Azusa, c’est tout d’abord une rencontre assez surprenante entre des musiciens qui viennent d’horizons divers et variés. On y trouve deux membres du groupe de Death Progressif Extol, messieurs Christer Espevoll à la guitare et David Husvik à la batterie. On y retrouve le bassiste aux pas de danse inoubliables de The Dillinger Escape Plan, monsieur Liam Wilson. Et enfin au chant Eleni Zafiriadou, qui officie habituellement dans un groupe de pop électro, Sea+Air. Je ne vous cacherai pas qu’avant de me mettre Loop Of Yesterdays dans les oreilles, j’avais peur que ce mélange ne soit pas des plus savoureux.
Et histoire de me prouver que les « a priori » sont toujours totalement inutiles, j’ai pris une bonne claque à l’écoute du titre d’ouverture Memories Of An Old Emotion. Ce titre à l’énergie hardcore débute sur les chapeaux de roues avec de belles ruptures dans le riffing et un break totalement psychédélique en plein milieu du titre. Le grand écart est impressionnant, c’est un peu comme si Iwrestledabearonce et les Pink Floyd version Atom Heart Mother avaient décidé de faire un album en commun. Certes, mes parallèles sont assez caricaturaux mais cela vous donne l’état d’esprit de ce que propose le groupe.
Le groupe propose donc soit des titres plutôt rentre-dedans, comme Detach, Rapture Boy ou Kill – Destroy (je crois qu’il y a des indices dans les titres...) ou alors plus expérimentaux. Prenez Loop Of Yesterdays qui tourne en boucle (je confirme, il y a des indices dans les titres…) et nous propose une forme de descente musicale aux confins de la folie, grâce à un simple arpège et à un chant d’une inquiétante douceur. C’est donc tout naturellement que le groupe mélange aussi tout cela sur un même titre, Skull Chamber est un bon exemple. Bref, c’est la fête à la schizophrénie dans la manière d’écrire de ce groupe, qui peut par instant se rapprocher des premiers efforts de The Dillinger Escape Plan.
C’est donc l’émotion qui est le maître mot de cette galette. Déjà musicalement, c’est un florilège de musique extrême, qui lorgne vers le Black, le Death, le Thrash le tout mixé avec du core histoire de mettre une couche de plus. Sur les passages plus calmes, les dissonances sont reines, et elles apportent, malgré un propos musical plus calme, une forme de malaise totalement jouissif. Quant à la prestation vocale d’Eli, elle mérite des honneurs car son panel est tout aussi large que celle de la musique. Elle maîtrise le chant clair, léger comme l’air, mais elle sait également être aussi lourde que ma voisine de dessus et son passage d’aspirateur en talons à sept heures du mat’, qui me donne tout autant envie d’aller arracher des têtes avec les dents. Le parallèle avec Greg Puciato est une évidence.
Pour un second album, c’est un bien joli coup. Certes, les musiciens ne sont pas tombés de la dernière pluie mais j’ai été agréablement surpris par la proposition musicale de Azusa. L’ensemble est à la fois original, varié et apporte son lot d’étonnement. Son format assez court avec des titres qui ne se perdent pas en voulant aller trop loin est aussi une force. Vous l’aurez compris, cet album mérite largement une oreille à condition que vous soyez déjà sensibles aux influences citées ci-dessus.
Tacklist de Loop Of Yesterdays :
01. Memories Of An Old Emotion 02. One Too Many Times 03. Detach 04. Seven Demons Mary 05. Support Becomes Resistance 06. Monument 07. Loop Of Yesterdays 08. Rapture Boy 09. Skull Chamber 10. Kill / Destroy 11. Golden Words 12. Aching Ritual
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