Le groupe nous vient de Grenoble, formé en 2011 et oeuvrant dans le style metal
atmosphérique. Le groupe est composé de Alexandre Martorano, chant et
guitare et c’est tout ! En effet, après avoir démarré en quatuor et sorti en
2013 un premier album, Inside, Alexandre s’est retrouvé tout seul et
à décidé de transformer le projet en one-man band et de perpétuer la flamme
de Cold Lands. Il compose donc tout, se charge du chant et des guitares et fait appel a
des musiciens de studio pour le reste. A noter que certains de ces musiciens étaient dans le
projet à l’origine. Sur cet album, ces mercenaires de musiciens sont Guillaume
Mathonnet à la guitare, Vincent Renaudin et Anthony
Barruel (Collapse, Anasazi) à la batterie,
Yacine Raik à la basse et Jean-Michel Cazenave au piano.
Alex travaille en collaboration avec Fransesco Alessi, du Studio LE
HANGAR 38 et ce, depuis le début de Cold Lands. Fransesco et
à la fois producteur et réalisateur pour le groupe.
J’ai été envouté dés la première écoute par ce second
album, In The Light, que sort Cold Lands sept ans pile après le premier
album Inside. Plusieurs raisons à cet envoutement instantané. D’abord la
voix d’Alex, très mélodieuse, mélancolique à souhait,
elle me fait penser immédiatement à Mariusz Duda, le chanteur de
Riverside, référence qu’Alex semble
apprécier dans l’interview qu’il m’a accordé. Si certains morceaux, les
plus metal, font effectivement penser à Riverside,
ça n’est pas
forcément le cas sur certains morceaux plus minimalistes qui seraient plus proches des albums
solos de Mariusz, voire sur les morceaux plus pop, de certains morceaux de
Steven
Wilson. L’autre raison c’est la qualité des compositions,
dont les refrains sont souvent très accrocheurs ce qui fait qu’à la seconde
écoute on a l’impression de déjà bien connaitre l’album.
Après une brève intro assez froide (Cold Lands - on vous dit) The
Moon Circle, l’album enchaine sur le premier vrai morceau The Liars Prayer qui a
fait déjà fait l’object d’une sortie single en décembre 2018. On
découvre la voix très mélodieuse et sensible d’Alex, son
accent anglais est parfait. Le refrain est très accrocheur, le morceau plutôt
mélodieux, avec une belle guitare en arpège mais une autre plus riffée et une belle
section rythmique. Le break est excellent, la production au top. C’est vraiment une des
pièces essentielles de l’album.
Sur My Vision, la formule est reprise (arpèges, refrain accrocheurs, riffs) avec une
bonne dose de chœurs qui viennent doubler le chant d’Alex,. Le morceau est
agrémenté d’un court mais inspiré solo de guitare, il termine en trombe, avec
un bon changement de tempo. J’aime bien l’effet de voix qui répète le refrain
de City Of Water, je trouve aussi très bien vu le solo de guitare, j’aime moins le
fade-out final (je sais j’ai un problème avec ça et ça ne veut pas me passer
avec l’âge). J’adore le break le Crossing rythmé par une grosse basse,
c’est aussi une des pièces maitresses de l’album et le morceau le plus long
(plus de 6mn30). Il me fait vraiment penser à Riverside.
Face The Light
me fait penser à du Opeth récent, j’aime beaucoup ce morceau qui
m’a fait planner dans des contrées sauvages et enneigées du nord de l’Islande Grenoble. C’est un morceau
très cinématique, j’espère qu’il fera l’object d’un
prochain clip, aussi esthétique que celui de The Liar’s Prayer. Le piano de
Wasted In The Wind est magnifique. Couplé à la voix à la fois puissante et
fragile d’Alex, et de très bons chœurs, il transforme une
ballade qui en théorie aurait du me déplaire, en un petit moment de douceur intense,
d’une tristesse à pleurer, certes, mais doux quand même. I Begin, qui suit
est encore dans une ambiance ultra dépressive (à la Riverside), qui
incite à monter le volume et profiter d’un moment d’introspection. Les tirades en
latin participent un peu au plombage de l’ambiance, mais bon quoi, on a le droit
d’être un peu profond de temps en temps, c’est le moment. On remarque facilement
l’excellent solo et les belles interventions de Yacine à la basse.
J’aime bien le contraste entre le couplet arpégé et le refrain riffé de
The Blue Men, son break est bien trouvé aussi. Quel surprise d’entendre le
pop-isant He’s Coming, dont la batterie (Patrick Argentier) fait penser
à celle de Stewart Copeland (The
Police bien sûr bande d’ignares). Le morceau pourrait être un tube radio,
mais si nous avions des radios rock en France, ça se saurait. Here You Are est une
petite ballade tristounette, à la guitare acoustique (plusieurs guitares il me semble), bien
travaillée, qui porte juste la voix d’Alex, sur un émouvant
couplet. Le refrain, tout aussi joli, ajoute des chœurs en parfaite harmonie. On termine avec
The Winged Fog et son intro d’harmoniques de guitare qui forment comme une sorte de
carillon. J’aime le rimshot de batterie avant le refrain et le break final qui reprend le
thème de l’intro accompagné d’accords de basse profonds. Une somme de petits
détails qui donne un excellent album, super soigné.
Voilà au final un album qui pourrait bien ravir les fans de metal atmosphérique et
mélodique mais aussi de metal progressif. Tout au long de ces 12 morceaux, pour 51 minutes, la
voix d’Alex, est très mélodieuse, il joue sur nos petits
coeurs d’artichaut, le bougre, il nous ensorcelle même. Les morceaux sont très
souvent agrémentés de très bon refrains qui vous collent au ciboulot. La production
est franchement parfaite, mettant bien en valeur le chant et les guitares. En plus d’être un
ensorceleur, Alex est aussi un formidable compositeur, qui attache beaucoup
d’importance à tous les détails de ses morceaux (refrains qui tuent, breaks
originaux, harmonie des voix parfaites). Attention fans de metal dépressif et beau à
la Riverside, Katatonia, Steven
Wilson,
Opeth, A
perfect Circle (je sais je ratisse large), vous allez
être surpris par les multiples qualités de cet album.
Tracklist de In The Light :
The Moon Circle The Liars Prayer My Vision City of
Water Crossing Face The Light Wasted in the
Wind I Begin The Blue Men He's Coming Here You
Are The Winged Fog
|