Artiste/Groupe:

Bokassa

CD:

Divide And Conquer

Date de sortie:

Mars 2017

Label:

All Good Clean Records

Style:

Stoner / Punk Hardcore

Chroniqueur:

Bane

Note:

16/20

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On peut reprocher un sacré paquet de trucs à Lars Ulrich : son jeu qui se détériore d'années en années (vous avez vu cette vidéo hilarante dans laquelle il rate l'intro de Am I Evil? avec James qui se fout de sa gueule ?), son attitude de crétin, l'affaire Napster, la caisse claire de St Anger, presque tout ce qu'on voit dans Some Kind of Monster... Mais, s'il y a bien une chose que je lui accorde (en plus des meilleurs albums de Metallica, ça va sans dire), c'est que lui et sa bande de joyeux troubadours ont toujours su mettre en valeur des petits groupes qui le méritent. En effet, nombreux sont les hardos qui ont découvert des groupes comme les Misfits, Thin Lizzy, Mercyful Fate ou Diamond Head grâce aux covers ou aux t-shirts de la bande.

Je pensais cette période finie et révolue, un peu comme Metallica (je plaisante, rolala, en plus j'aime bien le dernier album, calmez-vous) et pourtant... Etant tombé par hasard sur l'affiche de leur prochain concert dans notre belle France, j'ai jeté un oeil aux groupes qui se chargeront de la première partie. Voyons voir... Ghost, ouais, ça je connais. Bokassa ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? C'est quoi ce nom ? Vite ! Google ! Alors... Comment ??? Lars Ulrich déclare "Bokassa est mon groupe préféré du moment" ? Ben merde alors, c'est que ça doit être quelque chose... Vite ! Youtube ! Ben merde alors, c'est que c'est pas mal... Vite ! AuxPortesDuMetal ! Il faut que le monde sache...

Eh bien, mes amis, quelle joie ! Bokassa, ça tue ! Une fois passée l'envie de me moquer de ce nom franchement pas terrible - "c'est toujours mieux que Defecal of Gerbe", me direz-vous, c'est pas faux (ce groupe existe vraiment, si si) - je suis forcé de constater que l'ami Lars a mis le doigt sur un petit groupe qui vaut vraiment le détour ! Qu'est-ce qu'on a au programme ? Un habile (mais curieux) mélange de stoner, de thrash et de punk hardcore. Encore un truc à coucher dehors, hein ?

Un mot d'abord sur la pochette qui, sans être la plus belle de tous les temps, m'a tout de suite plu. Y'a un je-ne-sais-quoi qui m'a tout de suite attiré l'oeil, alors que je suis allergique aux pochettes en noir et blanc. Ca, plus le fait qu'elle me fait un peu penser à celle de Never Say Die de Black Sab (pour les masques de pilotes). J'ajoute que les gars ont l'air d'être assez marrants. Entre les titres des chansons et les clips, on sent que ces petits Norvégiens ont de l'humour. Ca ne change pas la qualité de l'album, je sais, mais c'est toujours sympa.

Divide and Conquer, c'est une trentaine de minutes de musique qui file à toute berzingue. Enfin tout ça c'est bien, mais avant cette avalanche, on a une jolie petite intro à la Black Sab (ou Slayer sur des tempi lents) qui fait parfaitement le taf et dont le sympathique riff me trotte dans la tête depuis quelques heures déjà (je n'en peux plus, d'ailleurs).

Une fois cette intro passée, c'est la guerre ! La première chose qui nous frappe, quasiment au sens propre d'ailleurs, c'est le son massif de la galette. On se mange un mur de lourdeur, qui nous écrase, qui nous broie ! Les guitares sont lourdes, la batterie tabasse et la basse nous aplatit (cette chronique est rédigée avec un dictionnaire des synonymes). Cette basse, chers amis, cette basse ! Moi qui aime quand elle ressort dans le mix, je suis servi ! Et le chant dans tout ça, me direz-vous ? On s'en tape ! Il est noyé par tout ce tapage et, si ça peut faire bizarre au début, ça n'est finalement pas bien grave tant ça va bien avec le reste. Stoner/punk, le contrat est rempli au niveau du son. La lourdeur n'empêche en rien le groupe de nous balancer des missiles ultra-rapides et fulgurants. Au poil, je vous dis !

La deuxième chose qui nous frappe, ce sont les riffs ! Dès le premier vrai titre (donc Last Night), on en prend plein la gueule ! Mention spéciale à celui de Here Goes Nothing mais aussi à un autre, sur lequel je reviendrai plus tard dans la chronique (le suspens est insoutenable, hein ?). Et parlons-en tiens, de cette Last Night ! Ce morceau arrive à compiler tous les styles de thrash qu'on connait. En l'écoutant, on écoute Metallica, Slayer, Suicidal Tendencies... Une vraie synthèse ! C'est sans aucun doute le morceau le plus thrash de la galette, le reste étant plus punk, mais put*in, quelle bombe !

La troisième chose qui nous frappe, ce sont les breaks ! Il y en a dans tous les titres donc on pourrait croire qu'on s'y attend, que ça devient rébarbatif mais en fait pas du tout ! Bokassa varie ses breaks : certains sont écrasants, d'autres ralentissent mais seulement un peu, certains durent, d'autres ne font que passer... On sent que le groupe a un vrai talent de composition. Je retiens surtout les breaks de Walker Texas Danger (quelle bande de farceurs !) et de Genocidal Tendencies mais je dois reconnaître qu'ils ont tous un petit quelque chose et qu'on ne s'en lasse pas.



La quatrième chose qui nous frappe (et qui fait le lien avec ce que je viens de dire), c'est la diversité du truc. Du punk ? Du stoner ? Trente minutes ? Mouais, ça va être super répétitif... Sauf que non. Bokassa a l'intelligence de varier son propos, les deux styles mélangés étant déjà relativement différents. Dès lors, il ne reste plus qu'à varier les tempi, à balancer des breaks différents et à jongler entre les styles et le tour est joué : on ne s'ennuie jamais, on ne voit rien venir et on n'a pas envie de zapper le moindre titre (une qualité finalement assez rare, surtout de nos jours).

Avant de conclure, j'aimerai attirer votre attention sur les deux derniers titres. Le premier des deux, c'est Retaliation. Une minute douze. Un missile punk lancé à fond la caisse, qui repart aussi vite qu'il est arrivé. Ca riffe, ca chante et pouf, c'est fini. On n'est pas très loin de NOFX dans l'esprit, mais avec un lourd son de stoner. Dernier morceau maintenant : la fabuleuse Immortal Space Pirate, justement surnommée "The Stoner Song". On a là le titre le plus long du disque (sept minutes et demi quand-même) mais aussi le plus stoner. Une jolie intro, le meilleur riff de tout l'album (je vous avais bien dit qu'on en reparlerait), le petit solo noyé dans la saturation qui fait plaisir et un break parfaitement suprenant (et j'en dirai pas plus pour vous laisser la surprise). Un titre stoner sauf que ça chante punk hardcore. Brillant. Bokassa termine l'album avec un titre à rallonge, aux différentes ambiances mais qui s'avère être le meilleur du lot. Ca me rappelle un peu le dernier titre du Number of the Beast de qui-vous-savez-très-bien...



Concluons maintenant : trente-cinq minutes qui déboulent à fond la caisse, avec un son lourd comme une enclume. Des super riffs (à faire pâlir le Slayer actuel), des super breaks (à faire pâlir le Slayer actuel, oups, je l'ai déjà dit) et deux titres à tomber en fin de disque. Merci, Lars, merci.

PS : le groupe propose d'écouter l'intégralité de l'album gratuitement sur YouTube. Z'avez plus d'excuses maintenant !



Titre préféré : Immortal Space Pirate
Ca tue aussi : Last Night, Crocsodile Dundee, Five Finger Fuckhead, Retaliation
Titre pourri : ah non, pas ici...

Tracklist de Divide And Conquer :

01. Impending Doom
02. Last Night (Was a Real Massacre)
03. Walker Texas Danger
04. Crocsodile Dundee
05. Genocidal Tendencies
06. Five Finger Fuckhead
07. Here Goes Nothing
08. Retaliation
09. Immortal Space Pirate (The Stoner Song)

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