La première réunion improbable entre l’anglais Glenn Hughes icône du hard-rock, et l’américain Joe Bonamassa a lieu lors d’un événement Guitar Center en 2009. Improbable, car si le vétéran chanteur et bassiste, au CV long comme le bras, revendique un univers musical élargi, sa musique reste malgré tout ancrée dans le hard-rock. L’américain lui, est avant tout un guitariste de Blues-Rock. Tous deux ont toutefois un point commun, celui de multiplier les associations diverses et variées, et donc sortie en tous genres, album, concert, etc… C’est lors de cette réunion en novembre 2009, que Kevin Shirley célèbre producteur propose aux 2 protagonistes de faire appel à Jason Bonham et Derek Sherinian afin de former un groupe. Très vite, un album est enregistré, sobrement intitulé du nom du groupe Black Country Communion qui sort en septembre 2010. Il reçoit une critique élogieuse et provoque l’adhésion d’un large public. Il sera suivi moins d’un an plus tard (juin 2011) d’un second lui aussi simplement nommé 2. Ce dernier est bien meilleur que son prédécesseur et confirme l’énorme potentiel et la suite pour le groupe. De mon point de vue, le meilleur du groupe. Suite à la sortie de ce second album, le groupe entame une tournée, qui donnera lieu (déjà) à un album live Live Over Europe en novembre 2011. Il ne faudra pas attendre longtemps, pour voir arriver un successeur aux 2 premiers albums. Effectivement en octobre 2012 sort Afterglow, clairement nos 4 musiciens ne chôment pas. Hélas les choses se compliquent entre les 2 mentors du groupe, Glenn Hughes voyait en Black Country Communion son rêve de créer un grand groupe à part entière, avec une vision sur le long terme. Joe Bonamassa quant à lui, ne considérait Black Country Communion que comme une récréation à sa carrière solo bien remplie. Dès lors les 2 musiciens n’étant pas sur la même longueur d’onde, des tensions se créent, et Bonamassa prend la décision de mettre fin à sa collaboration avec les 3 autres. Glenn Hughes très affecté tentera, accompagné de Jason Bonham, de former un nouveau groupe California Breed, bien que l’album sorti en 2014 soit de bonne facture, il n’y aura aucune suite. Il réactivera en 2015 Voodoo Hill avec Waterfall et intégrera également en 2021 The Dead Daisies. Bref, fidèle à lui-même, il s’éparpille façon puzzle notre ami. Alors que l’on pensait que c’en était fini de Black Country Communion, sort en 2017 un quatrième album BCCIV, contrairement à Afterglow où les tensions entre musiciens étaient bien présentes, ce dernier album est enregistré dans une bonne ambiance.
Cependant, il faudra attendre 7 ans pour voir arriver un successeur, objet de cette chronique, nous voilà donc en 2024 avec ce cinquième album, nommé lui aussi sobrement V. 7 ans, c’est quand même long n’est-ce pas les amis, le résultat est-il à la hauteur du résultat, la réponse est sans aucune hésitation OUI !!! Clairement ce dernier opus est de loin le meilleur de tous. J’ai toujours eu un souci avec ce groupe, bien sûr tous les musiciens sont de haut niveau, oui les albums sont de qualité, mais je ressentais un manque, une frustration, vous savez, ce petit truc, qui provoque au final un sentiment de non abouti. Pour ma part, je considère qu’au-delà du niveau des musiciens, Joe Bonamassa n’est pas un musicien de Hard-rock, si les 3 autres possèdent le même ADN, Joe lui est avant tout un guitariste de blues. Son jeu et surtout le son de guitare qu’il utilise n’est pas en adéquation avec les autres musiciens. Ajoutons à cela, que la production de Kevin Shirley est, selon moi bien sûr, trop lourde est pachydermique. Enfin la place accordée à Derek Sherinian est trop en retrait. Au bout du compte, un goût d’inachevé, prenez-le dessus. Sauf que, ces réticences que j’ai toujours eues envers les précédents albums sont en partie corrigées sur ce nouvel album. Joe est bien plus intégré dans le spectre musical du groupe, Derek est toujours trop en retrait, mais l’ensemble est bien plus cohérent. Le chant de Glenn, bien qu’il en fait un peu trop par moment, est toujours à la hauteur (quand on connaît son âge), la production est enfin plus aérée, et donne un résultat bien plus impactant. Bref le résultat est enthousiasmant.
Enlighten qui débute l’album donne de suite le ton, titre très Hard-Rock, suivi de Stay Free, qui semble sorti de Stormbringer du Mark III de qui vous savez. Letting Go et Skyway au style très Hard-Rock classique, confirment la voie suivie pour ce nouvel album. Red Sun et surtout l’entame de Love And Faith au relent Led Zeppelinien finissent de convaincre. Avec ce cinquième album, Black Country Communion aura (enfin) fini de me convaincre qu’il est un grand groupe. Un sixième album verra-t-il le jour ? La question est posée, et probablement qu’eux-mêmes ne le savent pas. Bon, il ne faudra pas trop traîner quand même les gars hein, parce que l’un d’entre vous n’est plus tout jeune. Ne reste plus qu’à espérer qu’un témoignage live verra le jour.
01. Enlighten 02. Stay Free 03. Red Sun 04. Restless 05. Letting Go 06. Skyway 07. You’re Not Alone 08. Love And Faith 09. Too Far Gone 10. The Open Road