Artiste/Groupe:

Ashes Of Ares

CD:

Emperors And Fools

Date de sortie:

Janvier 2022

Label:

ROAR! Rock Of Angels Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Voici le troisième album d’Ashes Of Ares, groupe formé par deux ex-Iced Earth (Matt Barlow au chant et Freddie Vidales qui se charge ici de la guitare et de la basse) que j’aimerais vraiment voir s’imposer comme une nouvelle valeur sûre du Power US (qui, je le précise pour les novices, s’apparente à du heavy thrash et ne ressemble donc pas franchement à ce que l’on appelle "power metal" en Europe) mais à propos duquel j’ai quelques doutes, notamment parce qu’en dépit des qualités observées jusque-là, je n’ai pas encore vraiment été totalement emporté par sa musique. "Pas mal mais pas excellent non plus" résume assez bien ce que je pense des deux premiers disques du combo. Emperors And Fools va-t-il enfin changer la donne ? Avant de creuser tout cela, un mot sur le line-up. Le duo Barlow et Vidales reste aux commandes et Van Williams (l’excellent batteur de feu Nevermore ou de Ghost Ship Octavius) est également de la partie mais crédité en tant que batteur invité seulement (ce que je ne comprends pas bien, il était membre officiel sur le premier disque, a quitté le groupe après la tournée, mais continue de jouer sur les albums suivants de toute façon). 

Emperors And Fools démarre avec A City In Decay, intro menée par des claviers posant une ambiance assez épique et dramatique, très B.O. de blockbuster. On la doit à Jonah Weingarten (claviériste de Pyramaze, chez qui Barlow avait momentanément séjourné, le temps d’un album, il y a quatorze ans de cela). Puis c’est parti pour de la compo carrée, directe et efficace, avec I Am The Night qui rassure immédiatement sur les intentions du groupe. La section rythmique est solide, Barlow a conservé sa voix reconnaissable entre mille, c’est assez percutant et conquérant mais avec ce qu’il faut de mélodie pour séduire le mélomane. Our Last Sunrise enfonce le clou avec un style plus thrashy et un tempo plus rapide. Primed semble vouloir calmer le jeu avec sa première minute posée, mais le reste du morceau, porté par un bon petit riff et un tempo qui s’emballe, s’inscrit dans une lignée heavy mélodique sur tapis de double grosse. Ashes Of Ares ne cherche pas à spécialement à surprendre et ne couvre pas de nouveaux territoires musicaux, son power US est toujours très classique et rappelle forcément les travaux d’Iced Earth (ou autres groupes du genre) avec, malgré quelques progrès, un impact que je qualifierais de moindre en termes de mélodies ou riffs (globalement un peu plus marquants que précédemment mais pas encore inoubliables). C’est, concernant ce combo, un bémol récurrent. Cependant, comme je viens de le dire, c’est tout de même un peu plus réussi qu’avant. Plus dark, plus énergique, avec quelques mélodies plus marquantes, Emperors And Fools marque des points. Notamment lors d’accalmies bienvenues (la chanson titre, sorte de power ballade mélancolique plutôt bien faite) ou morceaux comme What Tomorrow Will Bring (mid-tempo mélodique dont certaines rythmiques me rappellent le For Whom The Bell Tolls de vous savez qui). 

Par contre, avec ses douze morceaux et ses soixante minutes, le disque finit par sembler un peu long. D’autant plus que tout ne me passionne pas. Curieusement, un titre comme Die By My Blade, choisi comme premier single (et qui semble assez apprécié d’après ce que j’ai pu lire), pourtant puissant (le riff et la batterie avoinent), dans la lignée d’un Iced Earth bien thrashy, m’ennuie... La faute à une ligne de chant très répétitive et - à mon sens - un peu plate et pénible qui finit par être tout ce que je retiens du morceau (alors qu’il a d’autres qualités). Le dernier titre, Monster’s Lament - qui dure plus de onze minutes - nous est vendu comme un mastodonte épique et une rencontre au sommet entre Barlow et Tim "Ripper" Owens (qui avait remplacé Barlow après son départ d’Iced Earth)... et c’est pas mal. Chouette intro, changements de rythme, deux vocalistes dont les capacités ne sont plus à vanter, de l’énergie, de la solidité... mais c’est trop long et ça manque de mélodies vraiment mémorables. Je ne passe pas un mauvais moment, mais une fois le morceau terminé, je n’en ai pas retenu grand-chose et serai bien incapable de vous fredonner un couplet ou un refrain. 

Ashes Of Ares progresse et offre - à mon sens - son meilleur album à ce jour. On n’est pas loin d’une véritable réussite. Emperors And Fools est sombre, heavy, agressif, parfois non dénué d’une certaine classe et porté par un vocaliste qui reste l’une des pointures du genre. Pas loin donc... Mais un peu trop long et homogène, perfectible au niveau de la production (on sent le petit budget) et parfois fatiguant, notamment à cause de ce recours trop systématique à une superposition de couches vocales (donnant l’impression qu’on a trois voire cinq ou six Barlow chantant en même temps) qui me lasse. Ces bémols font qu’Emperors And Fools ne fait pas, en ce qui me concerne, figure d’indispensable. Dommage mais je n’oublierai pas pour autant quelques titres bien percutants et plus accrocheurs que par le passé. Encore quelques progrès et peut-être que le quatrième album me fera chavirer... 


Tracklist de Emperors And Fools :

01. A City In Decay
02. I Am The Night
03. Our Last Sunrise
04. Primed
05. Where Gods Fear To Go
06. Emperors And Fools
07. By My Blade
08. What Tomorrow Will Bring
09. The Iron Throne
10. Gone
11. Thone Of Iniquity
12. Monster’s Lament

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