Artiste/Groupe:

A Dying Planet

CD:

Where The Skies Are Grey

Date de sortie:

Septembre 2021

Label:

Lifeforce Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

16/20

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En septembre sort Where The Skies Are Grey, le deuxième album de A Dying Planet, dernier projet du californien Jasun Tipton. Ce projet a plusieurs choses de spéciales pour le jeune homme ; premièrement, le groupe s’est installé en Caroline du Nord, sur la côte est des Etats-Unis ; secundo c’est, d’aussi loin que je puisse le voir, le premier projet initié sans son frère jumeau, Troy. Tertio, trois ans après Facing The Incurable, Jasun s’est décidé à totalement laisser la place de chanteur, pour se concentrer sur le triple rôle d’auteur, compositeur et guitariste. Pour ce second album c’est donc Paul Villarreal qui reprend ce rôle majeur. Un changement mineur pour ce qui est des tonalités, mais un choix judicieux tant la balance au sein du groupe semble s’être stabilisée.

Musicalement, A Dying Planet fait de la prog, il n’y a aucun doute. Six titres et cinquante-deux minutes, autant dire que A Dying Planet offre de l’espace aux musiciens pour s’exprimer. De l’espace également pour tester et expérimenter. A mi-chemin entre une prog très (trop ?) mélodique et un heavy-djent grandiloquent, Where The Skies Are Grey réussit somme-toute à convaincre, par la qualité de ses compositions mais aussi des musiciens. La voix de Paul Villarreal est claire et parfaitement compréhensible ; Les mélodies principalement jouées par Jasun Tipton à la guitare ou aux claviers sont millimétrées. La balance entre ces deux lignes mélodiques est parfaitement ajustée. Quant à la partie rythmique, elle est sans faute. Brian Hart à la basse et Marco Bicca à la batterie jouent un rôle critique pour la qualité globale de cet album. Le plus simple pour s’en convaincre est encore de se pencher sur le titre éponyme de l’album. C’est précis et équilibré. Les ruptures rythmiques sont toujours bienvenues, sans être ni attendues, ni trop surprenantes. La qualité de la base rythmique permet donc aux deux fournisseurs de mélodies de s’en donner à cœur joie.

 

 

Du coup l’album a du coffre, un son volumineux. Celui-ci, est super propre, comme le mixage et le mastering. Le travail de Adair Daufembach est donc également à souligner, car il apporte ce qui différencie un album correct d’un bon album. Et les cinquante-deux minutes de Where The Skies Are Grey sont bonnes dans l’ensemble ; même si l’on peine à en extraire ce fameux truc extraordinaire qui en en ferait un excellent album. Si Hope for Tommorow reste à mon goût en retrait, des titres comme Where The Skies Are Grey, Embrace ou encore A Father’s Love apportent la qualité nécessaire pour bien percevoir l’album. L’ouverture donc avec le titre éponyme de l’album. Un intro qui monte en volume, avant l’explosion avec l’arrivée de la batterie. Le gros travail aux cymbales de Marco Bicca est à souligner, tout comme celui sur les lignes vocales sur la partie médiane. Le titre donne envie de voir plus loin ; il est équilibré, puissant grasse à la ligne de basse et suffisamment varié pour que ses neuf minutes passent sans s’en apercevoir. Très bien. Honoring Your Name semble un poil plus brutal, plus volumineux en ouverture. Cette impression se tasse toutefois, dès que les mélodies et la rythmique se posent. En fait ces vagues, oscillantes entre un refrain plus djent et un couplet plus mélodique, seront la marque de fabrique du titre. Cela a les atours des vieux Pain of Salvation, sans en avoir la saveur. Un brin trop répétitif, et malgré une seconde partie plus musicale, le titre finit par me lasser. Je l’ai dit plus haut, Hope For Tomorrow est plus moyen. Trop mou et prog-rock à mon goût, le titre manque de relief ; vaguement groove, seul le travail à la batterie est à souligner.

 

 

Embrace est le gros morceau de Where The Skies Are Grey. Avec près de quinze minutes et une entrée en matière puissante, le titre a tous les atouts pour me plaire. La voix de Paul Villarreal se fait sensiblement plus agressive et la partie rythmique, plus active, ne reste pas qu’en soutien de la guitare ; non elle l’accompagne, la complémente pour la rendre encore plus touchante. Le titre mélange des influences aussi diverses qu’intéressantes : intonations de voix de Serj Tankian, rythmique hachée des derniers Katatonia ou encore musicalité de Dream Theater. Pas mal donc. Far From Home apaise et calme en ouverture. Mais cette pause, étrangement intégrée au titre n’est qu’illusoire. Comme Honoring Your Name, le titre va osciller entre parties acoustiques calmes, presque folk, et parie rythmique avec une guitare lourde et des multiples lignes vocales. Les consonances heavy du titre, y apportent quelque chose d’intéressant tout comme le refrain de fin. A Father’s Love clôt l’album de manière convaincante. Le gros travail aux cordes de Brian Hart et Jasun Tripton fait merveille. De même que les quelques touches électros ainsi que le faux rythme appliqué aux parties plus calmes. Un beau titre de fin, qui comme celui d’ouverture, donne envie de garder un œil sur le projet A Dying Planet.

Where the Skies Are Grey se retrouve donc à la croisée des chemins des trois autres projets de Jasun ; Il incorpore beaucoup de la prog de Zero Hour, une louche du metal instrumental mélodieux d’Abnormal Thought Patterns et des belles pincées du djent primaire de Cynthesis. Bien donc, mais peut-être parfois trop lisse pour me satisfaire totalement.

Tracklist de Where The Skies Are Grey :

01. When the Skies Are Grey
02. Honoring Your Name
03. Hope for Tomorrow
04. Embrace
05. Far from Home
06. A Father’s Love

 

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