C H R O N I Q U E

Un an après Mystica, le guitar-hero allemand Axel Rudi Pell fait son retour avec un concept plutôt à la mode ces derniers mois, un album de reprises. Mais contrairement à Tesla, Jorn Lande ou autres, Axel Rudi Pell ne reprend pas uniquement des standards de hard-rock, il va jusqu'à balayer des tubes ayant hanté nos ondes FM dans les années 80.

Parmi ces reprises, on notera les très commerciales "In The Air Tonight" de Phil Collins (Oui, vous avez bien lu !) et "Fools Game" de Michael Bolton. Surprenant également la reprise du tube de U2 "Beautiful Day". Le reste des titres passant par Riot, Chris Rea, Free etc...

Alors que dire ? Qu'il y a du bon sur cet album, ou plutôt que la magie du duo Johnny Gioeli/Axel Rudi Pell fonctionne à merveille, les reprises dépassant parfois les titres originaux. C'est bien simple, à chaque seconde, le jeu de guitare d'Axel Rudi Pell est reconnaissable, c'est "le son d'Axel Rudi Pell", les adeptes du vibrato bourré de feelings comprendront, le génie allemand s'approprie chaque morceau sur ses solos aux influences Uli Jon Roth/Blackmore. La voix de Johnny, quant à elle, est fantastique, à la fois puissante, juste, et dégageant un feeling hors du commun.

Parlons des reprises elles-mêmes. Le "Beautiful Day" de U2 a été accéléré et métallisé, de façon plutôt réussie même si le morceau ne parvient pas à fasciner. La reprise "Love Gun" de Kiss ralentie à l'acoustique est intéressante, l'occasion de se rendre compte que le tube très rock n' roll de Kiss passe très bien en ballade acoustique. Axel a gavé le "In The Air Tonight" de Phil Collins de petits phrasés de guitare saturée, et là, il n'y a pas à dire, Johnny dépasse largement Phil Collins au chant, quel feeling et quel coffre ! Le morceau reste à la fois commercial, accrocheur et sa "métal-lisation" lui sied bien.

Quant aux divers "Stone" de Chris Rea, "Heartbreaker" de Free, "Rock The Nation" de Montrose ou "Like A Child Again", ils ont tous été "Axel Rudi Pell-isés", gavés de super solos, modernisés, métallisés, mais leur adaptation n'est toutefois pas exceptionnelle. Et contrairement aux autres albums d'Axel, Mike Terrana, qu'on aime entendre tabasser comme un sauvage, semble un peu bridé par ces reprises.

Celle qu'on retiendra véritablement sur cet album, la vraie réussite d'Axel est la dernière "Won't Get Fooled Again", une reprise des Who que l'allemand s'approprie totalement en imposant son style...génial !

Pour aller droit au but, même si cet album de reprises est de qualité et exécuté par de grands musiciens, il est légitime de se poser la question de son intérêt. On a parfois un peu l'impression que le père Axel a tendance à suivre les pas de Malmsteen dont la fâcheuse tendance est de sortir pléthore d'albums sans vraiment se soucier de l'intérêt et de la qualité. Mais peut-être suis-je tout simplement trop difficile ? Axel sera-t-il un jour à nouveau capable de nous sortir un album de la trampe de "Masquerade Ball" ? Après un "Mystica" de cuvée moyenne et ce "Diamonds Unlocked", j'accumule 2 frustrations. Le 3ème essai sera peut-être le bon, waiting for 2008 !