Artiste/Groupe:

Act Of Denial

CD:

Negative

Date de sortie:

Aout 2021

Label:

Crusader Records

Style:

Death Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Oui, Act Of Denial est un nouveau supergroupe. Un de plus. Il en fleurit tous les quatre matins, c’est vrai. Et beaucoup n’ont pas tenu leurs promesses, c’est aussi vrai. Alors, vous êtes un peu blasé et abordez la chose avec prudence, voire réticence ou scepticisme. On ne vous la fait pas, à vous... vous n’êtes pas né de la dernière pluie. S’emballer à la lecture d’une simple liste associant quelques pointures, ça pouvait se produire quand vous étiez plus jeune, moins expérimenté... cette époque est révolue. Seulement, depuis que le combo "tease" cet album (le premier extrait nous a été proposé en août 2020 et depuis, il y en a eu quatre autres !), vous avez pu constater qu’Act Of Denial ne rigolait pas. Après écoute de Negative dans son intégralité, je vous le confirme, point de déception ici : les promesses sont bel et bien tenues. Enfin, il s’agirait peut-être de savoir de quelles promesses on parle... On y revient très vite, juste après avoir présenté le line-up.

Act Of Denial a été fondé par deux musiciens croates que (pour être tout à fait honnête) je ne connais pas : Voi Cox (guitariste et parolier) et Luger (guitariste), tous deux déjà complices au sein de Koziac. Par contre, je connais bien mieux les musiciens qui les ont rejoints pour compléter le line-up : l’excellent Björn Strid au chant (Soilwork, The Night Flight Orchestra), le légendaire Steve DiGiorgio (ex-Death, actuellement chez Testament) à la basse, le batteur Kerim "Khrim" Lechner (Septicflesh) et le claviériste John Lönnmyr (The Night Flight Orchestra). Quand même ! Comment ? Ce n’est pas assez ? Vous en voulez davantage ? Soit. Alors apprenez que la galette a été mixée par le producteur Fredrik Nordström et que des guitaristes ont été invités à venir poser quelques solos sur une poignée de compos : Bobby Koelble (ex-Death), Peter Wichers (ex-Soilwork), Mattias Eklundh (Freak Kitchen), Ron "Bumblefoot" Thal (ex-Guns N’ Roses, Sons Of Apollo), rien que ça. Le but d’Act Of Denial : vous proposer un death mélodique qui sent bon la fin des 90s/le début des années 2000. Mission largement accomplie.

Autant le dire tout de suite, il y a un rapprochement qu’il va être difficile d’éviter en parlant de Negative : vu le but visé (revisiter l’âge d’or du mélodeath) et le chanteur sollicité pour l’occasion, comment ne pas penser au Soilwork des débuts (albums The Chainheart Machine, A Predator’s Portrait et Natural Born Chaos) ? Et en effet, sans parler de repompe, dès les premières pistes, une vibe Soilwork old school se dégage. Ceux qui ont moins aimé l’approche plus progressive des dernières sorties du groupe suédois devraient avoir le sourire à l’écoute de Puzzle Heart ou Controlled qui ouvrent les hostilités avec une énergie et une hargne impressionnantes. Riffs complexes emprunts d’une belle dextérité, batterie pied au plancher, agressivité vocale de rigueur avec un Björn complètement déchaîné sur les couplets (les refrains étant, comme le veut la tradition, bien plus mélodiques et chantés en voix claire)... voilà un démarrage à l’attitude très "in your face" qui ne laisse que peu de répit à vos oreilles. 

La musique proposée est dense et fait l’effet d’un rouleau compresseur, l’espace sonore étant bien occupé (voire très chargé) par les guitares, la batterie massive, la basse, les claviers et les vocaux de Strid. Et comme le tout est servi par un gros son compact, il faut être en forme pour s’attaquer à Negative (qui, heureusement, a la bonne idée de ne pas proposer plus de dix pistes et quarante-six minutes de musique, une durée idéale qui permet d’éviter l’indigestion). D’autant plus qu’Act Of Denial a clairement opté pour un opus véloce et puissant. Ne vous attendez pas à trop de mid-tempo ou d’accalmies, l’allure est, aussi souvent que possible, effrénée. Je ne sais dans quelle mesure les musiciens ont contribué à l’écriture des morceaux ou si Cox et Luger ont tout composé seuls mais, en tout cas, cette paire de guitaristes nous offre une sacrée collection de riffs redoutables et solos étincelants dotés d’un bel équilibre technique/mélodie... pendant que la section rythmique balaye tout sur son passage. Mais la grande force de Negative (outre sa technicité, sa puissance ou son agressivité), réside dans ses mélodies avec un joli festival d’énormes refrains mélodeath hyper catchy. Il m’est d’ailleurs difficile de citer un morceau plus qu’un autre étant donné l’étonnante homogénéité (stylistique mais surtout qualitative) de l’ensemble. S’il faut en choisir, je dirais que les refrains imparables de In The Depths Of Destruction ou Lost Circle s’inscrustent avec ténacité dans le cerveau... mais ce serait ne pas rendre justice aux autres pistes de l’album (qui ne compte pas une seule compo faiblarde ou moyenne, c’est rare). 

On résume : Negative est un best of mélodeath tel qu’il se pratiquait il y a vingt ans. L’énergie est impressionnante, tout comme les musiciens, l’album déroule une succession de hits bardés de refrains majestueux... sans pour autant renoncer à l’agressivité, la mélancolie ou la noirceur propres à ce style. C’est un modèle d’écriture car l’ensemble est très équilibré et marie à merveille tous les ingrédients nécessaires au genre (les blasts, les leads conquérants, les riffs écrasants, les hurlements colériques, les refrains entêtants, les breaks et solos habiles et mélodiques... bref, le cahier des charges est respecté à la lettre). Si, pour vous aussi, le début du millénaire (ou la fin du précédent) a été marqué par des groupes comme In Flames, Soilwork ou Arch Enemy et que vous souhaitez replonger dans cette belle époque, Act Of Denial a tout ce qu’il faut pour vous convaincre. 

Tracklist de Negative :

01. Puzzle Heart
02. Controlled
03. Down That Line
04. In The Depths Of Destruction
05. Negative
06. Slave
07. Lost Circle
08. Reflection Walls
09. Your Dark Desires
10. Clutching At Rays Of The Light 

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