Annihilator

 

Artiste/Groupe

Annihilator

CD

Annihilator

Date de sortie

Mai 2010

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14.5/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

Le nombre treize porte-t-il bonheur, ou malheur ? Voilà une des questions qui me vient à l'esprit alors que je suis sur le point de découvrir le treizième album des infatiguables thrasheurs canadiens d'Annihilator. L'opus précédent (Metal), malgré sa liste d'invités prestigieux, n'était finalement qu'un disque sympathique, et vraiment pas le meilleur ou le plus inspiré que ce génie de Jeff Waters (guitariste, compositeur, un peu chanteur... bref, Annihilator: c'est lui) nous ait proposé en un peu plus de vingt ans de carrière. J'ai d'ailleurs remarqué que, depuis un moment, avec ce groupe, c'était un peu "un album sur deux". En effet, lorsqu'un disque est vraiment réussi, le suivant est une petite déception, puis ça repart avec celui d'après. Ainsi, alors que Waking The Fury (2002) m'avait bien botté le derrière, All For You en 2004 (malgré des qualités certaines) avait fait redescendre mon enthousiasme. Puis, Schizo Deluxe (2005) m'avait redonné la foi... jusqu'à ce que Metal (2007) vienne à nouveau tempérer ma ferveur. Si l'on suit cette logique, ce nouvel Annihilator (en panne de titre, Mr. Waters ?) devrait mettre sa petite claque. En plus, la pochette sombre et affreuse à souhait, avec une vilaine Alice revenue d'entre les morts et poussant le concept d'automutilation un brin trop loin (puisqu'elle semble s'être gravé le nom du groupe sur le front), semble annoncer un retour vers quelque chose de plus méchant. Alors, est-ce le cas ?

Bon, on donne le verdict tout de suite pour ceux qui sont très pressés, et on développe après. Oui, Annihilator est un bon cru, aucun doute là-dessus. Oui, il est meilleur que Metal, largement. Non, ce n'est pas un chef d'oeuvre ou l'un des tous meilleurs disques du groupe pour autant. On s'en contentera, faut de mieux.
Alors, les points forts de cette nouvelle livraison: un son plus percutant que l'album précédent. Premier bon point donc avec un mix qui confère aux compos davantage d'agressivité et de puissance que sur Metal qui sonnait heavy mais pas thrash.
Deuxième bon point, et pas des moindres : le premier quart d'heure du CD. Les trois premiers morceaux sont tout bonnement excellents et constituent l'un des meilleurs débuts d'album d'Annihilator qu'il m'ait été donné d'entendre depuis un moment ! Démarrage impeccable avec The Trend, compo de sept minutes qui surprend avec ses deux premières minutes instrumentales et mélodiques, avant de se lancer dans une suite plus thrash. Le refrain est efficace, le chant de Dave Padden est bien agressif, et les soli sont superbes (il paraitrait d'après la maison de disque que l'album en contiendrait soixante-six !). Excellent départ donc. L'intensité ne baisse pas avec Coward, bien au contraire. Riff ultra speedé, tempo très rapide, c'est du thrash sans concession comme je l'affectionne. On pense que ça va se calmer un peu avec la piste suivante... mais que nenni ! Ambush enfonce bien le clou: trois minutes de thrash old-school sans temps mort avec un refrain bête et méchant (avec de gros choeurs bourrins) qui rappelle d'ailleurs celui de Human Insecticide (album Alice in Hell en 1989) de par son côté implacable. Waouh... ça démarre très fort !

Le petit souci qu'il convient de souligner, après un paragraphe entièrement dédié au savoir-faire et à la gloire de Jeff Waters, est que les trois premières chansons de ce nouvel album sont également les meilleures. La suite n'est pas mauvaise et contient encore de très bons moments, mais elle déçoit un peu et se révèle moins intense et plus inégale. Fallait pas griller toutes les cartouches dès le début, Jeff ! J'ai un peu de mal à me passionner pour Betrayed qui n'est pas râtée mais un peu monotone, et qui ressemble à un titre assez classique comme les albums précédents du groupe en sont remplis. 25 Seconds est plus originale avec son étrange ligne de basse et ses changements de rythme, mais elle ne me convaint pas totalement non plus. Le trio suivant Nowhere To Go / The Other Side / Death In Your Eyes est très sympa et ravive mon intérêt pour ce disque. Pas de tueries dans la lignée des trois premières compos, mais de très bonnes chansons tout de même. Payback est très heavy et rappelle même un peu Pantera lors du refrain, pas ma préférée cela-dit... Annihilator s'achève avec une chanson assez fun et surprenante : Romeo Delight de Van Halen ! L'idée de va pas forcément plaire à tout le monde, mais j'avoue que le fait de conclure avec un morceau plus Hard Rock est assez sympa et vient casser un peu la routine.

Voilà. Annihilator est donc, globalement, un disque solide avec son lot de tueries... et de morceaux un peu moins convaincants. Dommage d'avoir balancé les morceaux les plus speed et thrash en début d'album, ça laissait espérer un ensemble plus terrassant qu'il ne l'est réellement. Il y a de tout, le style du groupe n'a pas vraiment évolué et le manque de surprise (même si le niveau général est assez élevé et que l'inspiration semble repointer le bout de son nez) finit, avec les années qui passent, par jouer un peu contre la bande à Jeff. Les fans (dont je fais indéniablement partie) ne sauraient cependant se passer de cette nouvelle offrande. Un souhait pour finir : une tournée en tête d'affiche qui passerait par la France, s'il vous plaît ! Parce que sur scène, je peux vous dire qu'il y a peu de chances d'être déçu tant le groupe est une véritable machine de guerre, parfaitement huilée et opérationnelle. Croisons les doigts...
 

Tracklist d'Annihilator :

01. The Trend
02. Coward
03. Ambush
04. Betrayed
05. 25 Seconds
06. Nowhere To Go
07. The Other Side
08. Death In Your Eyes
09. Payback
10. Romeo Delight