Dallas Frasca

Artiste/Groupe

Dallas Frasca

CD

Sound Painter

Date de sortie

Janvier 2013

Label

Vericords

Style

True Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Et une bonne grosse claque, une !

Et oui c’est comme ça, pourtant rien ne laissait présager une telle réaction. CD promo en carton, artiste totalement inconnue (de moi en tout cas), nom étrange : Dallas Frasca ? Késako ? Et bien c’est le nom d’une jeune femme en provenance d’Australie qui nous balance à la tronche son nouvel album, Sound Painter, premier vraiment disponible à l’international, ou du moins en France. Il fait suite à Not For Love Or Money sorti en 2009, Learn Your Routes en 2007 et un EP, Acoustic Slide Groove sorti en 2005. La jeune femme qui joue aussi de la guitare est entourée de Jeff Curran (grosse barbe, guitare, dobro), et de Sam Lukeis (batterie). Si l’album précédent était signé Dallas Frasca & Her Gentlemen, seul le nom de la belle apparaît sur ce dernier album sorti en mai 2012 en Australie.

Alors, comment vous décrire le style de Dallas Frasca ? Prenez un peu la voix de Janis Joplin, les frasques (Frasca) un peu trash de Beth Ditto (Gossip), ajoutez une pointe de poésie engagée de Patti Smith et un zeste de Led Zep, et vous aurez le savant style développé par Dallas Frasca. Sa voix éraillée (qu’elle a bien cru perdre pendant de longs mois suite à des soucis de santé), passée au travers d’un filtre un poil saturé, donne cette sensation trash qui perdure pendant les quarante-cinq minutes de l’album. Le premier morceau assez pop, All My Love, est un tube en puissance. Un bon riff de guitare, une bonne voix déglinguée, ça respire le Rock'n'Roll dès les premières mesures. Le refrain est très bon, le final a cappella interpelle. One Man Woman, sonne plus minimaliste, presque tribal, la voix assure un max, le refrain est excellent. Quelle présence vocale ! La fin du morceau est assez surprenante (c’est le cas dans plusieurs morceaux d’ailleurs), puisqu'elle change de rythme et de registre. On est pas au bout de nos surprises on dirait. Sur Coming Home, Dallas chante plus bas, plus posé, le résultat est tout aussi intéressant, avec un groove de dingue. On ne peut pas ne pas avoir une pensée pour Janis Joplin sur ce morceau. Une fois de plus le morceau change pour adopter une sorte de riff assez Black Sabbath-esque avant de revenir au thème normal. Purée de purée, cet album respire le rock'n'roll à plein nez où je ne m’y connais plus. Sur Better Without You, on pense à Led Zep, un peu pour le chant, beaucoup pour les cris, les gémissements, mais aussi pour les changements de rythme, et autres étrangetés auquel le groupe nous avait habitué. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? J’adore ! On souffle un peu avec Birds Of Wisdom, un peu psyché, années 70. Encore un excellent moment avec un refrain calme, posé et puissant. Le break surprenant ressemble ce coup-ci à du Paul McCartney dans Live and Let Die, nous prenant toujours à contre-pied (contre-oreille plutôt ?). C’est très bon. Oh la vache ! On se retrouve sur la scène de Woodstock, quarante ans en arrière. Ca groove comme du Janis Joplin, Dallas chante et crie comme Janis, le refrain est super accrocheur, un excellent morceau, qui explique que Dallas soit surnommée la Janis australienne. Ça continue comme ça sans faille, sans la moindre baisse de régime, avec Hey Mama aux très bonnes guitares qui font un peu penser à du vieux Aerosmith, Anything Left To Wonder assez speed, très rock and roll, back to basics, comme on dit. Un riff simple, un peu boogie, un bon refrain et hop c’est pesé, on a même droit à un petit solo de guitare un peu trash. Même recette pour I Only See You, et son refrain plus calme, plus pop.

J’attire aussi l’attention sur le morceau très root, et minimaliste, Freedom, sa guitare slide et son refrain lancinant. Pour le coup on se retrouve dans un remake de Délivrance made in Australia. La complainte de Dallas vous prend aux tripes. Enfin, comment ne pas conclure par un petit mot sur le morceau qui termine l’album, Ain’t No Fury. Un petit bijou de ballade, une voix magnifique, juste accompagnée de guitare, de slide,  et de chouettes chœurs, un refrain époustouflant, une vraie réussite.

Sur scène apparemment la bougresse envoie du lourd. Slam dans la foule, elle porte son guitariste sur ses épaules, je n’ai vu que des photos, mais ça a l’air d’assurer. D’ailleurs elle sera en France à partir de février dans une dizaine de villes, les mecs (et les filles bien sûr), faudrait voir à ne pas louper ça. En attendant, je recommande cet album, cru, un peu trash, et rudement rock'n'roll, teinté de blues rock, qui risque d’en surprendre plus d’un(e). N’est-ce pas le but au final ?


Tracklist de Sound Painter :

01. All My Love
02. One Man Woman
03. Coming Home
04. Better Without You
05. Birds of Wisdom
06. Going Back Row
07. Hey Mama
08. Freedom
09. Anything Left to Wonder
10. I Only See You
11. Ain’t No Fury

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