C H R O N I Q U E

Les vétérans du Death venu des contrées du pays du fromage sont enfin de retour. Et avec le chanteur originel s'il vous plait. Asphyx, pour les moins jeunes c'est Last One On Earth, album légendaire qui collait des baffes a bien des groupes supposés Death a l'époque (pas de nom, mais une année : 1992).
Pour les petits boutonneux, voici ce que vous trouverez sur ce nouvel opus a la pochette sublime : des hymnes à la mort, un chant toujours particulier mais jamais lassant, des riffs pachydermiques enchainés a d'autres plus furieux, bref une vraie leçon, à la mesure de celle toute récente d'une autre légende du genre : Suffocation.

Dès Scorbutics (dès le tracklisting on sait où l'on met les pieds, et ça c'est bon !), ça valse, ça tourne à l'envers, ça racle, ça tranche. Mid tempo entraînant, majestueux, il montre la voie. Et elle est toute tracée pour un défilé de titres violemment Death sans jamais tomber dans l'excès, martyrisés par des envolées doomesques écrasantes, menaçantes. Bloodswamp se dote d'une seconde minute furieusement lourde et désaxée, la musique semblant quitter son orbite pour se perdre dans le vide intersidéral, le morceau éponyme vient se poser à côté du cousin Napalm Death, le funéraire et glauque Asphyx II (They Died As They Marched) nous plonge dans une léthargie coupée litérallement par le guerrier Eisenbahnmörser. Black Hole Storm se voit affublé du refrain et du riff les plus improbables et surprenants, se parant d'atouts déchirants assez caricaturés mais fonctionnants du tonnerre, Riflegun Redeemer colle sa petite baffe comme un retour de flamme de Bloodswamp.

Un problème ? Oui. L'album entier semble hésiter entre mid tempo et titres plus rapides, entre Death et Doom, pour un mélange pas toujours heureux et il faut avoir une attention de chaque instant pour ne pas se laisser distancer par un groupe qui sait exactement là où il veut aller et y va en ravageant tout sur son passage.
Voici donc un très bon retour, un très bon album qui pèche par les qualités de ses défauts mais qui en 2009 nous montre que ce n'est pas parce qu'on était là avant les jeunes qu'on a plus rien a dire. Avis aux amateurs.