Après une belle carte de visite et le tube interplanétaire Runaway puis un album pas si bouillant que ça (7800 Fahrenheit), la bande du kid du New Jersey revient en 1986 avec l'album de la consécration. Bon Jovi, avec ce Slippery When Wet, s'est ouvert toutes grandes les portes des stades américains et a acquis une renommée internationale. Et c'est mérité !
A cette époque, le Hard US marche très bien, passent en boucle sur les radios américaines et les vidéos des groupes tournent sans relâche sur MTV. Les Mötley Crüe, Dokken, Ratt sont de vraies stars là-bas (eh non, pas chez nous, c’est limite si on les connaît, en France.) Dans ce contexte, Bon Jovi tape dans le mille en balançant une galette constituée de tubes incontournables. Il faut dire que pour cet album, le groupe s'est offert les services du compositeur Desmond Child, l'usine à hits ! (remember un certain I Was Made for Lovin’ You de Kiss). Quatre singles vont être extraits de cet album : l'excellent You Give Love A Bad Name et son refrain emprunté à un titre de Bonnie Tyler (du même Desmond Child d'ailleurs, il s'agit donc de recyclage), Livin' On A Prayer (toujours co-signée D. Child) ainsi que la superbe ballade aux allures country, Wanted Dead or Alive. Même l'autre ballade, l'insipide Never Say Goodbye (à mon goût en tout cas) a fait un carton. Les refrains font mouche, les mélodies sont simples et mémorisables. Avec, bien sûr, vidéos à l’appui pour capitaliser sur la belle gueule du chanteur. Car l'on ne peut pas occulter l'importance du look de playboy du leader charismatique Jon Bon Jovi qui a aussi pas mal contribué au succès du groupe auprès des teenageuses (le nombre de posters de Bon Jovi dans les chambres à l'époque, c'était quelque chose !). Mais il serait injuste de s'arrêter à ces tubes et au look des musiciens. Car cet album est une réussite dans son ensemble, même pour les titres qui n'ont pas fait un carton en single. Tout simplement parce que les morceaux ont la niaque. Calibrés pour passage en radio, c'est certain, mais pas au dépend de l'énergie. Il n'y a qu'à écouter l'hymne stadien Raise Your Hands, le Runaway-bis I'd Die For You (le plan au synthé en est très proche) ou encore Wild in the Streets pour s'en assurer. Le morceau d'ouverture, Let it Rock, avec son gros solo de synthé en intro est également hyper bien ficelé. Alors bien sûr, il y a trois ballades. C'est sûr que Without Love, tout comme Never Say Goodbye, ne sont pas hyper géniales (encore qu'elles ont atteint leur cible à l'époque - et puis c'est une question de goûts : il y en a qui aiment les ballades). Mais Wanted Dead Or Alive, elle, c'est un must. On y découvre une autre facette du groupe. On découvre aussi à l’occasion de cet album un soliste qui n’a pas la guitare dans sa poche : Richie Sambora. Un mot sur la pochette du CD qui est franchement nulle, mais ce n'est pas la pochette d'origine. Cette vitre embuée où dégouline de l'eau est le fruit de la censure du puritanisme américain. L'autre (qui fut celle de l'album vinyle vendu en Europe et que j'ai choisi de mettre ici - ne me remerciez pas, c’est normal) est carrément plus... chaude ! Admettez que c'est plus en accord avec le titre de l'album... et bien plus vendeur aussi, ne nous le cachons pas.
Résultat de l'opération Slippery When Wet : Un album vendu à plus de vingt-huit millions d'exemplaires dans le monde (je sais, ce n'est pas un critère de qualité... mais quand même) et qui fait figure de référence dans le style Hard FM, Hair Metal, Hard US... appelez ça comme vous voulez, mais le fait est là : Bon Jovi avait frappé un très grand coup et était passé directement au statut de superstar aux US ! Même en France on en a parlé. C’est dire...
Tracklist de Slippery When Wet :
01. Let It Rock 02. You Give Love A Bad Name 03. Livin' On A Prayer 04. Social Disease 05. Wanted Dead Or Alive 06. Raise Your Hands 07. Without Love 08. I'd Die For You 09. Never Say Goodbye 10. Wild In The Streets
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