L I V E R E P O R T

Attention ! Attention ! On signale une invasion de Trolls dans les environs de Toulon, prenez gare, gros risque de soirée festive !
 
Voila qui résumerait ce vendredi soir au Vox, à Toulon avec la venue des finlandais de Korpiklaani, accompagnés des norvégiens de Trollfest et des Niçois (moins scandinaves ceux là) de Pendact (apparement c'est un groupe originaire de Toulon au départ - donc ça joue un peu à la maison quand même). Nous couvrons l'évènement avec Philippe comme d'hab, lui réussissant toujours l'exploit de se glisser dans les trous de souris bien placés pour faire chauffer la carte SD de son appareil, moi m'occupant du report.
 
Quand nous arrivons au Vox, il y a déjà une bonne foule, moins dense que pour Sepultura, mais quand même déjà importante. On sait déjà que le public a répondu présent au Clan de la Forêt (traduction de Korpiklaani pour ceux qui ne causent pas le finnois). D'ailleurs pendant qu'on poireaute, Jonne (chanteur de Korpiklaani) sort devant la loge fumer une clope et commence à chauffer la foule. Foule dans laquelle, on voit pas mal de gens déguisés en hommes de la forêt, c'est franchement sympa. Vers 20h30 on rentre alors que Pendact vient juste de commencer. Ils envoient un metal puissant plus proche du style de Children Of Bodom que du folk metal, mais bon. Ils évoluent dans le peu de place qu'il leur reste sur scène. Ils sont venus de Nice avec pas mal de fans c'est sympa. Ils arrivent à mettre une bonne ambiance dans une salle qui est déjà prête, c'est clair, à faire la fête. Le chanteur Jukka, est assez à l'aise, son bassiste Valer, aussi, même s'il est carrément dans l'ombre presque hors de la scène, c'est un peu lui qui chauffe la salle en demandant son soutien. Ils n'ont pas de claviers, mais des samples, envoyés par le batteur. Le stage manager de Korpiklaani déboule alors que Jukka venait de dire qu'ils leur restait un morceau, il fait des gestes très explicites sur le fait qu'ils doivent arrêter. Ils avaient commencé en retard, peut être pas de leur faute, ils doivent arrêter plus tôt, on sent qu'ils sont un peu déçus.

 
Setlist de Pendact (probablement pas jouée jusqu'au bout):
 
Betrayal
Pendact
Lies And Hipocrisy
Northern Star
Day Of War
Silent Nightmare
 
Le matos de Pendact est débarrassé, les deux groupes suivants tournent ensemble, donc ils partagent la batterie et des amplis. Je vous avoue ne rien connaitre de Trollfest, donc je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Comme je suis près de l'accès à la scène je m'aperçois tout à coup que je suis encadré de types cradingues, habillés tous de la même manière, jeans ou salopette en jean, haut à résille. En fait ils sont couverts de traces noires faites exprès, je capte. En tout cas ils font peur les mecs, et Psychotroll, le bassiste, est assez impressionnant. Le saxophoniste, DrekkaDag, a beaucoup de difficultés à monter les marches, il a l'air handicapé d'une jambe, et il s'aide d'une chaise, puis boite lourdement jusqu'à sa place.

On a aussi Manskow, à l'accordéon et au banjo qui est de l'autre côté de la scène et que je ne verrai pas beaucoup, les deux guitaristes Mr Seidel et Per Spelemann, et Trollbank qui se glisse derrière la batterie. Et c'est parti pour une heure de fête du Troll. Le chanteur Trollmannen arrive un peu après dans un acoutrement digne d'Alice au pays des merveilles en version Troll qui fait encore plus peur. La tronche ! Je ne connaissais pas la musique de Trollfest, mais je vous garantis qu'il me faut moins de trois minutes pour en devenir un adepte. Le chant est un peu trop hardcore à mon goût, mais comme je suis sous les hauts parleurs je ne l'entends pas beaucoup. Il hurle pas mal, pas l'air content le garçon ! En fait si, il est ravi de voir l'accueil du public, faut dire que ça gueule, ça pogotte, ça slamme, un vrai carnage dans les rangs. On dirait que toutes les filles de la salle se sont données rendez-vous à la barrière, elles y sont accrochées comme des sangsues, à se faire écrabouiller, j'aimerais pas être à la place de leur dos. Bref, ça bouge dans la salle, et même beaucoup. Faut dire que Trollmannen, le chanteur chauve et barbu, est pas venu pour faire semblant.

Dés le début il demande de l'aide pour prononcer "Toulon", et il capte vite. Ensuite, il a des techniques simple pour faire bouger la salle du type: je lève le bras et vous criez Yeahhh. Ca marche ! Ou bien, je dis 1, 2, 3 et vous criez Yeaahhh. Ca marche aussi. Il réclame un énorme circle pit, qu'il obtient, dommage encore pour le dos des filles de la barrière, d'où je suis, ça a l'air pas facile. Les musiciens assurent pas mal de choeurs clairs à côté de leur hurleur de chanteur. La musique change souvent de rythme, le côté folklorique est omniprésent, avec une bonne dose de metal hystérique largement arrosé de bonne humeur. Sur Du kom for seint, le public doit chanter le refrain très simple qui fait: "Woff, Woff, Woff". C'est facile c'est écrit dans le dos du t-shirt de Trollmannen. Et ça marche bien, le Vox se voit tranformé en chenil, on dirait que tout le monde aboie. Faut aussi souligner qu'on capte rien aux paroles, d'abord parce qu'il hurle, et ensuite parce que les paroles sont en Trollspråk (mélange de Norvégien et d'Allemand - cf la setlist dans laquelle je ne reconnais que l'avant dernier titre - forcément) et que dans le Var personne ne parle le Trollspråk. Le bassite et le guitariste blond, sont particulièrement complices, ils jouent par moment en échangeant leurs manches et ils se marrent.

Vers la fin du set, il y a un moment marrant où le batteur ralentit la cadence, et où les musiciens tombent tous comme des marionnettes désarticulées, par terre, puis il reprend petit à petit la cadence et tous se relèvent en jouant, très marrant. Le guitariste de gauche (le brun) n'est pas avare de sourires et de clins d'oeil, ils ont l'air tous ravis d'être là ce soir, c'est un plaisir de voir ça. Ils sont épatés par l'ambiance et la réponse déchainée du public. Les pauvres gars de la sécurité menent une lutte acharnée pour renvoyer les slameurs vers l'arrière. Ils restent sympas, bravo. Celui proche de moi, apporte même un verre d'eau au pauvre gamin de 7 ans (sans bouchons !) que ses parents ont fait passer devant la barrière. Il baille et ne me semble pas tout à fait à sa place, surtout sans protections auditives. Trollfest quitte la scène en laissant la salle sous le choc (dans tous les sens du terme). Les mecs sont hyper cool, ils seront au bar pendant le set de Korpiklaani, à parler aux gens et signer des CD. 
 
 
 
Setlist de Trollfest :
 
Legendarisk Øl
Brakebein
Die Verdammte Hungersnot
Karve
Den åpne sjø
Du kom for seint
Jegermeister
Gjetord
Korstog/uraltes elemtene
Essenfest
Garm
 
 
La scène est alors préparée pour Korpiklaani. le pied de micro en bois de rennes est au centre, ça s'agite pas mal. Finalement vers 22h40, les finlandais montent sur scène. Trollfest a mis la salle du Vox à genou, je ne sais pas si c'est tous les soirs pareil, mais je me dis que la barre est haute pour Jonne, ses dreadlocks et ses musiciens. Et bien c'était encore possible de faire mieux !

D'abord pour moi, le niveau du chant de Jonne est bien meilleur. Ca change déjà pas mal. Ensuite ces mecs-là sont aussi cools que les précédents, sauf peut-être le bassiste et l'accordéoniste qui ne sont pas très souriants (la fatigue ?).

Jonne et Kalle, l'autre guitariste, eux par contre sont tout sourire. Ils prennent leur pied. je note qu'il n'y a pas le violoniste de l'équipe, Tuomas. Le bassiste Jarkko, évolue pieds nus, avec une barbichette étonnante, une vraie dégaine de troll.

 Jonne débarque avec son grand manteau de cuir, qu'il vire après le premier morceau (c'est pas la toundra finlandaise, Toulon, c'est le Sud !). Matti, à l'arrière, assure une batterie de malade, avec pas mal de contre temps typiques du folk metal. Un vrai bûcheron ! Kalle qui assure la guitare principale est assez impressionant, je suis, faut dire, juste à coté de lui.

Par son jeu et sa carrure. Plusieurs fois, Jonne pose sa guitare et Kalle assure tout seul le reste. C'est le boss côté guitare, caché sous un chapeau qu'il ne quittera pas. J'avais bien vu la bouteille de vodka, posée à côté des bouteilles d'eau devant la batterie, c'est en fait un accessoire de scène puisqu'à un moment, Jonne va la chercher, l'ouvre, en boit un gorgée, la passe à Kalle qui boit aussi son coup, puis il la passe dans le public, qui en siffle la moitié, le gars de la sécurité aide à la récupérer, la rend à Jonne qui se penche sur un groupe de fille et... les arrose copieusement. Une douche à la vodka, y' a rien de mieux pour faire passer le mal de dos, hein les filles ?

Bien sûr c'était pour introduire leur morceau Vodka, qui est un vrai moment festif, absolument jubilatoire. Sur deux instrumentaux, Jonne en profite pour s'allumer une clope, ce qui choque un peu dans une salle où personne ne fume, mais bon, c'est la star de la soirée. Il écrase son mégot sur la moquette de la scène, le gars de la sécurité, le fait disparaitre immédiatement: sérieux les gars du Vox ! Jonne est aussi ravi que ses collègues de Trollfest de voir une telle salle en délire.

Il serre des mains, remercie, et sourit de toutes ses dents. Il est content. Il dit que si on est toujours comme ça il reviendra jouer ici. Et ben tant mieux ! Sur Tequila, un autre de leurs hymnes qui fait ressembler leur setlist à une liste de courses au rayon alcool de Carrouf, il se change pour porter le t-shirt sans manche de Tequila, en vente à la boutique (pas donné d'ailleurs). C'est encore un grand moment de convivialité. On a aussi droit à l'épisode Seb. Seb, c'est un gars que j'avais déjà vu dehors devant, vu son look, difficile de na pas le voir, dreadlocks, torse poil, l'air de se marrer la moitié du temps et de bien rigoler l'autre moitié. Il était passé de nombreuses fois déjà en slam au dessus du public, quand il surprend le vigile de l'entrée de scène, juste à côté de moi, et monte carrément sur scène danser une sorte de danse africaine sur le morceau en cours (Tequila justement). Il se débrouille pas mal ceci dit, il revient narguer le vigile, qui ne sait plus trop quoi faire car Jonne commence à se lancer dans une sorte de gigue sur scène avec lui. Ils finissent par s'emmeler les pinceaux et s'étaler de tout leurs longs sur la scène. Tout le monde se relève, se congratule, devant le public qui a aimé, forcément ! L'ami Seb, ne se chie pas et repart direct en plongeant dans la foule (pauvres filles). Un bon moment improvisé, merci Seb ! Séquence surprise avec cette reprise de Iron Fist de Motörhead, à laquelle je ne m'attendais pas. Le public apprécie le cadeau.

 
 
Ils partent et reviennent pour un rappel avec un Beer Beer fédérateur. Quand le groupe salue et s'en va il est 0h30, Jonne ne veut plus partir, il reste serrer des mains et parler avec le public. Il est radieux, nous aussi. Quelle soirée !
 
C'est simple, des concerts comme ça, j'aimerais en avoir tous les week end. Quel pied ! On dirait bien que la scène toulonaise s'active pas mal, et c'est une bonne chose, si ça pouvait être contagieux...
 
Setlist de Korpiklaani:
 
Hunting Song
Journey Man
Cottages & Saunas
Juodaan Viinaa
Lonkkaluut
Kipumylly
Metsälle
Vaarinpolkka
Vodka
Wooden Pints
Iron Fist (Motörhead cover)
Happy Little Boozer
Tequila
Beer Beer
 
 
 

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