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Annihilator
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C H R O N I Q U ETrois ans après un treizième album éponyme plutôt bien fichu (à défaut d'être étincelant), monsieur Jeff Waters revient avec son groupe Annihilator et une galette intitulée Feast ("festin" en français) à la pochette sombre et peu ragoûtante que l'on croirait sortie de la bande dessinée (ou de la série télévisée) The Walking Dead. Vu la jaquette, on serait en droit de penser que ce quatorzième essai va être bien plus méchant et qu'Annihilator a sérieusement durci le ton... Autant le dire tout de suite, ce n'est pas le cas. Stylistiquement, Feast est dans la lignée des productions alignées par le groupe depuis un moment... mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose car la qualité est au rendez-vous, et même un peu plus que sur ses deux prédecesseurs (Metal et Annihilator). Ouvrons une petite parenthèse avant de se lancer dans les détails de ce nouvel album : c'est encore Dave Padden que l'on retrouve derrière le micro, pour la cinquième fois consécutive ! Cette stabilité est plutôt étonnante quand on connait ce groupe aux changements de line-up incessants depuis sa création. Parenthèse refermée, passons à la musique ! Vous êtes venus pour du bon vieux thrash des familles ? Deadlock ne vous fera pas regretter le déplacement. Le riff qui ouvre l'album nous renvoit immédiatement aux débuts du genre, à l'époque des premiers Metallica ou Slayer. Même le chant de Padden, sur le pré-refrain, rappelle le fameux phrasé de Tom Araya. La compo est rapide, incisive, sans temps morts. Ne vous laissez cependant pas abuser par ce démarrage old-school, la suite de l'album passe en revue (presque) tout ce que Waters sait faire (avec en plus quelques surprises comme l'intro funky de Never Surrender) et se révèle assez varié. Il y a même une ballade (Perfect Angel Eyes), chose qui ne s'était pas produite depuis 2004, sur l'album All For You. Reprenons les choses dans l'ordre. Après Deadlock, c'est No Way Out (un autre morceau assez rapide mais moins old-school) qui confirme la bonne impression de départ. Tout le style Annihilator est là : une intro inquiétante et dissonnante à la guitare, des changements de rythme, des riffs carrés, un break plus mélodique, du solo qui calme bien l'apprenti guitariste... Smear Campaign est une autre très bonne compo, encore plus moderne que les deux précédentes (avec un riff que Metallica aurait pu utiliser sur St. Anger), qui alterne couplet heavy et accélération sur le refrain. Et la bonne nouvelle, c'est que le plaisir ne s'arrête pas là. Feast est-il la tuerie de 2013 ? Un tsunami thrash qui renouvelle le genre ? Un album magique capable de se hisser au niveau des cultissimes Alice In Hell et Never, Neverland ? Non, on n'ira pas jusque là. Par contre, il est assurément solide, homogène dans sa qualité et globalement très convaincant. Pas LE meilleur Annihilator donc mais un très bon cru, gorgé de riffs, breaks et soli impeccables comme Mr. Waters sait en balancer quand il est en forme. La production est bonne, l'ensemble est bien metal, technique et véloce... Pour vous aider à vous faire une idée plus précise, disons que Feast aurait plus tendance à se rapprocher d'albums comme Waking The Fury ou Schizo Deluxe que d'autres oeuvres plus inégales ou moyennes (à mon goût) comme Criteria For A Black Widow, All For One ou Metal. Le retour du Canadien schizo est donc grandement apprécié par votre serviteur et je ne doute pas qu'il fasse également plaisir à de nombreux fans. Maintenant, vivement la tournée (qui compte deux dates en France, l'une en région parisienne, l'autre à Lyon, en octobre prochain) ! Tracklist de Feast : 01. Deadlock Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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