Artiste/Groupe:

Brainstorm

CD:

Midnight Ghost

Date de sortie:

Septembre 2018

Label:

AFM Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Après un Scary Creatures (2016) sympathique mais pas inoubliable et moins inspiré que Firesoul sorti en 2014, Brainstorm, combo de power allemand attachant à défaut d'être incontournable, est de retour avec un douzième album dont, je dois dire, je n'attends pas des merveilles... mais bon, on ne sait jamais. Un peu comme avec le nouvel U.D.O, j'étais même plutôt parti pour passer mon chemin... et puis mes oreilles sont tombées sur le morceau The Pyre, habilement choisi pour lancer la promo de ce Midnight Ghost. J'ai bien aimé l'énergie dégagée par la compo et j'ai trouvé que le son du groupe avait légèrement évolué. Du coup, je me suis laissé tenter par une écoute intégrale de la bête. Et même si ce disque reste très classique et pas particulièrement exceptionnel par bien des aspects, j'ai plutôt bien fait car il se révèle tout de même légèrement plus accrocheur que son prédécesseur. 

Accrocheur n'est pas un terme choisi au hasard pour décrire Midnight Ghost car, de toute évidence, même si les Allemands n'ont pas oublié le sens du mot "power" propre au genre musical qui est le leur, il est clair qu'une attention particulière a été portée aux mélodies et ambiances. Brainstorm n'est clairement pas là que pour impressionner par sa force de frappe, l'objectif est d'ancrer des refrains dans la tête des fans pour qu'ils soient plus nombreux à chanter lors des concerts. Cette volonté se retrouve sur beaucoup des nouvelles compos proposées ici, comme Revealing The Darkness, Ravenous Minds, Jeanne Boulet (1764) ou Divine Inner Ghost. L'autre petite évolution qui se fait sentir sur cet album est causée par un changement de producteur. Cette fois-ci, les Allemands ont choisi de travailler avec Seeb Levermann (leader du groupe Orden Ogan) et cela s'entend. Levermann n'a pas transformé Brainstorm en un autre groupe mais le son est un peu plus moderne et peaufiné. Les choeurs ou voix doublées sont plus nombreux (et évoquent parfois Orden Ogan notamment grâce à des effets que Levermann utilise avec son propre groupe, c'est assez flagrant sur l'intro de Ravenous Minds, par exemple), tout comme les arrangements. Certains râleront peut-être en argumentant que le combo sonne un peu moins brut ou rugueux... c'est vrai que cette production a un côté plus polissé mais, personnellement, ça ne me dérange pas.

Efficacité est le maître mot de cette entreprise. Devil's Eye lance la machine sur des rails solides avec un riff simple mais incisif, un tempo enlevé et un refrain choral puissant. La mélodie prend plus de place sur les deux pistes suivantes, Revealing The Darkness et Ravenous Minds (ce n'est pas un hasard si ces deux titres ont déjà leur vidéo) avant que plus de robustesse ne soit mise en avant avec la percutante The Pyre. J'aime particulièrement Jeanne Boulet (1764) qui propose une ambiance très travaillée (avec pluie, guitare sèches et cloches) et raconte les tueries perpétrées par la bête du Gévaudan (Jeanne Boulet étant la première victime de la bête en question). C'est le seul titre à dépasser les cinq minutes (et pas qu'un peu puisqu'il en dure plus de sept) et il est très bien développé. La deuxième moitié de l'album a également son lot de réussites, surtout au début, avec Divine Inner Ghost qui doit posséder un des refrains les plus mémorables de la galette (et ferait un très bon single) et When Pain Becomes Real aux qualités similaires. Four Blessings et Haunting Voices sont agréables mais, à ce stade de l'écoute, je trouve que la recette commence à légèrement s'essouffler, les chansons précédentes me semblaient plus remarquables (et les "woh-hoho" sur le refrain répétitif de Four Blessings me gavent un peu). Le tout s'achève sur The Path, une ballade pas désagréable car soignée, heavy et bien arrangée, mais qui ne me plaît pas autant que les sept premières pistes. Malgré une fin moins forte que le reste de l'album, ce Midnight Ghost atteint son objectif et se révèle divertissant avec, notamment, un Andy Franck qui montre ici toute l'étendue de son talent (Levermann a dû le pousser dans ses derniers retranchements car j'ai l'impression qu'il chante encore mieux). 

Alors oui, on n'échappe pas à un peu d'autocitation par moment (le couplet de Revealing The Darkness ressemble fort à celui de The Leading de l'album Soul Temptation) et la formule un peu familière de Brainstorm peut légitimement lasser, surtout quand c'est le douzième album. Mais je dois admettre que la petite évolution au niveau de la production et le soin apporté à l'élaboration de mélodies bien accrocheuses font que ce Midnight Ghost s'en sort finalement mieux que je l'avais imaginé. L'engouement créé au tout début des années 2000 par des sorties comme Metus Mortis ou Soul Temptation n'est donc pas totalement réédité mais il me semble que ce douzième opus s'apparente tout de même à ce que le groupe a fait de mieux depuis (aux côtés de Firesoul). Sans parler d'album révolutionnaire, on peut dire qu'il s'agit d'un vrai bon Brainstorm. Solide et doté d'un bel équilibre puissance / mélodie, il devrait faire plaisir aux fans du groupe qui ne manqueront pas de noter qu'il fait partie de ses meilleures réalisations.

Tracklist de Midnight Ghost :

01. Devil's Eye
02. Revealing The Darkness
03. Ravenous Minds
04. The Pyre
05. Jeanne Boulet (1764)
06. Divine Inner Ghost
07. When Pain Becomes Real
08. Four Blessings
09. Haunting Voices
10. The Path

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