Cela commençait à faire quelques années que j’étais sans nouvelles des voisins d’Artery qui depuis Deep Nature il y a pile six ans avaient un peu disparu des radars. Beaucoup de raisons à cela, une pandémie, quelques raisons personnelles et un important changement de line-up. Le cœur du groupe n’a pas changé puisque l’on retrouve Thierry à la guitare et à la compo, accompagné de son camarade de longue route Uelcos également à la guitare, puis Greg au chant qui commence à avoir une certaine ancienneté dans le groupe. C’est du côté de la rythmique que les choses ont bien évolué puisque que je retrouve Micka à la batterie et Tiphaine à la basse, les deux compères sont également dans un autre groupe du coin, que vous avez déjà croisé dans nos pages lesGorsed Noctis, et il faut bien reconnaître que leur arrivée va amener un vent de fraîcheur bienvenu. Ils nous présentent leur sixième production avec Last Chance.
C’est par le titre de l’album que le groupe ouvre les hostilités, et comme souvent dans les groupes de Thrash made in 90’s, nous avons droit à une ouverture à la guitare acoustique qui ne prépare pas du tout au déluge qui suit. La composition possède une belle diversité de riffs, aussi groovy que propice à headbanguer, mais également un peu prog sur le pont, bref une diversité technique qui prouve que l’intégration des petits nouveaux couplée à une prise de temps pour se laisser le temps de composer, fait tout de suite des étincelles.
Second titre, et seconde baffe Welcome inside The Game qui s’avère être une pure démonstration de Thrash-Death dans une veine des plus explosives. Les riffs sont incisifs, avec un tempo bien élevé, et des solos de haute volée. Greg derrière son micro est d’une agressivité hyper bien dosée. Cette remarque est d’ailleurs valable sur l’ensemble de l’album, sa zone de confort vocale est toujours aussi efficace et apporte un côté Core aux compositions, encore un nouvel élément de diversité, mais lorsqu’il sort de sa zone de confort et va vers d’autres contrées plus chantées, voire murmurées, il ne tombe pas dans le mièvre et arrive à conserver une intensité de tous les instants. C’est une performance remarquable sur l’ensemble de l’album.
Globalement, l’album apporte une belle diversité et foisonne de propositions, les compositions ne sont jamais trop linéaires ou répétitives, et le quintet évite tout effet de lassitude. Que ce soit le côté très plombant de Rebirth, l’agressivité bas du front de Measered Suffering, le très Thrash Lost In The Turmoil, ou encore l’aspect progressif de The Lie We Live In, un peu de Grind, du Death (...) on va de surprise en surprise, riff après riff. Presque tous les aspects du Metal extrême sont visités sur cet album, ce qui est tout de même assez rare pour être souligné.
Dans cette conclusion, je vais m’adresser à Thierry, que je connais maintenant depuis quelques années, et qui sait que j’ai assez d’intégrité pour dire ce que je pense. Et bien Thierry, mon gars, je ne m’attendais pas à me faire décoiffer autant par cette galette ! Je connais les difficultés que tu as traversé, et je savais que tu avais des choses à faire sortir, et bien tu as su, avec l’aide de tes camarades de jeu, transformer cette histoire en une belle histoire musicale. Et pour être un peu moins personnel, mes chers amis lecteurs, si vous avez envie de vous faire une belle excursion dans la richesse des moults univers du Metal extrême, cet album est pour vous. Vous allez vous faire balader, secouer, malmener mais pour votre plus grand plaisir. Artery vient de faire un retour en force, qu’on se le dise.