Artiste/Groupe:

All My Shadows

CD:

Eerie Monsters

Date de sortie:

Février 2023

Label:

Frontiers Music

Style:

Hard / Heavy

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

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C’est l’histoire de Stephan Lill, guitariste émérite du groupe de metal prog allemand Vanden Plas, qui veut sortir un album plus rock, moins progressif, laissant parler ses influences 80s laissées par des groupes ou artistes comme Dokken, Ozzy Osbourne, Whitesnake... Niveau partenaires engagés pour l’accompagner dans cette aventure, Lill n’est pas allé chercher bien loin : on retrouve deux compères de Vanden Plas, Andy Kuntz au chant (initialement, il devait juste écrire les paroles) et son batteur de frère, Andreas Lill. Viennent s’ajouter à cela le claviériste Markus Teste (qui produit Vanden Plas depuis le début des années 2000... on reste donc en "famille") et le bassiste Franky R

C’est ainsi que All My Shadows, formé en 2020, se présente aujourd’hui, armé de son premier album : My Eerie Monsters. Et oui, c’est différent de Vanden Plas. Mais peut-être pas autant qu’annoncé. En effet, bien que les principaux intéressés affirment que All My Shadows et Vanden Plas sont extrêmement différents l’un de l’autre (et, après tout, ils sont quand même mieux placés que moi pour parler de leur propre musique), je serais un peu moins catégorique. Certes, on n’est pas face à des copies conformes. On doit reconnaître que la musique proposée est d’une nature moins complexe, plus directe, hard ou heavy... Mais tout de même, malgré leurs efforts, ces messieurs ne peuvent pas s’empêcher de coller quelques petits plans ou arrangements et pondre des mélodies ou ambiances qui nous renvoient à leur groupe d’origine. Et je ne dis pas que c’est mal. Ca ne me pose même aucun problème. Parce que la musique est bonne (ceux qui viennent de chanter du Goldman, veuillez sortir de la pièce, s’il vous plait) et suffisamment intéressante - sans oublier qu’un certain nombre d’éléments lui permette tout de même de se distinguer de Vanden Plas - pour réjouir l’auditeur. N’espérez donc pas entendre des compos qui sonnent comme les noms cités dans le premier paragraphe. Lill a sa touche, son style, tout comme Kuntz qui chante comme il l’a toujours fait. Attendez vous plutôt à quelque chose qui sonnerait comme du Vanden Plas pas trop progressif, avec des rythmiques plus simples, des structures moins changeantes... mais un sens de la mélodie toujours aussi efficace. En fait, parfois, ça me rappelle un peu le Vanden Plas des débuts, celui de Colour Temple... et c’est fort plaisant.

Silent Waters donne tout de suite le ton : une petite ambiance sympa posée par le clavier, un riff entêtant, un tempo entraînant, de la mélodie enjôleuse (avec, notamment, un beau refrain bien efficace)... et le tour est joué ! Les influences hard/heavy se sentent bien, surtout dans le jeu de guitare et la section rythmique. The Boy With No Name accélère le tempo et se veut plus rentre-dedans et moderne (le riff sur le couplet ne sonne plus du tout 70s ou 80s mais se rapproche nettement plus des productions de heavy/powerprog des années 90 ou 2000). Le titre est encore plus entraînant que le précédent et garde les mêmes atouts mélodiques. Sur quelques pistes suivantes, All My Shadows se rapproche davantage du groupe d’origine de son géniteur avec des atmosphères encore plus travaillées, un côté théâtral plus poussé... et toujours des refrains qui font mouche (Syrens et Wolverinized... excellents). The Phantoms Of The Dawn revêt un aspect plus hard rock, à l’instar de Silent Waters qui ouvrait le bal, alors que Devil’s Ride ramènera le metal plus enlevé et sombre au cœur du débat. Au milieu de tout ça, on trouvera Farewell, une ballade dont se dégage une aura un peu nostalgique... La fin propose des chœurs qu’on n’avait pas vu venir, ce n’est pas tout à faire "We Are The World" mais l’esprit choral est là. La chanson titre conclut l’aventure et, pour le coup, sonne beaucoup plus Vanden Plas des 90s que la plupart des compos disponibles sur cet album.

La durée globale est raisonnable et donc pas hyper progressive dans la mesure où l’on a quarante-huit minutes de musique pour neuf pistes. Les digressions instrumentales sont évitées... le cœur d’Eerie Monsters, c’est la mélodie et, à ce niveau-là, le savoir-faire de Lill et Kuntz n’est plus à démontrer. J’ai trouvé leur proposition très agréable à écouter, facile d’accès, bien écrite et interprétée... Bref, rien à redire, c’est du beau travail qui plaira aux fans des musiciens impliqués. Comme dit plus haut, c’est un peu plus proche de Vanden Plas que ce à quoi je m’attendais après avoir lu le dossier de presse mais peu importe... que ce soit hard, heavy ou prog... c’est surtout de la très bonne musique ! 


Tracklist de Eerie Monsters :

01. Silent Waters
02. The Boy With No Name
03. Syrens
04. Lifeforms
05. Wolverinized
06. The Phantoms Of The Dawn
07. Farewell
08. Devil’s Ride
09. Eerie Monsters

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