Autant le dire tout de suite, je n’avais jamais entendu parlé de ce groupe avant la réception de leur dernier CD, et quelle belle surprise !
Da Captain Trips est un groupe de Rock Psychédélique Instrumental italien fondé en 2009 qui nous propose leur cinquième album, In Between, enregistré et mixé en Italie entre novembre 2024 et le début 2025 et sorti tout récemment le 27 Juin 2025.
Le moins que l’on puisse dire c’est que j’ai du retard sur leur discographie car c’est très très prometteur ! On va décrypter cela avec vous en plongeant dans leur univers au travers de ces 6 titres (ce qui peut paraître juste) mais qui s’étalent sur près de 40 minutes, ces quatre gars nous respectent c’est très correct, ils ne trichent pas.
Le disque ouvre avec Die qui porte une sonorité et un univers très mélancolique, doux par la guitare de Riccardo Cavicchia, lent et pesant par le duo basse/batterie de respectivement Federico Chiappa et Tommaso Villa avec des teintes positives par l’apport du clavier de Paolo "Appolo" Negri. On dirait une bande originale de jeux vidéo à la fois apocalyptique et un peu tiré de la SF. Après une longue intro, le titre s’assume sans accélérer à outrance, il y a de la présence, de la puissance, de l’énergie qui se dégagent donnant l’impression à un héros de vouloir survivre absolument. C’est vraiment très clean, assumé et aéré, asséné avec justesse. La production est excellente, pour magnifier ce premier morceau assez émotionnel finalement, c’est Rock, c’est Psyché moderne. A titre personnel je kiffe les riffs de guitare et la batterie qui semblent vivre dans une fusion. On enchaîne avec Whispers, avec un intro à nouveau très "électro perché" qui donne une sensation d’être bien présent mais sans bousculer l’auditeur, une marche d’approche qui est vraisemblablement leur marque de construction de titres selon moi, qui invite sans brusquer, puis accroche, saisi et convainc définitivement. De nouveau j’aime cette batterie métronomique tellement juste, l’apport du clavier typique du genre musical et également idéal, la basse machiavéliquement tapie dans l’ombre et cette guitare qui par séquences te caresse et t’arrache les entrailles le cœur compris. Une réussite dans la continuité de l’ouverture.
Avec Spiralis, c’est plus traditionnel dans l’approche, quasi Bluesy par moment mais les réverb et le clavier laissent toujours cette empreinte qui leur est caractéristique. Ce titre est une excellente porte d’entrée à Da Captain Trips, pour preuve il plairait autant à mes proches qu’à mes amis pourtant aux goûts très différents, un single quoi !
Back to Sargassian est dans la même veine, avec un son peut-être plus alternatif, un cran plus sombre. La basse est plus présente, elle contrebalance dans un duel avec la légèreté du clavier qui amène cette touche psyché, la guitare, plus dans la rythmique, leur laisse plus de place et cela s’avère tout aussi efficace. L’avant dernier titre, Land of Shades, démarre comme une semi déception, il laisse un peu dubitatif comme une espèce d’auto-caricature, peut-être un peu trop "perché", mais balancé avec beaucoup de justesse et la batterie arrive juste avant une lassitude et vient dynamiser le tout. C’est aussi ici la première fois qu’un semblant de chant intervient brièvement mais trop robotisé, quasi Alienique, cependant illustratif de l’univers mais dispensable. Malgré tout même si elle est un ton en dessous, la chanson reste correcte et sonne comme une fable quand même un tantinet infantile.
On clôture avec Lotus à la sonorité très Transylvanienne, c’est en tout cas l’effet que cela donne. Une forme de son de folklore de l’Est européen et de rock progressif et psychédélique des 70’s presque teinté de New Wave et ce n’est pas pour me déplaire au contraire ; c’est comme si les groupes Scars On Brodway et Pink Floyd avaient enfanté d’une B.O pour Fight Club et du coup c’est une merveille ! C’est vraiment très très bon, c’est soigné, pointu et fait ressentir un truc comme j’aime à le dire, avec la cerise sur le gâteau quand le batteur joue la rythmique sur ses toms !
Da Captain Trips qui s’inspire de Can et de Tangerine Dream, et leurs univers un peu planant tire son nom de la peste virulente de Stephen King dans La Tour Sombre, l’ensemble de ses références dont la réputation n’est plus à faire ont fini de me convaincre ! Ce disque est une pure réussite qui s’écoute d’une traite et dont la pièce complétera le puzzle de votre existence.