Il y a un an, je vous avais parlé du premier EP d’une nouvelle formation dénommée Capra. Originaire de Louisiane, Capra m’avait bien botté avec certes seulement deux titres (Paper Tongues et Torture Ship) mais qui faisaient montre d’un certain potentiel. Le groupe débarque avec son premier album, sur lequel on retrouve les deux titres déjà proposés, et développe un peu plus son propos (musclé). Vu le timing, on se doute que le groupe a dû enregistrer ces morceaux en plein confinement ce qui offre un beau paradoxe entre une situation sanitaire qui a « freiné » notre monde et l’urgence propre au hardcore, particulièrement marquée sur un premier effort dans un style où l’énergie est la base, le fondement. Il est aussi à noter que ce disque ne devait contenir que huit pistes à l’origine (composées en 2019) mais confinement oblige, dépit oblige devant la situation, les membres de Capra ont composé (via messenger !) trois pistes supplémentaires (Mutt, Transfiguration, Deadbeat Assaillant) portant donc à onze le nombre de titres de ce premier effort.
On retrouve toujours ce chant féminin bien agressif et ces dynamiques hardcore bien tranchées. Capra évolue dans un registre hardcore mais y apporte des éléments punk mais aussi Metal. L’atmosphère est assez sombre (ce qui offre un plus par rapport à un hardcore plus « classique) et les musiciens ne cachent pas qu’ils sont contents de s’exprimer sur disque après tant d’années. Monté en 2016 et faisant suite à des projets antérieurs ne les satisfaisant pas complètement, les musiciens évacuent leur frustration (et pas que celle liée à la crise sanitaire) et inutile de préciser que c’est là une très bonne recette pour un disque de hardcore.
Mené tambour battant (drôle d’expression pour un disque de hardcore), ce premier disque de Capra passe vraiment bien, le groupe confirmant les bonnes impressions ressenties sur les premiers titres proposés. Bien sûr, le hardcore se vit live et on attendra de les voir dans ce registre où on pressent des prestations sauvages à souhait. Capra semble marcher d’autant mieux que ses membres aiment à évacuer leur frustration. Gageons qu’une fois lâchée, la bête ne fera pas quartiers. Et les fans de hardcore, et pas juste eux, n’attendent que ça.
Tracklist de In Transmission :
01. (Exordium) 02. Hollow Doll 03. The Locust Preacher 04. Medusa 05. Torture Ship 06. Paper Tongues 07. Mutt 08. Transfiguration 09. Red Guillotine 10. Samuraiah Carey