J’ai enfin pris le temps de vous présenter ce génial trio autrichien masqué et encapuché qu’est Aara, que j’avais découvert à l’occasion de la sortie de leur second album, En Ergô Enai (2020). J’avais été réellement touché par la beauté de cet album. Très prolifiques, ils sont partis depuis l’année dernière sur ce qui sera un triptyque et dont voici le second volet. Le thème est inspiré d’un roman gothique de 1820, Melmoth de Charles Robert Maturin ; je me rappelle avoir lu ce roman, compilé dans l’ouvrage Romans Terrifiants (éditions Bouquin chez Robert Laffont, pour ceux que ça intéresse), avec d’autres romans gothiques, j’en garde un très bon souvenir. Si l’univers est clairement gothique, la musique, elle, ne l’est pas tellement. On a affaire un du black mélodique, atmosphérique, avec un riffing en trémolo lead, les guitares fonctionnant comme dans un dialogue en alternant les parties lead ou en superposition, avec de magnifiques arrangements, où mid-tempo et blast beats alternent à tour de rôle. La production est au niveau requis pour le style, ce qui donne de la puissance, de la prestance à leur propos. Les musiciens sont loin d’être manchots, l’exécution est impeccable, l’inspiration au rendez-vous. J’ai retrouvé tout ce qui m’avait énormément plus dans En Ergô Enai, avec cette ambiance mélancolique et crépusculaire qui y règne. Et également un titre qui sort du (très bon) lot : Das Dunkel der Welt, pour ce plan mélodique magnifique en seconde moitié de morceau et sur lequel il s’achève. Mais mon cœur balance avec le dernier morceau, par son thème atmosphérique en fil rouge, d’une très grande classe. Malgré la longueur conséquente de compos (entre six et minutes), je n’ai à aucun moment ressenti de lassitude, le propos est fluide et finalement assez varié. Ce second album sur lequel je me penche de ce groupe me confirme qu’Aara est désormais un grand de la scène black mélodique, non seulement en raison de son art de composer et d’arranger les morceaux, mais également par une personnalité bien à lui, qu’on identifie à la première écoute. S’ils suivent le même rythme de sortie, la fin du triptyque devrait sortir très prochainement. Et il va sans dire que je recommande les autres albums également. Tracklist de Triade II: Hemera : 01. Phantasmagorie 02. Adonaia’s Elegien 03. Sonne der Nacht 04. Das Dunkel der Welt 05. Strepitus Mundi 06. Mitgift
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