tant de minutes de musique complexe et incroyable.

Pour conclure, Derek Sherinian n'a pas déçu avec cet album. "Blood of the snake" est un grand album de cette année, il n'y a qu'à voir la liste des invités.

A conseiller toutefois aux afficionados de musique très technique.