Gros changement chez Blues Pills avec une réorientation majeure et son passage chez BMG, autant dire vers un gros gros label qui devrait faire une sacrée promo pour ce nouvel opus qui arrive tout juste dans nos cages à miel. La chronique du dernier album de Blues PillsHoly Moly ! s’était conclu par une constatation de notre vénérable Didier sur une évolution du groupe beaucoup plus axé sur le chant d’Elin Larsson depuis le départ de Dorian Sorriaux, et donc un groupe parti vers d’autres sonorités au regard des premiers albums. Birthday qui débarque tout juste dans nos bacs suit cette même trajectoire, à savoir des morceaux concis, très blues rock vintage et surtout très orientée sur le chant d’Elin, je vais développer dans un instant. Il n’en reste néanmoins que le groupe reste toujours l’un des maitres actuels de ce style blues rock vintage, très orienté seventies et qui ravira les plus anciens d’entre nous, et surprendra les plus jeunes (et ouais les gars, on savait aussi faire de bons trucs avant !), et pour moi me renverra à mon éducation musicale (merci papa). Le groupe commence d’entrée avec le titre éponyme, un son bien rock et limite brut avec un tempo très saccadé et groovy à souhait. C’est sacrément efficace pour ce qui devrait être le single de cet album, et pourtant cette chanson est assez loin du reste de cette galette, mais pour une entrée en matière c’est rudement bien trouvé. On enchaine avec Don’t You Love It, un peu dans le style du morceau précédent avec une part belle fait à la basse bien en avant. C’est à ce moment là qu’on commence à y voir les côtés bluesy que va prendre Blues Pills tant cette inspiration est sous-jacente à l’écoute de Don’t You Love It.
C’est avec Bad Choices qu’on rentre dans le vif du sujet, car comme je le disais plus haut, tout est axé sur le chant d’Elin bien mis en avant. En même temps je comprends l’orientation tant son timbre de voix est splendide, à classer entre Amy Winehouse et Janis Joplin, c’est dire ! Rien que le chant nous renvoie sur du blues rock seventies avec même quelques saupoudrages presque soul. Une belle ligne de guitare vient parachever l’œuvre et on se retrouve en présence d’un morceau extra. Top Of The Sky ralentit le rythme de cet album et si certains diront que ça gâche l’ensemble, moi je répondrais « vous êtes-vous vraiment penché sur ce morceau ? ». La voix d’Elin est à tomber, écorchée quand elle part dans les aigus, et si toute la chanson est soutenue par le chant, les guitares et la batterie, bien qu’en retrait, offrent un accompagnement de premier choix aux lyrics. Si le titre, là aussi très blues, est un peu plus calme que les autres, il est tellement puissant à l’écoute qu’il pourrait vous faire tirer quelques larmes. Allez, on jette les Kleenex, on essuie les yeux et on repart sur Like A Drug, même si cette dernière n’est pas la plus joyeuse non plus. Et pourtant quelle ligne de basse là aussi, on dirait presque un fantôme d’Amy Winehouse dans le chant, sans pour autant la singer. L’ambiance de ce titre est légèrement psychédélique et envoie l’auditeur que nous sommes en plein trip de plénitude, c’est surprenant et génial. Maintenant on se réveille avec Piggyback Ride aux riffs plus marqués rock, une basse encore une fois bien présente, et un titre très punchy qui devrait faire les beaux jours de la nouvelle setlist de Blues Pills sur scène, et surtout l’un des meilleurs titre de cet album.
Ça enchaine avec Holding Me Back, avec un virage plus rock qui poursuit bien le rythme proposé sur Piggyback Ride. C’est plus rock et le chant d’Elin n’est plus mis en avant (attention il est inoubliable malgré tout) pour proposer un titre complet d’un bout à l’autre. Somebody Better nous offre un petit moment de répit avec quelques chose de plus mid tempo, dont les influences blues sont plus que présentes par petites touches. Ici c’est le titre blues de l’album qu’on croirait sorti d’un café concert US des années 60, ça monte en puissance tranquillement pour un final d’une rare puissance.
Shadows nous retient dans cette période revival et légèrement rétro avec un son assez étouffé (je ne parle pas du chant) et saturé, et toujours ces changements de rythmes typiques des constructions blues. Par contre j’invite les lecteurs à reprendre les mouchoirs pour I Don’t Wanna Get Back On That Horse Again, avec son refrain presque triste, son solo de guitare magnifique et la voix d’Elin (encore elle !) qui par moment ressemble à Adèle, c’en est tellement surprenant que j’ai réfléchi à deux fois avant de l’écrire. Et puis, entre nous, la voie d’Adèle c’est quand même quelque chose non ? Allez on conclut sur What Has This Life Done To You, là aussi au rythme pas super joyeux, marqué par un arpège de guitare plutôt sympa et bien trouvé. Le morceau à quelque chose de plus pop que le reste de cet opus, mais cela un reste un morceau plus que correct. Finalement Birthday suit la ligne tracée par Holy Moly ! avec des titres très axés sur le chant d’Elin dont la voix est juste merveilleuse, mais pas que, le groupe propose aussi des titres plus complets avec des guitares percutantes par moment, une part belle faite à la batterie, bref un véritable travaille de groupe. Personnellement je n’ai aucun doute que les chansons de Birthday trouvent leur place lors des concerts de Blues Pills, cet album est juste une merveille, même si l’orientation prise par le groupe n’est pas des plus rock qui soit, et c’est à cause de ce dernier point que je n’en ferais pas un coup de cœur, mais c’était tout proche ! Et oui par moment c’est un peu trop calme à mon goût.
Tracklist de Birthday :
01. Birthday 02. Don’t You Love It 03. Bad Choices 04. Top Of The Sky 05. Like A Drug 06. Piggyback Ride 07. Holding Me Back 08. Somebody Better 09. Shadows 10. I Don’t Wanna Get Back On That Horse Again 11. What Has This Life Done To You