Blues Pills

Artiste/Groupe

Blues Pills

CD

Blues Pills

Date de sortie

Juillet 2014

Label

Nuclear Blast

Style

Hardrock hippie

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Ca y est, le voilà enfin, le premier album de Blues Pills. Après deux EP et un EP Live, voilà Blues Pills, et sa pochette carrément psychédélique. Le groupe n’est quand même pas banal. D’abord il regroupe une section rythmique américaine composée de Zack Anderson (basse) et Cory Berry (batterie), un jeune guitariste breton de dix-huit ans, Dorian Sorriaux et une chanteuse suédoise, Elin Larsson. Tout ce petit monde s’est installé aujourd’hui en Suède pour nous préparer ce premier album. Leur parcours n’est pas banal non plus. Signés chez Nuclear Blast, en tournée dans le monde entier, sur les plus gros festivals metal, comme par exemple au dernier Hellfest où ils sont apparus sur la Main Stage 1, quand même, le dimanche matin alors qu’ils n’avaient à l’époque pas encore d’album. C’est assez incroyable, d’autant que la foule était au rendez-vous.

Alors après tout ce buzz, penchons-nous sur ce premier opus composé de dix morceaux. On retrouve certains des morceaux déjà présents dans les EP (six), mais tous ont été réenregistrés, voire sacrément modifiés, j’y reviendrai. On trouve aussi de nouveaux morceaux (trois), bien sûr, et même une reprise.  L’album commence par trois nouveaux (ou presque) titres, tous excellents. High Class Woman pour démarrer, avec une basse énorme, saturée, des gros riffs vintages, et la voix magique d’Elin. Le ton est donné. Vous allez comprendre pourquoi on compare souvent Elin à Janis Joplin. Le morceau possède un petit break, hippièsque, très atmosphérique, où Dorian place un bon solo.  Vous aimez ? Vous allez être gâtés car l’intro de Ain’t No Change annonce la suite. Petit solo de guitare qui se répond à lui-même, pour laisser la place à Elin et sa voix pleine d’émotion. Là encore le morceau se réserve un petit break plus calme, où là encore Dorian place un solo très inspiré alors que le morceau repart de plus belle. L’ambiance est clairement années 70, avec des morceaux qui pourraient durer des heures en version live. Le troisième morceau, Jupiter, est en fait un remake du morceau Bliss extrait du premier EP éponyme, mais qui était à l’époque chanté en suédois. C’est un morceau bien plus heavy. Effet renforcé par la basse saturée de Zack. Le son de Dorian est super vintage, accentué par l’utilisation d’une wah-wah. On pense forcément à Jimi Hendrix Experience en écoutant ça. Génial. Le morceau cache encore un petit break où Elin met de la soul dans sa voix. Le solo de Dorian vient terminer le morceau en beauté.

Ouf, après ces trois petites perles bien pêchues, voilà une intro style ballade minimaliste (vieux Led Zep, Janis Joplin) où Elin laisse parler son talent. C’est Black Smoke, un morceau qu’on avait pu entendre sur l’EP live. Le calme est de courte durée puisque le morceau alterne ballade et refrain plus speed. J’adore ces contrastes. River, que nous connaissons déjà de l’EP Devil Man, est une vraie ballade minimaliste, de tradition années 70 comme on en faisait plus. La guitare susurre subtilement, la voix de Elin fait le reste. Des riffs simples qui montent en puissance, c’est bien fait. Si on connaissait River, la ballade suivante, No Hope Left For Me est une nouvelle chanson, doublée d’un pur bijou. La vache, il y a des frissons dans l’air. Le style est carrément Joplin-ien, Elin se lâche: quelle voix ! Quelle présence ! Dorian utilise une sorte de trémolo sur son solo qui renforce l’émotion dégagée par ce morceau.

Arg ! Quelle surprise ! J’attendais avec jubilation le morceau suivant, Devil Man, car sur l’EP l’intro a cappella m’a fait craquer pour le groupe. Sur l’album la partie a cappella a disparu, ça me choque un peu, je l’avoue, mais ça reste un très bon morceau. Astralplane, comme on s’y attendait un peu, est un morceau à l’intro planante, mais qui se durcit ensuite, dans une ambiance mid-tempo, très vintage, où encore une fois Elin et Dorian s’illustrent chacun avec leur instrument, épaulés par une section rythmique classieuse. Gypsy est une reprise de Chubby Checker, assez déjantée et agrémentée de percus. On en ressortirait presque ses pantalons pat-def, ses chemises à jabot et sa coiffure afro. Le morceau qui clôt ce premier album totalement réussi est Little Sun qu’on connaissait déjà du premier EP, Bliss. C’est un petit moment de calme, de faux calme par moment, très inspiré.

Bon, vous allez me dire que mon avis est biaisé, que Blues Pills sont mes chouchous du moment, ben ouais. J’adore, et j’adore depuis que j’ai entendu l’intro de Devil Man sur l’EP du même nom. Alors avec cet album, je jubile, car ils confirment totalement le buzz qui les précède. Grâce au Hellfest, j’ai pu aussi constater que leur prestation scénique est excellente, et pour avoir rencontré Dorian en interview j’ajouterais qu’il est adorable. Donc oui, ce sont mes chouchous mais pas que du moment, ça c'est sûr. Bon je vous laisse, je suis vieux, et justement c’est l’heure de mon traitement… de Blues Pills.

 

Tracklist de Blues Pills :

01. High Class Woman
02. Ain’t No Change
03. Jupiter
04. Black Smoke
05. River
06. No Hope Left For Me
07. Devil Man
08. Astralplane
09. Gypsy
10. Little Sun

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