Artiste/Groupe:

Battle Beast

CD:

Unholy Savior

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

Nuclear Blast

Style:

Power Metal Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Battle Beast, le petit groupe finlandais qui monte, qui monte... L'album éponyme sorti en 2013, deuxième opus du combo (et premier avec l'impressionnante Noora Louhimo derrière le micro) m'a beaucoup plu. Moins qu'à certains de mes collègues - notamment celui qui n'y est pas allé avec le dos de la cuillère quand il a fallu noter la bête - mais beaucoup quand même. Et cela malgré diverses petites choses qui m'ont fait tiquer, comme des influences pas toujours bien digérées (certaines compos étaient vraiment sur le fil, entre hommage et plagiat) ou quelques sonorités kitch et mélodies faciles. Mais j'ai eu beau, par principe, tenter de prendre mes distances... rien n'y a fait : je suis très souvent revenu sur ce Battle Beast jusqu'à être obligé d'admettre qu'il me procurait beaucoup de plaisir. La prestation du groupe en première partie de Powerwolf en 2013 m'a séduit et voilà que je me retrouve à chroniquer son troisième album nommé Unholy Savior.

Courant novembre, j'ai commencé à guetter l'éventuelle apparition d'un extrait car j'étais curieux de ce que le groupe allait nous offrir et, un jour, est arrivé cette fameuse première mise en bouche. Touch In The Night, qu'elle s'appelait. Peut-on parler de douche froide ? Pas si on est fan de pop des années 80 ou de Samantha Fox. Je salue la prise de risque mais bien que le morceau possède des qualités mélodiques indéniables (oui, la pop des 80's, c'est catchy), c'est un poil trop pour votre serviteur. En tout cas, le parti pris (de mettre ce morceau en première place pour promouvoir l'album) est osé et intéressant. 
Trois semaines plus tard, ce fut au tour de Madness de venir nous donner un avant-goût de ce nouveau cru. Plus rentre-dedans, énergique, vindicatif... plus metal quoi. Bon, reste que le clip est vraiment pas top, mais si on commence à s'en prendre au mauvaises vidéos dans le monde du metal, on n'a pas fini... Donc, on s'en fiche et on enchaîne. Si vous voulez mater de la gonzesse en cuir qui se déhanche, faites-vous quand même plaisir, c'est ci-dessous.

Maintenant, penchons-nous pleinement sur cette galette et voyons comme elle démarre. Le premier morceau, c'est Lionheart... et c'est bon. On retrouve un souffle épique, un tempo enlevé, une ligne mélodique héroïque reprise sur le refrain speed qui contraste avec un couplet plus posé... C'est bien fait, c'est accrocheur... bref, ça démarre bien. La chanson titre reste dans une veine épique avec un chant assez modulé (Noora cherche à faire passer différentes émotions avec sa voix, c'est assez flagrant sur le couplet) et un gros refrain puissant. Comme d'habitude le son est assez énorme, très metal mélodique finlandais (assez proche de celui d'un Sabaton, en un chouilla plus synthétique) avec une section rythmique qui claque, des claviers en avant mais qui ne prennent pas le pas sur les guitares. Avec le troisième extrait, I Want The World... And Everything In It, on est face à du Battle Beast typique. On retrouve le côté rentre-dedans propre au groupe, ce metal traditionnel et puissant aux mélodies accrocheuses, ainsi que les choeurs d'Anton Kabanen qui prend toujours des airs de Chris Boltendahl (Grave Digger) ou Udo Dirkschneider (ex-Accept ou U.D.O.) quand il intervient. A mi-parcours, le groupe nous sert une ballade qu'on croirait sortie d'un vieux Nightwish (ou d'un Within Temptation). En ce qui me concerne, ce n'est pas très captivant ou probant. Pas mon truc, ce genre de morceaux. Disons que ça permet aux Finlandais d'amener un peu de variété au sein de leur album mais je préfère me rendre directement à la piste suivante : Speed And Danger qui porte bien son nom. Un riff un peu thrashy, un tempo bien rapide, un refrain qui tue... Emballé, c'est pesé ! La suite propose quelques nouveautés comme la fameuse Touch In The Night déjà évoquée, The Black Swordsman, morceau court et calme qui introduit un instrumental épique nommé Hero's Quest... avant de revenir à quelque chose de plus classique avec Far Far Away, hymne puissant au riff à mi-chemin entre Accept et Dio. L'aventure se termine avec... une ballade, Angel Cry... pas mal faite mais qui me laisse à peu près aussi froid que Sea of Dreams

Unholy Savior est un bon album de metal mélodique. La patte de Battle Beast et les composants qui ont séduit les fans du groupe sont toujours là. On est toujours en présence d'un metal fougueux, un brin pompeux et kitch, mais assez fun. Il y a cette chanteuse qui déménage et ces riffs et mélodies efficaces. Les Finlandais (enfin, surtout Anton Kabanen, le guitariste, vu qu'il est l'unique compositeur) ont même inclus quelques petites variantes histoire de ne pas décalquer leurs opus précédents. Malgré cela (et quelques passages très réjouissants), ce troisième effort me laisse un petit goût de déception car Battle Beast n'a pas fait mieux, à mon sens, mais un peu moins bien que précédemment. L'ensemble est de très bonne tenue mais reste moins endiablé et imparable que le cru 2013 qui, malgré son manque d'originalité, alignait les hymnes à la pelle. Ici, quand c'est bon, ça rappelle souvent les travaux précédents mais sans forcément apporter quelque chose de neuf... et quand c'est nouveau (Touch In The Night, les ballades Sea Of Dreams et Angel Cry), ça me séduit moins. Cependant, tout cela reste une affaire de goût et vu les efforts pour moins pomper sur le voisin et diversifier le propos, on peut imaginer que beaucoup de fans trouveront matière à se réjouir.

 

Tracklist de Unholy Savior :

01. Lionheart
02. Unholy Savior
03. I Want The World... And Everything In It
04. Madness 
05. Sea Of Dreams
06. Speed And Danger
07. Touch In The Night
08. The Black Swordsman
09. Hero's Quest
10. Far Far Away
11. Angel Cry