Artiste/Groupe:

Alluvial

CD:

Sarcoma

Date de sortie:

Mai 2021

Label:

Nuclear Blast

Style:

Death Progressif

Chroniqueur:

ced12

Note:

16/20

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Alluvial nous vient à l’origine de Portland en Oregon, la partie des USA où il pleut le plus avec Seattle, surnommée Rainy City. On ne s’étonnera donc pas de ce choix de patronyme. A l’origine de cette formation, un musicien que j’aime beaucoup en la personne de Keith Merrow. Impliqué dans de très bonnes choses dont l’excellent Conquering Dystopia dont j’avais eu le plaisir de vous parler. Un premier disque d’Alluvial dénommé The Deep Longing For Annihilation avait vu le jour en 2016 et cet album avait un peu surpris les fans du guitariste habituellement plus orienté vers un death progressif quand Alluvial allait plus vers des ambiances black. La vie des groupes a cependant sa dynamique propre et Keith Merrow quitta Alluvia laissant Wes Hauch, co-fondateur du groupe, seul aux commandes.

Et ce dernier a donné une tournure différente à Alluvial. D’un pur projet instrumental, la formation américaine a recruté un chanteur, Kevin Muller, passé entre autres chez Suffocation. Autre évolution, le retour à une dynamique plus death progressive. J’en viens même à me demander pourquoi l’ami Wes Hauch n’a tout simplement pas changé le nom de son groupe, mais ce n’est là qu’un détail sans grande importance.
Quid donc de cette nouvelle mouture ? L’orientation plus death me convient parfaitement et en plus, on va aller vers un death moderne et même parfois presque du deathcore. Le passage de Wes Hauch chez Thy Art Is Murder n’est sans doute pas anodin. Le résultat est d’une redoutable efficacité et bien in your face. Un très bon ami à moi, bon connaisseur de cette scène death, m’a dit avoir pensé à Feared, jolie référence s’il en est. La grande nouveauté à l’échelle d’Alluvial reste l’apport du chant déjà évoqué plus haut et ça le fait bien. Kevin Muller est une valeur sûre et le confirme ici sans soucis (40 Stories avec des lignes vocales impériales avec une vraie profondeur). Il y a même parfois deux voix qui se complètent bien ou comment passer d’un extrême à l’autre sur ce registre ! L’intégration est réussie, efficace et on retrouve de fait un format musical plus « conventionnel ». La musique instrumentale a ses adeptes mais je suis lucide, elle en laisse un certain nombre sur la route. Les dix titres proposés ici sont franchement intéressants et le groupe n’a pas renoncé à son côté atmosphérique mais avec des relances death bien sauvages et percutantes. Le résultat offre un contraste réussi, maîtrisé avec une mention très spéciale au titre The Putrid Sunrise, déferlante death rapide avec presque des riffs thrash. Impérial et bien positionné sur le disque juste avant qu’Alluvial nous rappelle ses compétences en death prog instrumental.

Projet de musiciens aux CV longs comme le bras, Alluvial se démarque par l’efficacité de la copie rendue. Désormais chez Nuclear Blast, la formation américaine, relocalisée depuis à Atlanta, me semble avoir un bon coup à jouer. Des pointures sur le plan technique, des types solides et expérimentés capables de monter sur scène sans difficulté, on suivra avec plaisir Alluvial et en attendant, on peut se remettre ce Sarcoma dont l’efficacité est sincèrement imparable, le tout superbement bien produit et maîtrisé.


Tracklist de Sarcoma :

01. Ulysses
02. Thy Underling
03. Sarcoma
04. 40 Stories
05. Zero
06. Exponent
07. Sleepers Become Giants
08. The Putrid Sunrise
09. Sugar Paper
10. Anodyne

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