Je m’en vais marcher les plates bandes du sieur Ced12 en m’attaquant à un groupe de metalcore, mais j’assume tant cet album et ce groupe m’ont foutu un sacré coup de pompe dans l’arrière-train. C’est de l’autre côté des Pyrénées que le groupe a vu le jour, en Catalogne pour être plus précis, et même à Tarragone pour les plus pointilleux de nos estimés lecteurs, contrée connue pour ses stations balnéaires, mais pas que, la preuve. C’est porté par Jessie Williams au chant, David Romeu à la guitare et également au chant, Fito Martinez à la guitare, Eleni Nota à la batterie, et Julio Lopez à la basse que le groupe espagnol présente son sixième album Shonogai, et dire que j’ai adoré cet opus est une lapalissade. Alors oui je dévoile un peu la suite par avance, mais avec cette note, vous ne vous attendiez pas non plus à ce que je les dézingue ? Je ne suis pas fou non plus ! Après une intro tout en suspension, marquée par des guitares acoustiques très hispanisantes, c’est par Darkbeat et Prisoner qu’Ankor nous cueille littéralement, leur metalcore, atmosphérique par moment, étant bougrement pêchu. Seuls quelques rares moments nous permettent de souffler un peu, mais tout assure du début à la fin, les riffs sont puissants par endroits, les éléments electro arrivent toujours au bon moment, et la voix de Jessie et parfaite de justesse. Le chant hurlé sur Prisoner donne une puissance de folie au titre, et je mets quiconque au défi de ne pas se démettre les cervicales à l’écoute.
Oblivion ouvre de nouvelles portes puisque ce titre est clairement différent du reste, plus symphonique que metalcore, les musiciens prouvent non seulement qu’ils savent maitriser le style, mais aussi et surtout qu’ils nous emportent avec ce genre de morceau (enfin ce fut mon cas, mais ça je crois que vous l’avez pigé). Lorsque la voix de Jessie est mise en avant, le groupe atteint une dimension sublime puisque son metalcore puissant vient s’entrechoquer avec ce timbre plus adouci sur Stereo, c’est stratosphérique, ni plus ni moins. Il n’empêche que chassez le naturel…Et dès Venom ça repart sur du core bien puissant, bien bourrin, mais avec des changements de rythmes qui permettent de nous reposer quelques instants par moments, rappé sur d’autres, popisant par ailleurs. Ça part dans tous les sens, mais avec brio, qu’est-ce que ça assure ! Venom est juste une monumentale tuerie ! La suite avec Embers reprend les mêmes codes, alors que dire si ce n’est que je suis à genoux tant j’adore leur univers, ce qui n’était pas gagné à l’origine.
Le final Shonogai, après une intro tout en suspension portée par la voix de Jessie évoque des moments symphoniques et brulots de violence, toujours à la limite de la rupture. Et même si on est plus dans un final symphonique, c’est carrément excellent, et ce n’est pas moi qui vous dirais le contraire.
Voilà que dire de plus, à part que je suis a court d’arguments tant cet album est dantesque. Si, je ne saurais conseiller à nos chers lecteurs d’aller, d’une courir acheter cet album exceptionnel, mais aussi d’aller soutenir ce groupe sur scène, nul doute que ça risque de déménager.
Tracklist de Shonogai :
01. The World Is A Cruel Place...And It Is Also Very Beautiful 02. Darkbeat 03. Prisoner 04. Oblivion 05. Stereo 06. Venom 07. Embers 08. Shonogai