Trois ans après leur premier EP, Dark Amber, le trio Bullrun, originaire de Nemours, revient avec un nouvel EP nommé Wilderness. Alors on touche pas à une équipe qui gagne, encore moins à un power trio qui marche, donc on retrouve le line-up Rémy Gohard (chant et basse), Gaël Berton (guitares) et Mark Dezafit (batterie). J’avais déjà bien aimé le premier EP, mais je suis agréablement surpris par le résultat de ce Wilderness. Alors oui, c’est encore un EP, mais à la limite, je préfère un EP super dense comme celui-là, qu’un album avec des faiblesses et du remplissage. Dans l’interview de 2018, ils nous avaient expliqué avoir travaillé la production en studio avec un duo de mentors : Jelly Cardarelli (Adagio) et Symheris (ex-T.A.N.K.). Sur cet EP, ils ont encore travaillé avec eux, mais dès les premières étapes de création de l’EP. Le résultat sonore est au rendez-vous et la prod est excellente.
Niveau son, on va dire que le groupe ne change pas de cap et garde son côté Metallica années 90, mais un Metallica, jeune, pêchu, avec par exemple une batterie hyper carrée (pas brouillon pour un sou - pas vrai, Lars ?), de la wah-wah qui rappelle aussi Kirk et la voix de Rémy qui sonne très James Hetfield (qui aurait encore du souffle). Attention, on n'est pas non plus dans du clonage. Les compositions sont originales, les refrains super accrocheurs et les breaks hyper bien travaillés (comme je l’avais déjà souligné dans le premier EP). Outre Metallica, je trouve que, sur certains morceaux, ça rappelle aussi pas mal le style du groupe suédois Mustasch (la voix de Rémy surtout).
Le morceau Downtown attaque fort dans le lard les vingt-six minutes de cet EP. La basse claque, c’est énorme, tout aussi énorme que le riff et la batterie impeccable qui est omniprésente. Sur ce morceau le chant est clairement Hetfield-ien et c’est aussi le cas sur le Wilderness, le suivant. Là encore la batterie est atomique, la basse “in your face”, j’adore ce son presque Lemmy-esque. Le riff est puissant, c’est le morceau le plus thrash de l’album. Gaël y plaque un très bon solo, le tout foisonne de bonnes idées, c’est précis, c’est dense. Fire And Hate, c’est le morceau qui sert de hit à cet EP, puisque c’est aussi celui choisi pour un clip assez fantastique, tourné à l’américaine, avec les grands moyens (en tout cas niveau explosions). Il y a aussi pas mal d’humour dans le jeu des deux acteurs. Très pro, je vous laisse découvrir ça :
Pour les plus curieux, le Making Of de la vidéo vaut aussi le détour.
Le morceau, quant à lui, est puissant, racé, assez heavy, là encore la basse sonne de folie, le tout sonne vraiment top. J’aime bien la guitare qui répète la mélodie en contre-voix et son utilisation de la wah-wah. Le groupe est vraiment “tight”, on sent une sacrée connivence entre les trois musiciens, notamment sur les breaks explosifs. Redemption Day démarre par une intro très bluesy et un bon groove. Le refrain vous accroche l’occiput, difficile de s’en défaire, au lieu de ça on se retrouve à bouger la tête d’avant en arrière pour suivre le riff énormissime. Pas mal de petits effets de voix de Rémy rappellent tantôt James Hetfield tantôt Ralf Gyllenhammar (Mustasch) sur ce morceau. Le break est excellent. Roll Your Dice est aussi très puissant, la voix rappelle encore celle de Ralf, le riff vous éparpille “façon puzzle”, à la fois simple et très efficace. Le solo de Gaël est excellent, dans un style Iron Maiden assez surprenant. L’album se termine par Dust And Sand, un morceau assez Metallica (chant), bien fait. Là encore la section rythmique est un vrai rouleau compresseur. J’aime bien le petit break groovy chuchoté qui calme quelques instants le déferlement d’énergie.
Deuxième EP pour les Franciliens de Bullrun et deuxième sans faute. C’est très puissant, entre hard rock, thrash et heavy, pas un seul moment de répit, des compositions travaillées, des refrains très accrocheurs, une grosse énergie à la croisée de Metallica et Mustasch, qui ne vous laisse qu’une seule option à la fin : repartir au premier morceau et recommencer l’expérience.
Tracklist de Wilderness :
01. Downtown 02. Wilderness 03. Fire And Hate 04. Redemption Day 05. Roll Your Dice 06. Dust And Sand
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