Artiste/Groupe:

Bad Religion

CD:

The Empire Strikes First

Date de sortie:

2004

Label:

Style:

Punk Mélodique

Chroniqueur:

Bane

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Aaaaah Bad Religion... Quel groupe, mais quel groupe ! Un vrai OMNI (Object Musical Non Identifé) dans le paysage du punk. On va pas revenir sur l'histoire de ce style... Oh quoique, on pourrait... Oserai-je ? Allez !

En vitesse : 1977, New York, les Ramones inventent le punk. Leur but est de s'éloigner du rock plus complexe (Led Zep en tête) et du progressif (genre qui émerge à l'époque). En s'appuyant sur les bons vieux créateurs du bon vieux rock'n'roll (coucou Chuck Berry), cette bande de loosers balancent un rock basique, rapide mais ultra efficace (y a qu'à écouter leur It's Alive pour s'en rendre compte). Un créateur de mode anglais s'empare du style de ces joyeux lurons et voilà que le punk explose aussi en Angleterre (notamment avec les Sex Pistols). S'en suit l'évolution traditionnelle des genres musicaux : début, explosion, perte de régime, changement. On arrive donc dans les années 80 et le punk hardcore, plus violent, fait son apparition (avec, notamment, Minor Threat, groupe fétiche de mes chouchous de Slayer). Mais, dans le même temps, en Californie, des petits intellos décident de se lancer eux aussi dans le punk...

Et c'est là que naît Bad Religion. Et quand je parle d'intellos, je ne plaisante pas ! Le chanteur/leader/parolier du groupe, Greg Raffin, est docteur en paléonthologie. Le bonhomme est maître de conférence à l'université de Los Angeles et a publié des bouquins ! Ca déconne pas, on est TRES loin de Joey Ramone et de Sid Vicious (pas d'offense, j'adore les Ramones). Et donc, le punk pratiqué par Greg et ses copains est à son image. Au lieu de faire une musique violente, basique et toute bête, les mecs rendent leur punk bien plus subtil, mieux écrit et, surtout, beaucoup plus mélodique. Bon ok, ce changement arrive surtout en 1992, avec l'excellent Generator. Point de hurlement vindicatif chez BR, point de "je vous crache à la gueule", point de "anarchie in ze UK". Ici, on a des superbes mélodies, des lignes de chant tantôt cyniques, tantôt tristes à pleurer, des couches de choeurs qui rajouent une efficacité monumentale à l'ensemble et des paroles intelligentes sur des sujets aussi divers que la politique, la religion, la nature humaine...

Là, normalement, je t'ai intrigué. Et tu as envie de laisser sa chance à ce groupe. Ben ça tombe super bien, dis donc, parce qu'on va parler de mon album préféré du groupe, qui est aussi le meilleur pour découvrir BR, voire pour découvrir le punk tout court : The Empire Strikes First !

Contexte rapidou : après une petite période un peu moins intéressante, Bad Religion a sorti l'excellent Process of Belief (qui monte sur la deuxième marche de mon podium perso du groupe, Generator était sur la troisième marche). Tout est donc possible, on attend donc l'album avec impatience, on est donc très confiants. SAUF QUE ! Entre Process et cet Empire, il s'est passé quelque chose. Et pas n'importe quoi : en effet, suite aux attentats du 11 septembre (2001, pour les deux du fond qu'ont rien suivi) les Etats-Unis partent en guerre contre l'Irak et l'Afghanistan. Ma foi, ça m'a tout l'air d'être un parfait sujet pour un groupe de punk ! Rassure-toi, on ne parle pas là d'un concept-album, les paroles ne parlent pas que de politique post-11 septembre. Mais c'est un des thèmes principaux. Y'a qu'à voir le titre du disque, qui fait évidemment référence à une célèbre saga de space-opera...

Avant de nous plonger dans ce merveilleux album (oui, les qualificatifs élogieux vont commencer à pleuvoir, ouvre tout de suite ton parapluie), jettons un oeil à sa magnifique et fabuleuse (je t'avais prévenu) pochette. Je l'adore. Vraiment. Si je dois faire un top de mes pochettes préférées de tous les temps, nul doute qu'elle y figurera. Tiens d'ailleurs si un jour j'en trouve un poster, nul doute que je foncerai dessus ! Mais tout ça, c'est bien sympa, mais au fond on s'en cogne. Place à la musique !

Et, comme à mon habitude, je vais tout de suite écarter les défauts de l'album. Il y a tout d'abord cette intro, pas forcément utile sans être toutefois dérangeante. Et il y a les deux morceaux plus lents, To Another Abyss et Boot Stamping On A Human Face Forever, qui vont du pas terrible au franchement chiant (j'avoue zapper Boot à chaque écoute de l'album...).

Pour le reste, c'est du tout bon ! Y'a qu'à voir le début de l'album (après l'ouverture) : trois titres qui filent à la vitesse de la lumière et qui ravagent tout sur leur passage ! Des titres ? Non, pas vraiment. Disons plutôt des missiles ! En cinq petites minutes à peine, on est balancés dans l'univers du groupe. Ma petite préférence va à la fabuleuse Social Suicide qui, à elle-seule, contient tout ce qui fait le groupe : super riff, vitesse décoiffante, mélodie et, surtout, les lignes de chant de Raffin. Cette émotion, ces choeurs, ce refrain... Ca me tue à chaque fois ! S'en suit un All There Is, peu ou prou dans la même lignée mais qui ressemble plus à une chanson standard, avec ses trois minutes. Quel début d'album, chers amis !

Et ça ne s'arrête évidemment pas là puisque, après ce démarrage en trompe, Bad Religion nous balance son ultime attaque, qui achèvera même le plus difficile des auditeurs : Los Angeles is Burning ! Un tube absolu ! Dans le genre refrain à scander tous ensemble, ça se pose là ! Ce n'est pas un hasard si le groupe nous la sort quasiment à chaque concert d'ailleurs... Sur fond de paroles qui critiquent le côté sensationaliste des médias, nos amis les Punks nous tricotent un morceau tout bonnement irrésistible, tout en mélodie. Clairement l'un des moments les plus forts de la galette.

L'album défile et les super morceaux aussi : Let Them Eat War, dont la thématique me semble assez évidente et qui voit Raffin s'essayer à un type de chant plus haché, presque rappé, avant de balancer un refrain fédérateur; God's Love avec ses fabuleux choeurs, l'ultra-speed mais impeccable The Quickening, le morceau-titre plus lent mais ô combien fédérateur avec son super riff et son E-M-P-I-R-E (que j'ai envie de scander avec le groupe) et le fabuleux et tout aussi mélodique Beyond Electric Dreams, bourré d'émotions... Mais m*rde, ils savent pas faire de mauvais morceaux ou quoi ? Comment ? Qu'est-ce que je fais de Boot ? Oh, on va faire comme si elle n'existait pas, hein ! D'autant plus que, dans le registre du tire-larme et du désespoir, elle fait parfaitement son office ! Mais que veux-tu ? Je préfère le cynisme...

            

On a donc un album absolument fabuleux, bourré d'émotion et de super titres et qui... Woooo ! Attends ! N'aurai-je pas oublié le dernier titre ? Et quel titre ! Live Again (The Fall of Man). Je te taquine, ami lecteur, je n'avais évidemment pas oublié ce titre. Comment l'aurais-je pu, d'ailleurs, ce titre étant mon préféré de tout l'album, mon préféré de tout le groupe, mon préféré de tout le punk (le deuxième étant We're a Happy Family, des Ramones et le troisième étant The Decline, de NOFX) ? Irrésistible comme morceau ! Greg n'aura jamais aussi bien chanté, les guitares n'auront jamais été aussi belles, le refrain n'a jamais été aussi fédérateur (Live again, live again; Would you give it all up to live again?)... Ce titre a tout bon ! Il file à toute vitesse, tricote ses mélodies avec soin, solotte comme il faut, fait paf-paf sur sa batterie comme j'aime (tiens d'ailleurs, le son de la caisse claire de cet album me plait beaucoup), nous noie sous les émotions et fait un pied-de-nez particulièrement cynique aux croyants de tout bord avec ses paroles : en gros, Raffin se demande, avec tout le sarcasme qu'on lui connait "et s'il n'y avait rien du tout après la mort ? Ni paradis, ni enfer, ni réincarnation. Que dalle". Super thématique, super bien traitée. Un titre parfait, je te dis !

Donc disais-je : On a un album absolument fabuleux, bourré d'émotion et de super titres et qui pourrait rendre n'importe qui complètement gaga du groupe. C'est une parfaite initiation au punk et, pour être honnête, c'aura été celle de votre serviteur ! Allez, t'as bien une quarantaine de minutes à consacrer à un de mes albums préférés de toute la vie, nan ?

Podium de l'album : Social Suicide (bronze), Los Angeles is Burning (argent), Live Again (PLATINE)

Ca tue aussi : les quatre premiers titres (en zappant l'ouverture), Beyond Electric Dreams...

Bof : To Another Abyss, Boot

Tracklist de The Empire Strikes First :

01. Overture
02. Sinister Rouge
03. Social Suicide
04. Atheist Peace
05. All There Is
06. Los Angeles Is Burning
07. Let Them Eat War
08. God's Love
09. To Another Abyss
10. The Quickening
11. The Empire Strikes First
12. Beyond Electric Dreams
13. Boot Stamping On A Human Face Forever
14. Live Again (The Fall Of Man)

 

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !