Une petite dose de sludge bien poisseux ça vous dirait ? Bon ok, vu le contexte international, ce n’est sans doute pas le meilleur moment de s’envoyer une musique aussi étouffante. A moins qu’il ne faille affronter le mal par le mal. Auquel cas ce Guides For The Misguided est fait pour vous. Très bien ce nom de disque au passage, j’ai apprécié. Plus de trois décennies au compteur, (16) a désormais une très solide expérience et nous sort son dixième album ce qui n’est finalement pas si énorme en trente-deux ans de carrière. Construit dans les années 90, (16) ne peut cacher son « âge » (mais qui le peut ?) et est un pur produit de cette décennie. Les vocaux dégagent une dimension gothisante typique de cette époque et il m’est arrivé de songer au Marilyn Manson de cette époque (avant la bascule David Bowie de Mechanical Animals).
Côté effectif, le groupe californien semble avoir trouvé une certaine stabilité autour de Bobby Ferry (guitare & chant) fondateur du groupe et dernier rescapé du line-up originel (à la marge d’un hiatus entre 2000 et 2007). Il est accompagné de la section rythmique Barney Firks (basse) – Dion Thurman (batterie) depuis 2013. Quant à Alex Shuster, c’est depuis 2016 qu’il occupe le poste de guitariste. C’est le quatrième disque produit avec ce line-up. Le résultat est toujours un sludge particulièrement dark, c’est sombre, sans espoir, un modèle de ce style musical si particulier. Les ambiances sont posées, les riffs arrivent et vous écrasent impitoyablement. Comme en plus, le son est bien heavy, hyper immersif, le rendu fait un sacré effet.
Vétéran du sludge, (16) confirme sa continuité et le groupe est toujours une valeur sûre. On ne recommandera ce disque qu’aux fans du genre tant l’expérience risque de ne pas plaire aux non habitués du style avec un album qui marque les esprits par sa dimension sombre. « Toi qui écoutes ce disque, abandonne tout espoir. ». Ames fragiles / torturées s’abstenir.