On entend moins parler de Behemoth depuis un petit moment maintenant. Le groupe avait évolué avec le fameux The Satanist en 2014 provoquant l’ire des fans purs et durs … tout en bénéficiant de bonnes critiques. Rien que de très classique avec un groupe cherchant à améliorer sa formule initiale. I Loved You At Your Darkest enfonçait le clou mais générant de fait moins de passions. Behemoth avait changé, c’était désormais acté. Ce qui par contre impressionna furent les incroyables concerts proposés par le groupe avec une production tout simplement magistrale. Flammes de partout, sublimes lights renforçant une atmosphère bien lugubre, Behemoth offrait une incroyable expérience visuelle et beaucoup de festivals ne s’en sont pas plaints tant le show proposé était satisfaisant.

Paralysé comme tant de gens par la crise sanitaire, Behemoth a opté pour un show événementiel enregistré en Pologne dans la campagne profonde de ce si beau pays. Le groupe n’a pas fait les choses à moitié, ce qu’il ne fait plus de toute façon en format live, mais là, on passe encore un cap. Visuellement incroyable, ce concert en met plein les yeux et Behemoth, à l’instar d’un Rammstein, est aujourd’hui une référence absolue question concert. S’il peut y avoir débat sur les dernières productions studio des Polonais, ici, c’est incontestable. Le groupe a aussi désormais une telle discographie à son actif que ce live, en forme de best of déguisé, devient instantanément un must. Pour cette sortie, on n’encouragera donc pas l’achat en priorité du bon vieux CD et ou des mp3 mais bien le format DVD. Avec si possible, et pour celles et ceux qui le peuvent, la belle télévision et surtout le bon son pour magnifier tout ça. Behemoth n’est plus le groupe underground de black / death leader d’une scène polonaise relançant habilement le genre mais une formation établie. Un inévitable formatage du produit proposé est donc inéluctable et Behemoth gagne en professionnalisme ce qu’il perd en côté « sale », underground. Il faudrait être sacrément pisse-froid pour ne pas être bluffé par un tel spectacle.

Nergal a donc changé. Devenu une star dans son pays, en couple avec une starlette locale, le chanteur a surpris son monde avec son projet dark folk / blues qui semble prendre un peu d’ampleur avec une seconde sortie en novembre 2021. Qui aurait cru qu’un jour, la scène black / death engendrerait un groupe bankable, ultra professionnel, devenant un must-see en live ? Sans doute certains puristes râleront mais quel accomplissement pour la scène et quelle légitimité ! Ce In Absentia Dei a tout de la superproduction mais c’est ici de la très, très belle qualité, une interprétation impeccable, et le rendu visuel ultra cohérent d’un groupe à l’évolution intéressante et à saluer de par son ambition. 

Tracklist de In Absentia Dei :

01. Evoe
02. Wolves Ov Siberia
03. Prometherion
04. From The Pagan Vastlands
05. Blow Your Trumpets Gabriel
06. Antichristian Phenomenon
07. Conquer All
08. Lucifer
09. Ora Pro Nobis Lucifer
10. Satan’s Dwod (I Have Become)
11. Ov Fire And The Void
12. Chwala Mordercom Wojciecha
13. As Above So Below
14. Slaves Shall Serve

15. Chant For Ezkaton 2000 ev
16. Sculpting The Throne Ov Seth
17. Bartzabel
18. Decade Ov Therion
19. Father O Satan O Sun