Sticky Boys + Heavy Duty + Flayed + Private Hell

Date

23 Novembre 2014

Lieu

Luynes

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Le duo de choc Philippe + Didier est reparti sur la route, direction Luynes où, une fois de plus, le Korigan et l'association Go Music nous accueille avec une affiche hard rock des plus alléchantes, constituée de Sticky Boys, Heavy Duty, Flayed et Private Hell. J'avoue voir craqué pour les premiers et adoré leur dernier album en date, Make Art, et même si je sais maintenant que je les retrouverai au Hellfest, je ne voulais pas rater ce concert, doublé d'une interview rapidement organisée par l'ami Roger. Si je ne connais pas les deux groupes locaux, Heavy Duty (Toulon) et Private Hell (Martigues), j'ai récemment découvert Flayed, de Vienne, qui vient de sortir son premier album, Symphony For The Flayed, et rejoint du même coup l'écurie de grande qualité qu'est Klonosphere. Après un rapide échange avec Marion, une interview est aussi calée avec les gars de Flayed. Soirée chargée en perspective.

Lorsque nous arrivons à la salle, il n'est que 19h, mais c'est quand même la grosse déprime, car les seules personnes qui sont là sont soit des musiciens, soit des membres de l'organisation, soit des photographes. Je réalise qu'on est dimanche soir, et qui plus est, l'OM joue ce soir, c'est un détail qui a son importance dans la région. Nous trouvons rapidement Tom et JB, deux des Sticky Boys, à la buvette. Tout est prêt pour l'interview, sauf que, il n'y a pas vraiment de place en loge, donc on ne sait pas trop où aller. Je propose ma grosse bagnole confortable (Deutsche Qualität !), et donc nous voilà calés, eux à l'arrière nous à l'avant, le micro au milieu, pour trente minutes d'interview fort sympathique. Dès que nous la terminons nous rencontrons Pat de Klonosphère, qui nous conduit voir Flayed, qui eux squattent toutes les loges. Faut dire, ils sont assez nombreux. L'ambiance est super décontractée, et nous passons un bon moment à les interviewer.
 
Voilà tout est bouclé, direction la salle, désespérément vide. Ça craint. Nous profitons de l'attente pour tester les hamburgers au camion de Burger Brothers, qui s'avèrent excellents. Quand finalement le premier groupe, Private Hell commence, on va compter une trentaine de personnes dans la salle, en comptant large. C'est vraiment dommage. Le son de Private Hell, dès qu'ils attaquent, accroche un peu les oreilles, ça manque de basse, de profondeur. Mais bon, ils sont quatre, avec un guitariste chanteur, Steven, un guitariste, Billy, Johnny à la basse et Dr K à la batterie.

Dr K et Billy assurent pas mal de chœurs, et Johnny astique sa basse frénétiquement mais le souci, c'est qu'on l'entend peu, voire pas du tout par moment, un technicien sera obligé d’intervenir. Leur style est hard rock, lorgnant pas mal vers Motörhead. Ils ont d'ailleurs un morceau qui s'appelle carrément Lemmy. La reprise de T.N.T, ne m'a pas forcément convaincu, le chant du Dr K, ne me semblait pas tout à fait idéal en doublure de Bon Scott. Steven assure pas mal au chant, et ils terminent leur set assez court par un We Are Hell des plus convaincants et qui a préparé la salle au reste de la soirée.


Setlist de Private Hell :

01. Death Proof
02. Ready To Rock
03. Red Light District
04. T.N.T
(AC/DC cover)
05. Lemmy
06. We Are Hell

 
La suite, c'est nos amis de Flayed qui l'assurent. Le concert commence par une petite blague de Renato, le chanteur, qui s’empare de l’énorme basse de Charly, qui fait deux fois sa taille... ou presque. Du coup quand Charly monte sur scène et se dirige sur le micro, qu’il remonte au maximum. Il doit être quasiment à deux mètres de haut. L’ambiance est à la moquerie, et c’est pas fini, comme nous dirait l’autre. Ils récupèrent chacun leur instrument, et on remarque que le monstre de basse de Charly, c'est une Warwick signature de John Entwistle, avec un manche super long (26 frets), le pauvre Renato, n’arrivait même pas en haut.

Dès le premier accord plaqué de Sweet Coverage, on réalise que le son vient de prendre une sacrée profondeur qui manquait au groupe précédent. Quelle patate ! Les six membres du groupe occupent quasiment toute la scène. Il faut dire aussi que l'orgue Hammond et son caisson en occupe une bonne partie. Renato utilise un micro vintage Shure, genre « Elvis », il a une super voix et fait le show. Plus calme et moins démonstratif sur la droite de la scène, on trouve Julien, le leader du groupe, qui utilise ce soir une Gibson demi-caisse. Ses solos sont remarquables, son jeu ultra précis. La deuxième guitare, plutôt rythmique est assurée par Rico, et pour lui, la soirée va être moins tranquille. Très tôt dans le set, il casse une corde et finit tant bien que mal.

Pendant l’interlude suivant, il change de guitare discrètement, mais a du mal à changer la sangle de la guitare et il se fait copieusement chambrer par Renato qui le traite de tous les noms d’oiseaux et prétend qu’à cause de lui ils ne pourront pas jouer un morceau en plus. Il se fera chambrer toute la soirée suite à cette épisode. Il faut dire que Renato est un super chanteur doublé d’un vrai boute-en-train, et comme il trouve que nous sommes un peu mous, il nous traite de manges-culs. Amis de la poésie… Le son continue d’être excellent, et Renato déborde d’énergie. Ils nous enchaînent trois morceaux de leur premier album, avant de nous proposer un nouveau morceau, prévu pour l’album suivant, Monster Man, puis un ancien qui n’est pas sur l’album, Novel, mais qu’on trouve sur leur site web. Ils terminent, trop vite à mon gout, par un furieux Machine Fun, qui résume bien ce groupe.


Setlist de Flayed :

01. Sweet Coverage
02. Old manners
03. SuperHero
04. Monster Man
05. Novel
06. Machine Fun

 
La majorité de la salle semble être venue pour Heavy Duty. Mais je note qu'ils étaient là avant et seront restés jusqu'au bout et je les en remercie, car ça n’est pas toujours le cas. Je ne connais pas le groupe et je suis surpris quand ils commencent par le look de certains des membres, qui ne sont pas des jeunots (sauf Ivan le chanteur). Par exemple Alain à la guitare, c’est plutôt le gars que vous verriez bien manier la truelle, alors que son instrument à lui c’est la Gibson Flying-V (il en a d’ailleurs trois sur son rack) et que c’est un riffeur de grande classe. Le bassiste, Olivier a probablement la plus longue et dense crinière de cheveux jamais vue. Quand il headbangue, l’effet est impressionnant, les photographes ont dû se régaler. Ca le gêne parfois même, pour jouer sur une de ses deux basses 5 cordes, qu’il joue aux doigts.

A la batterie, c’est Chris, au look camionneur-tendance-bûcheron, au vu de son style de frappe. Enfin il y a Ivan, le chanteur, plus jeune donc, que le reste du gang. Il est arrivé dans le groupe plus récemment. Je trouvais que Renato avait fait un excellent boulot au mic, mais là, dès les premières mesures, je suis scotché. Ivan est comme possédé sur scène. Il bouge, et surtout il chante fabuleusement bien, autant en chant clair qu’en chant plus hurlé type metalcore, que le groupe alterne fort élégamment. Purée, c’est la giffle par un groupe que je ne connais pas ! C'est bon ça ! Si les trois musiciens bougent peu, Ivan bouge pour eux.Il est en nage très rapidement, son style est tellement théatral ! Il nous remercie d’être venus, nous dit qu’on est les meilleurs, et qu’on n’est pas allé voir « ces connards taper dans un ballon ». Il ajoute, « nous on n'est pas payé et au moins on mouille le maillot ». Et pof, dans ta face, comme la musique de Heavy Duty !

Vers la moitié du set, il explique que la chanson qui vient est un moment sexy, le morceau s’appelle Sixty Nine. C’est à ce moment que je remarque qu’une fille, toute seule (il me semble), qui était devant la scène depuis le début de la soirée, arborant un t-shirt Heavy Duty, vient de tomber le t-shirt pour se mettre dans l’ambiance sexy. Mais c’est pas fini ! Pendant le morceau elle tombe aussi le sous-tif. Et voilà, si c’est pas de la groupie ça alors ? Le morceau finit, elle se rhabille, tranquilou. Ivan fini son set à genoux, et je suis vraiment emballé par la prestation live de ce groupe, je dis bravo. A creuser…


Setlist de Heavy Duty :

01. Overture
02. Wearing a Smile
03. I Want More
04. Get Out
05. Business
06. Sixty Nine
07. Complete
08. Our Generation
09. 100000 Times
10. All I've got

 
Le matos de Heavy Duty est évacué, celui de Sticky Boys installé, et on remarque de suite que eux font plutôt dans le minimalisme. La batterie de Tom, par exemple, n’a qu'une caisse claire et deux toms basses, deux cymbales et un charleston. Même pas de quoi faire un roulement. J’étais surpris aussi de les voir préparer leurs petites affaires avec des gros sweat-shirts alors qu’il faisait déjà bien chaud dans la salle. En fait, quand les lumières s’allument et qu’ils attaquent, on comprend, car ils nous ont fait la surprise d’être en uniforme de Sticky Boys : chemise en jean, cravatte fine et bermuda.

L’effet, pourtant simple, est excellent. Le son est tout aussi excellent, la basse de JB est fidèle au dernier album, elle nous lamine le cerveau. La voix d’Alex est plus éraillée que prévue. Après nous avoir explosé avec Mary Christmas qui ouvre aussi leur dernier album, il explique qu’il est désolé, mais qu’il a un peu abusé la veille et a perdu un peu de sa voix. Ca ira en s’améliorant tout au long de la soirée mais on sent quand même qu’il force pas mal. Tom, derrière sa batterie minimaliste, se marre tout le temps. Dans les breaks grosse caisse/charleston, il en profite pour siroter une bière, j’adore. Lui et JB assurent pas mal de chœurs, qui sont un des éléments essentiels du son de Sticky Boys. La basse, en particulier dans les morceaux du dernier album (The Game is Over par exemple) est monstrueuse, simple, mais quel son !

JB se ballade tantôt pour épauler Alex, tantôt pour se marrer avec Tom. L’ambiance sur scène entre ces trois lascars fait plaisir à voir. Au final je suis un peu surpris qu’ils ne jouent que trois titres du dernier album et s’appuient plutôt sur les désormais hymnes du premier, avec en point d’orgue un Miss Saturday Night hystérique. Ils nous gratifient d’une petite surprise avec la reprise de Surfin’ USA des Beach Boys, et nous font chanter des « Sticky What? Sticky Boys! » sur Big Thrill qui clôt le set. Mince déjà fini, ils n’ont joué qu’une heure, mais en commençant à minuit moins le quart. Forcément… Alex a déjà éteint sa tête d’ampli mais comme on crie, il la rallume, et ils nous terminent avec un I Fought The Law des Clash, qui montre bien que c’est mecs font du hard rock avec un esprit punk, trop bon. Vivement le Hellfest cet, été, où je ne manquerai pour rien au monde, leur passage sur la Main Stage, dussé-je me lever tôt !  

Setlist de Sticky Boys :
 
01. Mary Christmas
02. Fat Boy Charlie
03. The Game Is Over
04. Great Big Dynamite
05. The World Don't Go Round
06. Miss Saturday Night
07. Bang That Head
08. Surfin' USA
09. Party Time
10. Big Thrill
11. I Fought The Law

 
Encore une superbe soirée de hard rock comme je les adore ! Je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement. Les petites salles comme le Korigan permettent de rencontrer des fans et des musiciens passionnés dans une super ambiance conviviale. On s’y sent comme "en famille". Le son est bon et la bière bien fraîche. Dommage que si peu de monde ne joue le jeu. Aller au Hellfest une fois par an, c'est bien, mais soutenir la scène locale et française, qui rappelons-le, est d'excellente qualité, alors que les groupes font l'effort de passer près de chez vous, c'est encore mieux !
 
 
 


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