C’est le grand retour du duo marseillais ACOD., composé d’un duo Frédéric Peuchaud au chant, et de Jérôme Grollier à la basse plus guitare (pas en même temps hein…) et pour le live Raphaël Clément à la batterie… Enfin presque, car le batteur sur cet album est Nicolas Muller du groupe eOn, et ex-Svart Crown. Ce groupe fondé en 2006 est aujourd’hui devenu l’une des principales forces de la scène metal hexagonale. En quatre albums et deux EPs, le duo s’est forgé un alliage propre de Black et Death Metal, puisant le meilleur dans chaque genre.
Il nous propose le second chapitre d’une trilogie initiée avec leur dernier album en date, The Divine Triumph, et nous propose donc Fourth Reign Over Opacities And Beyond. Un album qui se veut dantesque et extrême : « The Divine Triumph marquait l’ascension des abysses, Fourth Reign Over Opacities And Beyond va plus loin et suit l’épopée d’une âme perdue dans l’au-delà, désignée pour être élue… » Et il est assez clair que ACOD nous invite au voyage. Tout d’abord un voyage musical, qui nous envoie aussi bien sur les terres du Black avec par exemple le très inquiétant Artes Obscurae que vers les confins du Thrash sur Through The Astral Door ou bien encore vers un Death à la Carcass sur Genus Vacuitatis. Il faut reconnaître que la douce voix teintée de bronchite mal soignée de Frédéric y est pour beaucoup. Les compositions sont variées et offrent un panel de jeu remarquable.
Et puis, il y a deux titres que je trouve vraiment excellents, pour des raisons diamétralement opposées mais qui relèvent tous deux d’une ambition évidente. Le morceau qui sert de titre à l’album Fourth Reign Over Opacities And Beyond, est une forme de concentré de ce que propose ACOD sur cette galette, on a l’impression d’assister à une forme de messe noire occulte qui nous emmène au plus profond des abîmes. Et celui qui est la cerise sur le ACOD, euh sur le gâteau, c’est ce Empty Graves / Katabasis, titre qui tranche avec le reste de l’album. Il est extrêmement bien construit, possède un aspect progressif qui donne une dimension supplémentaire à leur musique. Les orchestrations peuvent surprendre pour qui aura vraiment accroché sur les autres titres, mais que ce titre a la classe ! Est-ce qu’il est prémonitoire à la conclusion de cette trilogie ? Si c’est le cas, j’ai terriblement hâte d’entendre le prochain album.
Mais pour l’instant je vais me contenter de celui-ci. Et je peux vous assurer qu’il m’aura grandement satisfait, et continuera dans le temps. ACOD propose un album admirable, avec un désir de se dépasser artistiquement, oscillant entre tradition et modernité. Qu’il est agréable d’écouter un groupe qui sait garder sa base tout en essayant de transcender sa musique. Si le pari était celui-ci, il est clairement réussi.
Tracklist de Fourth Reign Over Opacities And Beyond :
01. Sur d’Anciens Chemins... 02. Genus Vacuitatis 03. The Prophecy Of Agony 04. Sulfur Winds Ritual 05. Nekyia Catharsis 06. Infernet’s Path 07. Artes Obscurae 08. Fourth Reign Over Opacities And Beyond 09. Through The Astral Door 10. Empty Graves / Katabasis