Artiste/Groupe:

Bad Wolves

CD:

Dear Monsters (Deluxe)

Date de sortie:

Janvier 2022

Label:

Better Noise Music

Style:

Metal Alternatif US

Chroniqueur:

ced12

Note:

12/20

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Grosse success-story à l’américaine, le parcours de Bad Wolves reste aussi chaotique que jalonné de succès. Petit rappel des faits sans vocation à viser l’exhaustivité tant le groupe semble avoir déjà vécu plusieurs vies : un batteur qui quitte Devildriver pour monter son propre projet jusqu’ici démarche volontariste appréciable. Enregistrement d’une reprise du fameux Zombie des Cranberries avec un featuring programmé de Dolores O’Riordan herself et tragique coïncidence avec le décès de l’inoubliable vocaliste le jour dit de l’enregistrement. Le capitalisme à l’américaine faisant parfois preuve d’un cynisme dérangeant, ce single fut un immense carton commercial et fit la réputation du groupe sans que les membres de Bad Wolves n’en abusent (jusqu’à même reverser une partie des gains sans doute un peu gênées du contexte). Il me semble important de préciser que le groupe avait semblé dépasser par ce succès, une reprise en plus. Le succès fut moindre en Europe avec une première partie prestigieuse (mais un peu passé inaperçu me semble-t-il) de Megadeth et Five Finger Death Punch. Bad Wolves semblait suivre sa voie (sur la route du succès) mais Tommy Vext chanteur émérite allait faire des siennes avec des prises de position trumpiste, complotiste, niant le racisme antinoir aux USA (là, fallait oser !!) poussant le groupe à se séparer de son sulfureux chanteur. 

Bad Wolves a ensuite recruté Daniel "DL" Laskiewicz et on sait qu’un changement de chanteur n’est pas le plus simple à appréhender. Mais ce fut géré de main de maître avec un label au soutien qui a bien maîtrisé le départ de Tommy Vext, ce dernier ayant semble-t-il cherché à récupérer quelques droits au passage dans une querelle juridique là encore typiquement US. Relevant le niveau, le groupe n’a pas communiqué outre mesure et souhaité aller de l’avant. Un nouveau numéro 1 des ventes US et voilà le groupe reparti. En Europe, ça passe toujours limite inaperçu et me considérant moi-même comme désespérément européen (et fier de l’être), je ne suis pas un fan absolu de la musique du groupe, désespérément américaine avec ce que cela a de radio-compatible.  Néanmoins, leur parcours est intéressant et honnêtement, il y a de quoi écrire. Déjà deux paragraphes et je n’ai pas parlé musique encore, un comble révélateur d’un groupe finalement peu connu par ses chansons (et désolé mais une reprise aussi excellent soit-elle, ça ne compte pas !).

Cependant, parlons de ce disque qui mérite quelques remarques. Dear Monsters était paru en Octobre 2021 et c’est là l’édition Deluxe qui ressort. L’occasion de revenir sur ce disque « d’après » (expression moins à la mode !!) qui a non seulement permis à Bad Wolves de se relancer mais en plus d’engranger un nouveau succès ce qui n’était pas gagné d’avance soyons francs. Au niveau du chant, rien à dire, le « nouveau » chanteur tient la route, certains allant même jusqu’à le trouver supérieur à Tommy Vext. Il y a peut-être un peu de jugement de valeur contre Tommy Vext mais force est d’admettre que Daniel Laskiewicz s’en sort très bien et correspond parfaitement à la musique de Bad Wolves dans laquelle il se fond à merveille. Cette dernière reste très catchy, facile à appréhender et bien paramétré donc critiquable par principe où on retrouve le bon vieux débat sur la musique commerciale, ce que Bad Wolves propose assurément. Parmi les plus de cette version deluxe, une reprise d’Ozzy Osbourne (Mama I’m Coming Home), un featuring d’Aaron Pauley d’Of Mice & Men sur Sacred Kiss, morceau d’ouverture ainsi revisitée, un autre de Spencer Charnas d’Ice Nince Kills, des inédits studio (The Body, Up In Smoke) ainsi que des versions acoustiques. Sincèrement, il y a de la valeur ajoutée dans cette édition deluxe qui bien sûr s’adresse prioritairement aux fans (et à leur porte-monnaie).

Cette édition deluxe n’apporte pas grand-chose si ce n’est un classique rebond commercial histoire de relancer les ventes pour un groupe qui a au passage perdu son guitariste rythmique courant 2022 (encore une péripétie). C’est de bonne guerre et au final à l’image d’un groupe qui nous laisse une impression étrange. Rien de déshonorant, c’est bien fichu, interprété et doté d’une production impeccable mais on y trouve pour autant rien de transcendant ou d’inoubliable à la marge de quelques singles percutants. Trop américain pour moi, mais qui pourra plaire à un public amateur de ce registre (typiquement le fan de Five Finger Death Punch, formation qui présente les mêmes spécificités). 

Tracklist de Dear Monsters (Deluxe) :

01. Sacred Kiss
02. Never Be The Same
03. Lifeline
04. Wildfire
05. Comatose
06. Gone
07. On The Case
08. If Tomorrow Never Comes
09. Springfield Summer
10. House Of Card
11. Classical
12. In The Middle
13. Mama I’m Coming Home (Ozzy Osbourne Cover)
14. If Tomorrow Never Comes (Feat. Spencer Charnas d’Ice Nine Kills)
15. The Body
16. Sacred Kiss (Feat. Aaron Pauley d’Of Mice & Men)
17. Up In Smoke
18. I Don’t Wanna Feel
19. Wildfire (acoustic)
20. Sacred Kiss (acoustic)
21. If Tomorrow Never Comes (acoustic)
22. Lifeline (acoustic)
 

 

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