Hasard ou pas, c’est par une glaciale journée de fin de
Novembre que je découvre ce disque de Be’lakor. S’il devrait
être encore un peu tôt pour parler d’hiver, nous y sommes pourtant bel et bien avec un
brouillard à couper au couteau (de Laguiole, va sans dire). Bien que la météo soit
un peu déstabilisée, ce sont pour autant d’excellentes conditions pour se pencher
sur le dernier album de Be’lakor. Ce death mélo typiquement scandinave se
fond très bien dans ce décor brunâtre, laiteux. Je resterai toujours perplexe les
concernant car si leur musique sonne totalement nordique, le groupe nous vient …
d’Australie, pays-continent plutôt réputé pour ses fortes chaleurs, ses
déserts, sa faune hostile, son équipe de Rugby qui a brisé quelques rêves
chez les nôtres... Le groupe n’a cependant plus rien à prouver, officiant depuis
bientôt deux décennies (anniversaire prévue pour 2024, je me projette un peu trop
là !) dans un death mélodique de haute qualité, totalement dans la droite ligne
d’un Insomnium, référence haut de gamme s’il en
est.
Le groupe, qui s’est nommé ainsi en lien avec un personnage
du jeu de plateau Warhammer Fantasy, n’a de fait pas un volume de sortie conséquent avec
les derniers Of Breath And Bone (2012) et Vessels (2016) qui
commencent à dater un peu. Peu de sorties donc mais de la qualité ! Be’lakor
a choisi (ou pas) cette option mais artistiquement ça tient la route. Une heure de
musique pile (à trois secondes près), on n’en attendait pas moins et il y a de quoi
dire. Le son d’abord. Glacial, immersif, on est dans l’imagerie de la Laponie et rien que
sur cet aspect, le groupe fait mouche. On pense à Insomnium déjà
cité et c’est un régal. Les mélodies de guitares sont sublimes,
inspirées et très réussies. Moi qui aime tant ça dans ce style, là je
me régale. Assez peu présente, la voix en impose mais reste « au niveau » des
guitares, réelles maîtresses du jeu ici. Le groupe n’hésite pas à
basculer sur de longues parties instrumentales (Sweep Of Days) très
aérées.
Groupe arrivé après la première vague de death
mélodique, Be’lakor est de fait moins référentiel que les
groupes originels du style mais en impose pour autant et propose là un excellent disque en tous
points remarquables. Certes, il n’y a rien là de révolutionnaire, le rendu reste
dans la mouvance du style mais nous sommes dans du haut de gamme et c’est à souligner. Je
lis parfois mes collègues du webzine un peu réservés sur le thrash proposé
en 2021 (à la marge du Exodus !). L’année 2021 aura été
immense sur le plan du death mélo (Aephanemer,At The Gates, Hypocrisy, Omnium Gatherum) et ce Be’lakor fait
clairement partie de cette très belle cuvée.
Tracklist de Cohérence :
01. Locus 02. The Dispersion 03. Foothold 04.
Valence 05. Sweep Of Days 06. Hidden Window 07.
Indelible 08. Much More Was Lost