Après un premier album perfectible mais diablement intéressant paru en 2017, This Is The Sound chroniqué sur le site, les Suisses de Cellar Darling affirment leur identité avec ce deuxième album à peine deux ans plus tard.
Les anciens transfuges d’Eluveitie , Anna Murphy au chant, vielle à roue et flûte traversière, secondée par Ivo Henzi à la guitare et la basse, dûment complétés par le batteur Merlin Sutter. Un rappel permanent qui devient dorénavant inadapté tant la musique du groupe se différencie de leurs anciens collègues, se positionnant dans un metal rock teinté de folk progressif. Un album sombre et mélancolique conceptuel de près d’une heure qui relate l’histoire d’une jeune femme troublée par sa fascination de la mort. Manifeste de l'envoûtement à la sidération sur près d'une heure. Doté d’une iconographie du plus bel effet, le livret du digipack CD est magnifique, où chaque titre de l’album possède son dessin personnifié sur chaque page.
Musicalement, les influences que l’on peut déceler se révèle être proche de Within Temptation pour ses refrains punchies et ses mélodies entêtantes. Terriblement efficace.
Sans aucun doute, l’inspiration majeure que l’on peut retrouver quasiment sur la longueur de l’album, ce sont encore des Hollandais qui ont sévit pendant deux décennies, j’ai nommé The Gathering et sur la période influencée par la voix sans pareille d’Anneke Van Giersbergen de 1995 à 2000. La période la plus « heavy » de ce groupe. Si on retrouve aisément dans la musique des Suisses l’influence des deux groupes bataves, ce n’est du simple recopiage stylistique car Cellar Darling réussit parfois à transcender son propos et à se différencier de ces deux mastodontes musicaux. L’ajout de la vielle à roue et de la flûte traversière amène une touche folk à leur musique et une fraicheur bienvenue. Le titre Death en est le meilleur exemple, avec un passage magnifique en son cœur de flûte traversière, laissant penser au premier album de King Crimson ou encore Camel, rehaussé par la guitare et la batterie aux rythmiques « Doomisantes ». Lancinant, ce passage amène au titre la mélancolie nécessaire à l’histoire.
Le groupe sait aussi durcir son propos avec le brûlot Insomnia où toute la panoplie du groupe y passe avec une rythmique bétonnée, agrémentée d’un solo de flûte et de vielle à roue et d’envolées vocales d’Anna Murphy toujours du plus bel effet. Impressionnant de maîtrise. La chanteuse transcende littéralement de part en part l’album où son chant et ses mélodies vocales (The Spell) font mouche le plus souvent, quand ce ne sont pas ses passages de Hurdy Gurdy et de flûte saupoudrés de touches de piano désincarné.
Sharon Den Adel (Within Temptation) et Anneke van Giersbergen (ex – The Gathering) trouvent dans leurs sillons une rivale de haut vol avec Anna Murphy qui, loin d’ être une copie des deux hollandaises, creuse le sien et son propre univers.
Un album terriblement efficace, doté d’une production solide qui, sans doute, apparaîtra dans mon top 10 de l’année 2019.

Tracklist de The Spell :
01. Pain 02. Death 03. Love 04. The Spell 05. Burn 06. Hang 07. Sleep 08. Insomnia 09. Freeze 10. Fall 11. Drown |