Abyssal

Artiste/Groupe

Abyssal

CD

Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius

Date de sortie

Janvier 2013

Label

Indépendant

Style

Doomed Black/Death Metal

Chroniqueur

Azagtoth

Note Azagtoth

17/20

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Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Pur produit de l’underground britannique, Abyssal sort ici son deuxième album de manière indépendante.

Cette mystérieuse entité avait déjà à son actif un premier album très convaincant, Denouement, qui nous proposait un blackened death metal ambitieux et assez ambiancé.

Avec ce Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius, ils ont atteint un tout autre niveau : les bases death metal demeurent, mais les colorations doom assez discrètes sur le premier album sont ici davantage mises en avant. La production est plus puissante, plus imposante, plus équilibrée avec une bonne dose de réverbération qui accentue la lourdeur et le côté sinistre de la musique.
Le titre de l’album fait référence à une phrase qui aurait été prononcée par le légat pontifical Arnaud Amaury au treizième siècle lors du sac de Béziers aux soldats qui lui demandaient comment distinguer les cathares des  « bons chrétiens » et qui signifie « [Tuez-les tous !] Dieu reconnaîtra les siens ».
Il pourrait s’agir d’un album concept avec pour thème les exactions perpétrées au nom de Dieu par les Chrétiens.

Le riffing évoque immédiatement du Portal, mais Abyssal s’est approprié cette dissonance de plus en plus répandue pour un rendu assez personnel souvent à la limite du sludge, oppressant et rampant à un stade rarement atteint. Les mélodies assez fines de Denouement ont cédé le pas à une musique plus bruitiste, dense et chaotique ; ce à l’exception du magnifique The Last King, qui clôt l’album sur une note plus mélancolique et nostalgique.
Le vocaliste, au chant guttural sourd et profond, semble venir de l’Au-delà et ses interventions sont souvent brèves sur des morceaux dont la durée oscille entre trois et huit minutes pour la plupart.
Le batteur mérite aussi d’être mentionné et s’autorise des effets de style comme le passage jazzy au milieu de As Paupers Safeguard Magnates.
Les divers interludes dark ambient qui ont été ajoutés renforcent encore le malaise que provoque immanquablement l’écoute de ce disque de presque une heure. Et le graphisme signé Chimère Noire colle parfaitement aux atmosphères développées.
L’instrumental Created Sick… est sans doute leur création la plus repoussante, avec de fortes réminiscences de Morbid Angel sur les doom tempos et un côté martial très bien amené.

A la réécoute, Denouement m’a paru beaucoup plus léger et moins dense en comparaison. Encore un de ces albums exigeant mais ô combien obsédant une fois assimilé. Une vraie trouvaille en ce qui me concerne, pour un groupe qui vient de confirmer son énorme potentiel et mériterait sa place sur le devant de la scène.




Tracklist de Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius :

01. Forebode
02. The Tongue of the Demagogue
03. Under the Wretched Sun of Hattin
04. Elegy of Ruin
05. The Headless Serpent
06. A Sheath of Deceit
07. Elegy of Staves
08. A Malthusian Epoch
09. As Paupers Safeguard Magnates
10. Created Sick, Commanded to Be Well
11. The Last King

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