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Brian Robertson![]()
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C H R O N I Q U EBrian Robertson sort des oubliettes et nous propose son premier album solo (à cinquante-cinq ans ce n'est pas trop tôt!). La petite histoire raconte qu'il a ressorti un carton rempli de tout un tas d'enregistrements qu'il avait de ses compositions, les a proposées à son pote producteur Søren Lindberg en lui demandant s'il pensait qu'on pouvait en faire quelque chose. Et que son pote Søren y a découvert des petits bijoux (Diamonds) couverts de poussière (Dirt). Alors pour ceux à qui le nom de Brian Robertson ne dit rien, je rappelle qu'il était un des deux guitaristes de Thin Lizzy avec Scott Gorham (sur les albums Nightlife en 1974, Fighting en 1975, Jailbreak en 1976, Johnny The Fox en 1976, Bad Reputation en 1977 et enfin le fabuleux Live And Dangerous en 1978). Plus étrange ensuite, on le retrouve guitariste de Motörhead sur les albums Another Perfect Day en 1983 et No Remorse en 1984. Il était aussi à l'origine du groupe Wild Horses avec Jimmy Bain bassiste de Rainbow puis de Dio. Voilà pour sa carrière. Pour cet album solo, sur lequel il à bossé deux ans, et où il assure la guitare et du chant, il s'est entouré de beau monde. On retrouve Leif Sundin (MSG) au chant, quand Brian ne chante pas, Ian Haugland (Europe) à la batterie, Nalle Påhlsson (Treat, Therion) à la basse, Chris Antblad (Spin Gallery) au piano et Liny Wood pour les chœurs. Le son est entre blues rock et hard rock musclé, assez proche du dernier album de Steve Lukather ou de celui de Brian Howe. La production est très soignée, les compositions assez riches. On compte cinq chansons de Brian Robertson, quatre chansons de Thin Lizzy (écrites par Phil Lynott), trois de Frankie Miller (une histoire d'Ecossais tout ça !) et un petit dernier de Jim White. Les quatre morceaux de Thin Lizzy sont It’s Only Money, deux versions de Running Back (une plus lente et une normale) ainsi qu'un morceau jamais sorti et co-écrit par Phil et Brian, Blues Boy. Les morceaux de Frankie Miller sont Mail Box, Do It Till We Drop (Drop It!) et Ain’t Got No Money. A noter que sur ce dernier, c'est un autre chanteur qui est invité, Rob Lamothe (Riverdogs), car apparemment la version chantée par Brian ne plaisait pas à Frankie Miller. Les morceaux de Phil Lynott sont interprétés aussi de fort belle manière, sur It's Only Money, la voix rappelle pas mal celle, suave, du célèbre bassiste Irlandais. Le blues rock Running Back est interprété une fois normalement puis une autre fois plus lentement. Les deux sont sympas. Le piano honky-tonk y est superbe. Très sudiste dans l'âme, le morceau indémodable par excellence. Le son moderne redonne un coup de peps à la version de l'album Jailbreak de Thin Lizzy. Pas de saxo, pas non plus le célèbre petit thème de clavier, ici la guitare domine, dans le morceau de Thin Lizzy elle était plus en retrait. La version lente fait encore plus blues que l'autre. On ne reconnaît quasiment plus le morceau d'origine. J'aime bien ce morceau co-écrit par Brian et Phil et encore inédit, Blues Boy, qui comme son nom l'indique est un pur blues. Un bon blues, avec voix qui se lamente, piano et guitare qui frappent droit au cœur. Bons chœurs féminins. Quant aux morceaux de Frankie Miller que je ne connaissais pas, je dois reconnaître qu'on est aussi gâté. Mail Box est un excellent morceau, blues rock, bien riffé, bien chanté, bien rythmé, avec une grosse basse et un gros boulot coté guitare. Pareil pour Do It Till We Drop (Drop It!), un blues rock dépoussiéré où le son de la guitare de Brian défonce. Le refrain chanté presque à capella est super accrocheur. La lead de Brian, toujours très efficace, opérant par petits phrasés. Le dernier morceaux du CD, Ain't Got No Money, en bonus, est un blues rock qui clôt de belle manière l'album. Très classique, mais fort sympatoche. Finalement le seul morceaux que je trouve moins intéressant est celui de Jim White, 10 Miles To Go On A 9 Mile Road. Je n'aime pas trop le chant (un peu à la Lou Reed), ni le refrain. L'album est finalement assez homogène, surtout quand on connaît l'histoire des morceaux qui le composent. C'est une magnifique pièce de hard rock (parfois FM), tendance blues rock comme on n'en entend pas assez souvent. Alors on dit merci à Brian Robertson pour cet album et surtout qu'il s'accroche, maintenant que l'ami Gary Moore nous a aussi quitté.
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