Ayant désormais acquis un statut référentiel avec Volbeat, Michael Poulsen s’est fait plaisir en montant un projet orienté death, passion de ses débuts. Volbeat, on le sait, s’était fait remarquer avec un metal thrashisant matiné de rockabilly avant de basculer vers une formule toujours plus catchy / mainstream pour ne pas dire rock. Enchainant les méga-tournées, Volbeat fait partie des mastodontes, de ceux qui comptent et évoluent avec de forts moyens logistiques.
Oui mais parfois, le retour au petit plaisir solo se fait sentir et Michael Poulsen a pour cela monté Asinhell avec Morten Toft Hansen à la batterie (nom de handballeur ça !) et Marc Grewe au chant. Ce dernier n’est pas un inconnu ayant chanté avec Morgoth dans les années 90 avant de disparaître un peu des radars pour revenir un peu ces quelques dernières années sous forme de projet parallèle. Une vieille amitié unit ces trois garçons et ce Asinhell suinte le plaisir entre potes.
Soyons directs, nous avons là un death assez old-school qui ne révolutionne rien au style. Malgré leurs bonnes volontés, ces gars n’ont pas l’intention de révolutionner le genre, mais clairement de s’amuser. Le rendu reste percutant, bien nerveux et accumule les changements de rythme avec de bonnes accélérations. On trouve aussi de bonnes lignes mélodiques et ça fonctionne vraiment bien, sans qu’encore une fois, on ne se sente "retourné". La voix de Grewe, bien caillouteuse / graveleuse, m’a rappelé celle de Tomas Lindberg (At The Gates) et donne une réelle dimension "death" à Asinhell. Le point intéressant est que le groupe joue le jeu à fond et assume cette dimension. L’imagerie du groupe respecte les conventions du style, les danois ont fait ça bien. Rien d’incroyable, du bon death old-school fait en toute simplicité, voilà ce que propose Asinhell. Sympathique.