Powerwolf + Ashes of Ares + Battle Beast + Majesty

Date

26 Septembre 2013

Lieu

Paris - Le Divan du Monde

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

En ce 26 septembre 2013, vous étiez conviés à une messe un peu particulière. Les pas très orthodoxes Powerwolf démarraient leur tournée européenne en soutien de leur dernière offrande, Preachers Of The Night. Et comme l'union fait la force, ou parce que plus on est de fous, plus on rit (à vous de choisir le cliché qui vous convient le mieux), ils se firent accompagnés de Majesty, Battle Beast et Ashes of Ares pour l'occasion. Avez-vous répondu à l'appel ? Nous, oui.

Je ne vais malheureusement pas pouvoir vous informer sur la performance de Majesty étant donné que j'étais à ce moment-là bien occupé à recueillir les propos des membres de Ashes Of Ares dans le sous-sol du Divan du Monde. Désolé. Passons donc directement à Battle Beast. Le premier mot qui me vient à l'esprit en repensant à la prestation du groupe : fun. Oui, bien sûr, on peut ricaner, ironiser sur le fait que le groupe recycle un peu les riffs et mélodies des aînés (l'intro de Let It Roar semble avoir été écrite par Kai Hansen, les choeurs de Kingdom font penser à du Manowar d'autres chansons de leur deuxième album sonnent comme du Accept...) mais voilà : sur scène Battle Beast assure ! Les chansons passent toutes seules tant elles sont entraînantes, on est face à une succession de tubes (terme à relativiser quand on parle de metal, évidemment).

Armés d'un son plutôt puissant, d'une énergie indiscutable et de sourires qui ne trompent pas sur le plaisir de jouer leur musique sur scène, les Finlandais mirent une très bonne ambiance dans la fosse du Divan du Monde. Le set commença avec un Let It Roar bien balancé qui fut l'occasion de faire une première constatation : Noora assure ses parties vocales avec aisance. Quelle puissance, quelle maîtrise dans les aigus ! Impressionnant. Les montées et autres gueulantes sont bien là, comme sur album. Chapeau. Comme quoi, on peut arborer un look à la "j'ai été refoulé au casting de Mad Max 4 et je n'ai pas eu le temps de me changer avant de monter sur scène" et inspirer le respect. Le reste du groupe ne fait pas de la figuration. L'un des membres les plus remarquables n'est autre que le bassiste Eero, super souriant et énergique de la première à la dernière seconde du show. Le combo est mobile... Enfin non, pas vraiment, la toute petite scène de la salle (étant donné que la moitié de celle-ci n'est pas accessible aux Finlandais vu que la batterie de Powerwolf est installée dans le fond) ne leur permet pas de bien bouger et des mouvements trop brusques risqueraient de blesser le voisin. Mais bon, on sent que l'intention est là. Peu importe, Battle Beast s'éclate et nous avec. Difficile de ne pas chanter sur les refrains taillés pour le live ! La très disco-metal Neuromancer fait mouche, la guerrière Kingdom ne faillit pas, Black Ninja pose un peu le tempo et donne encore à Noora l'occasion de nous impressionner sur le refrain aux paroles savoureuses : "She's a black ninjaaaaaaaaaa, you can't see her in the night". Oui, c'est vrai que c'est pas forcément très facile de voir un ninja noir... dans le noir. Bref, passons. C'est la fête sur Enter The Metal World et Out of Control referme un set enlevé, joyeux et puissant que j'aurais bien vu durer un peu plus longtemps, malgré les quelques critiques qu'il m'arrive de formuler sur la musique du groupe (le manque d'originalité et le côté légèrement kitsch de l'ensemble).

Setlist Battle Beast :

01. Let It Roar
02. Cyberspace
03. Out On The Streets
04. Neuromancer
05. Kingdom
06. Black Ninja
07. Enter The Metal World
08. Out Of Control

                    

 

Après une courte pause, voici venu le temps de la petite erreur de casting de la soirée. Je ne dis ça pour être méchant, d'autant plus que j'ai le plus grand respect pour ces Américains... Mais la vérité, même si ça me fait un peu mal de l'admettre (je suis un grand fan de Matthew Barlow et sa présence sur cette affiche est en grande partie responsable de la mienne à cette soirée), est que Ashes of Ares a bien fait retomber l'ambiance. Ce n'est pas que leur album ou leur prestation manquent foncièrement de qualités, mais la musique proposée est plus lourde, sombre et agressive que celle des autres groupes... Normal que, du coup, l'ambiance soit bien moins festive. Coincé entre Battle Beast et Powerwolf, le combo n'arrive pas vraiment à imposer son style. Ce n'était peut-être pas la bonne soirée pour cela... 

Les qualités : Matt Barlow, évidemment. Voix chaude et puissante, quelques gueulantes qui montrent que le monsieur, bien qu'il tourne moins qu'à une certaine époque (les années Iced Earth), a encore de beaux restes, charisme... ça fait plaisir. Quelques titres sont pas mal du tout : The Messenger ouvre le bal avec panache, Chalice of Man que Barlow présentera, non sans un certain humour, comme une chanson écrite sous l'influence des films Twilight est percutante, la lourde Punishment passe bien également... Mais cela ne suffit pas à réveiller une assemblée qui manque clairement d'enthousiame au fur et à mesure que le show progresse vers sa conclusion. Le son est brouillon (il ressemble un peu à celui de l'album d'ailleurs, mais avec une clarté plus discutable), le groupe est un peu statique... et puis, reconnaissons-le, le premier album du groupe (que j'aime bien) n'est pas constitué que de compos inoubliables, et sur scène cela n'est que plus évident. Le public n'est pas transcendé. On ne passe pas un mauvais moment, mais il manque clairement quelque chose... A revoir dans de meilleures conditions (le groupe n'a pas vraiment eu le temps de faire son soundcheck avant d'entrer sur scène), dans un autre cadre, sur une affiche plus propice à apprécier ce type de metal (loin d'être aussi "tubesque" que celui des autres groupes de cette soirée)... et avec une poignée de nouvelles chansons plus entraînantes. 

                    

Setlist Ashes Of Ares :

01. The Messenger
02. Move The Chains
03. Dead Man's Plight
04. This Is My Hell
05. Chalice Of Man
06. Punishment
07. What I Am

 

Si certains avaient peur que la soirée ne retrouve pas totalement la chaleur perceptible lors du show de Battle Beast, ils ont dû être rapidement rassurés dès les premiers instants du set de Powerwolf !

                    

Quelle ambiance ! Le public est survolté... Il s'était montré joyeux et participatif sur Battle Beast mais avec une certaine forme de retenue, la fosse ne bougeait pas tant que ça. Avec les loups de Germanie, ce ne fut pas le même tableau : pogos, slam à tout va, un ou deux fans qui finissent sur scène et même un petit wall of death des familles !! Oui, un wall of death, parfaitement... dans une salle aussi petite et conviviale que le Divan du Monde, c'est possible ! Et dire qu'avant le concert de Powerwolf, on se disait (avec un confrère) que le public avait l'air chaud mais demeurait quand même un peu statique...

Voilà, ça c'est pour l'ambiance. Passons au reste : le groupe est en forme et sait faire le show. Le son est très bon, fort et puissant sans nous casser les oreilles pour autant. Les Allemands disposent d'un terrain de jeu plus généreux que le petit bout de scène laissé aux premières parties et ils en profitent. Notamment le claviériste, Falk Maria Schlegel, qui quitte régulièrement son instrument pour venir sur le devant de la scène haranguer la foule. Et que je te secoue un drapeau, et que je tape dans les mains... Fun. Les guitaristes font le spectacle aussi, surtout Matthew Greywolf dont le gimmick principal reste de jouer la bouche grande ouverte (voir une des photos ci-dessus) comme s'il s'était coincé la mâchoire (ah, on me souffle dans l'oreillette que ça accentue le côté loup qui hurle à la lune...). Attila fait preuve de pas mal d'humour et de second degré dans ses intros. Il faut notamment le voir piquer une (fausse) colère quand il surprend les fans en train de se préparer pour un wall of death alors qu'il s'affairait à diviser la fosse en deux parties censées se lancer dans une compétition de chant...

A part ça, la setlist a fait la part belle aux trois derniers albums du groupe. Deux chansons furent extraites de Lupus Dei, le second album, le premier opus ne fut pas représenté. Constat pas très choquant, la carrière de Powerwolf ayant vraiment décollé à partir de Bible Of The Beast. Ainsi, les tubes furent de la partie. Mes moments préférés : Amen & Attack du tout dernier album, redoutable sur scène, la très efficace All We Need is Blood, l'imparable Resurrection By Erection aux paroles hilarantes et l'excellente Werewolves of Armenia sur laquelle les fans, bien coachés par Attila, se chargèrent des "Hoo Ha !" de circonstance. Les nouveaux morceaux passent très bien sur scène même si je trouve qu'ils ne sont pas aussi mémorables que les chansons des deux albums précédents. Question de goût peut-être... Un autre petit bémol, une impression de déjà-vu ou plutôt de déjà-entendu s'empara de moi à plusieurs moments de la soirée tant les intros de certaines chansons ont parfois tendance à se ressembler. Avec Powerwolf, on se retrouve quand même à scander une quantité non négligeable de "Hallelujah, Amen" et compagnie... En même temps, je reconnais que c'est la marque de fabrique du groupe. C'est un peu comme si un gars se plaignait de chanter trop de "Metal King Blood Of Steel Fire" à un concert de Manowar !

Après un We Drink Your Blood parfaitement efficace, le groupe ralentit le tempo avec Lupus Dei... et là, ce fut le drame... pour votre serviteur qui ne put pas assister à la fin du show (pour cause de concert commencé bien en retard et de train que je ne pouvais pas me permettre de louper afin de rentrer dans ma lointaine banlieue). Damned !! Bon, j'ai appris que le concert s'acheva sur deux titres supplémentaires: l'indispensable Raise Your Fist Evangelist et le tout récent In The Name Of God, dernier titre à être extrait de Preachers Of The Night. Tiens, marrant de ne pas terminer sur un classique, une valeur sûre... 

Le bilan de la soirée est plus que positif. Battle Beast et Powerwolf ont mis le public dans leur poche en proposant des concerts placés sous le signe de l'efficacité et de la bonne humeur. J'ai moins été conquis par Ashes of Ares mais n'ai pas totalement boudé mon plaisir de voir ces messieurs sur scène pour autant. Une belle soirée... Je me demande ce que cela aurait donné si la lune avait été pleine. 

Setlist Powerwolf :

01. Sanctified With Dynamite
02. Prayer In The Dark
03. Amen And Attack
04. All We Need Is Blood
05. Sacred And Wild
06. Resurrection By Erection
07. Coleus Sanctus
08. Drums solo
09. St. Satan's Day
10. Kreuzfeuer
11. Werewolves Of Armenia
12. Dead Boys Don't Cry
13. We Drink Your Blood
14. Lupus Dei
15. Raise Your Fist Evangelist
16. In The Name Of God

                     

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