Aspera

Artiste/Groupe

Aspera

CD

Ripples

Date de sortie

Janvier 2010

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

Aspera me rappelle un peu le jour ou j'ai découvert le premier album de Dream Theater When Dream and Day Unite. On trouve ça bien pour un premier album, mais on a pas encore idée que ce groupe marquera à jamais l'histoire de la musique pour les décennies à venir. Détail qui a son importance tout de même, en 1989, le metal progressif de Dream Theater était plutôt novateur et très original. Aujourd'hui le style ne l'est plus, c'est un courant musical reconnu avec pléthore de groupes et de fans. Donc moins facile d'y faire son trou. Aspera est un jeune groupe Norvégien, qui officiait sous le nom d'Illusion auparavant. Ils ont déjà sorti 3 EP sous se nom avant de changer pour Aspera. Ils sont super jeunes, certes, mais sacrément talentueux, et ce premier album Ripples mixé par Jens Borgen (Symphony X, Opeth et beaucoup d'autres) est une première révélation de l'année 2010. Le groupe semble bâti autour d'un noyau batterie/guitare/claviers (respectivement Joachim Strøm Ekelund, Robin Ognedal et Nickolas Main Henriksen) très puissant. Je trouve le chant un peu en retrait comme si Atle Pettersen n'osait pas se lâcher totalement. La basse de Rein T. Blomquist n'est pas en reste, mais ne cherche pas à s'imposer non plus sauf dans l'intro de basse/batterie de Traces Inside. Bref des musiciens de talent, et un son de très grande qualité. Pour ce qui est des compos, on va dire qu'on est totalement dans le style Prog Metal, avec des rythmes extrêmement travaillés, des breaks magiques, et des duels claviers/guitare sacrément riches. Parfois on oscille vers du metal plus FM (AOR) comme avec Torn Apart. Coté voix, je dirais que l'inspiration est clairement Russel Allen, avec des tendances vers Jorn Lande, bref plutôt de sacrées bonnes références.


Après une intro bizarre qui rappelle les messages téléphoniques laissés par des victimes du 11 Septembre on tombe immédiatement sous le charme de Ripples, très Dream Theater dans le style (ca break plusieurs fois, signature de temps surprenante, y'a de bon gros soli de guitare et de clavier, une énorme guitare rythmique, et un solo marrant de clavier "vintage" juste avant la fin), sauf pour la voix, plus Symphony X sur le refrain et plus FM sur le couplet. Bref 6:33mn de pied complet, vous l'aurez compris.

Tout aussi complexe, le morceau Do I Dare, introduit pas mal de chœurs qui épaulent le chant et allègent le morceau. On note que les claviers sont très présents dans Aspera, probablement plus que dans Dream Theater. Il y a un break superbe à la moitié du morceau avec des plans de batterie géniaux, réalisés en duo avec la guitare rythmique. Ben ma bonne dame, c'est bon tout ça ! 

On attaque alors Remorse, rythmés par les claviers puis la lourde guitare, le tout martelé par une excellent rythmique basse/batterie. Après l'intro, le morceau est en fait plus cool, dans sa partie couplet. Très ballade Symphony X. Très bonne basse bien mise en valeur, et magnifique solo de guitare, tout en finesse. Le final change pour une partie avec des chœurs super sympas.

Le morceau suivant Between Black & White est un de mes préférés. On se retrouve encore plongé dès l'intro dans un vieux Dream Theater. Après l'intro c'est une alternance de passages très metal prog et d'autres plus AOR avec beaucoup de chœurs. Le tout nous donne un son relativement unique et une impression de jeunesse et de fraicheur, de patate qui nous file la banane (pensez à manger 5 fruits et légumes par jour). Le duel de guitare/clavier au son vintage est fort sympatoche, tout comme le solo de guitare qui suit, plutôt dans la douceur entre Pink Floyd et Dream Theater ou bien ce passage de piano très mélodieux.

On enchaine avec un autre morceau très accrocheur, Catatonic Coma, probablement aussi un des plus réussi et des plus révélateur du talent de ce groupe. La basse claque sur le solo de guitare superbe, les break se succèdent, le clavier puis la voix se font arabisants, la rythmique de guitare plus lourde. Ca défonce vraiment.

Après c'est Torn Apart, la jolie power ballade, belle à faire pleurer les mamies, le moment de tendresse, nappes de piano, et voix qui se fait murmure. Le refrain est très accrocheur, le genre qui ne vous lâche plus de sitôt.

Après on a le très bon Traces Inside, à l'intro basse/batterie déjà citée. Le chant, (enfin) plus débridé que sur les autres morceaux,  rappelle un peu l'époque Ark de Jorn Lande. Le morceau est super progressif, c'est encore une pièce maitresse de l'album, très réussie, avec un refrain canon, où le chant est bien encadré par les chœurs, des soli de guitare superbes, avec un son travaillé et une maitrise totale. Un petit bijoux de plus de 7mn, avec des breaks géants, notamment vers les 4mn, le rythme syncopé imposé par le duo guitare/batterie est génial.

On a droit ensuite à un petit break acoustique de 2mn, Reflections, guitare sèche, piano et chant. C'est plutôt une réussite, qui me rappelle un peu le More Than Words d'Extreme ou le Waiting for Sleep de DT (dans l'esprit), toujours est-il que c'est un petit intermède de sérénité.

On finit avec avec The Purpose, que je trouve un peu en dessous du reste des morceaux. Disons que la compo est plus banale, pas désagréable, juste moins intéressante que les petites bombes que sont Between Black & White, Torn Apart, ou encore Catatonic Coma. On a droit tout de même à un bon solo de guitare.

Au final, encore une grosse découverte 2010, après le formidable deuxième album des Tunisiens de Myrath voila les Norvégiens d'Aspera qui pourraient tous les deux représenter l'avenir du metal progressif des décennies à venir. Je serai ravi de vous tenir au courant. Le metal n'a décidément plus de frontière, il est universel, entre le sable chaud du sud et l'hiver rude du Nord.

En attendant, n'hésitez pas, en plus, la pochette (comme pour le Myrath d'ailleurs) est superbe ce qui ne gâte rien.