L I V E R E P O R T
Quand nous arrivons devant le Zénith avec JP (alias Deicide), c'est la déprime. Les portes ne sont pas encore ouvertes et il y a deux personnes avec nous. Oui deux ! Quand elles ouvrent, on n'est guère plus, et on trouve Guillaume (Klone et Klonoshere) devant le stand merchandising. On discute un peu le coup, de Klone et de la famille Klonosphere, que nous apprécions particulièrement, et dont les groupes reçoivent souvent de très bonnes chroniques. Il confirme que c'est dur de vendre des CD, mais qu'il est content pour Klone, qui vend environ deux mille copies de chacun de ses albums, et c'est constant. Tous les groupes n'ont pas cette chance. Julien de 7Weeks se joint à la conversation, il a l'air fatigué. Il nous montre de superbes vinyles de 7Weeks, dont Guillaume est jaloux, Klone n'a pas édité de vinyles. On le questionne sur le manque de monde et confirme qu'il n'y a eu que quarante préventes. On est samedi soir, à Toulon, c'est quoi ce binz ? Pas de match du RCT ce soir, ils ont gagné hier, donc aucune excuse valable.
Horreur ! La buvette de la salle, que j'avais promise à JP, est bien ouverte, mais elle ne vend pas de casse-croute. Et un JP ça ne se nourrit pas que de houblon. Donc nous ressortons et cherchons désespérément un truc solide à manger. Après une petite marche, nous trouvons une pizza salvatrice. Mais quand nous retournons à la salle, les locaux ont déjà commencé. Et ils envoient la purée. Bigre ! C'est Indust, un groupe de hardcore de Toulon, qui est sur scène. Les deux gratteux manient la Flying V, avec à leurs côtés un bassiste, massif, et un bûcheron de batteur. Les gars ont de la bouteille, et ne font pas dans la dentelle. Devant eux, plutôt short en cuir que dentelles, au micro, une charmante chanteuse occupe bien la scène. Elle fait souffrir son micro et secoue ses longs cheveux noirs dans tous les sens (parce qu'elle le vaut bien...).
Les morceaux sont souvent courts, percutants, violents, limite punk pour certains. Les paroles, comment dire... crues, et en anglais. Ils jouent devant leur public et semblent bien s'éclater. Je ne suis pas super fan de ce style mais je reconnais que c'est bien fait. La miss hurle, growle, le bassiste sue à grosses gouttes, bref ils ne ménagent pas leur peine, et ça fait plaisir.
Dommage que la salle soit si vide. Il manquait l'ambiance, les pogos et les délires qui vont avec ce genre musical très énervé.
Setlist de Indust
Back To The Pit Head Statement Evil Inside Living In Hell Fake Dead End Whore Set It Off Bastard Silence Bloodpath
Pendant la pause, nous allons prendre l'air et retrouvons Nay, alias Yann Morvant (The Mars Chronicle, Lag I Run), qui bosse sur des albums pour les deux formations en parallèle. On retourne se caler devant la scène et là encore c'est la déprime. Une partie des fans et amis de Indust a du déserter la place, car la salle, assez grande, paraît bien vide. Ca doit être triste à voir depuis la scène. J'avais repéré un gars qui semblait bien éméché, le revoilà qui passe avec un t-shirt d'Indust (je savais pas qu'ils faisaient des tailles aussi grandes) et sa démarche est de plus en plus chaloupée. De temps en temps, il tentera des pas de danse (si on peut dire) et à chaque fois manquera de peu de se casser la gueule.
7Weeks a fini d'installer son matos et ils attaquent à donf. Julien a troqué sa Sandberg pour une Fender Jaguar de toute beauté (on dirait la signature Troy Sanders de Mastodon). Du coup, comme Nicolas joue aussi sur une guitare Jaguar, tous les deux sont équipés en Fender Jaguar : classe !
Aux claviers/samples, c'est toujours Manu, l'homme possédé, dans des positions pas très "conservatoire". Derrière ses fûts, Jérémy, toujours très inspiré, alterne baguettes et mailloches pour les passages calmes ou avec des effets de cymbales.
La setlist est identique à celle de Cannes, juste plus courte des deux derniers morceaux. Bien sûr ils jouent pas mal du dernier, et aussi un extrait de Dead Of Night. Nicolas assure toujours ses plans de guitares, en alternant un e-bow, dont la lumière bleue luit sur la scène obscure, et même un slide.
Comme à Cannes, il passe à la basse sur quelques morceaux où Julien est passé à la guitare. Manu utilisera aussi la basse de Julien sur un des morceaux, joué à deux guitares. Le son est bien meilleur qu'à Picaud le mois dernier, mais l'ambiance dans la salle bien moins bonne. Pas plus de cinquante personnes sont restées. Quelle tristesse.
Setlist de 7Weeks
Acid Rain Carnivora You're So Special Deadloss Submarine Diary Day 7 Let Me Drown Year Zero 600 Miles Four Again Bones & Flowers
Le matos utilisé par Indust et 7Weeks est évacué et celui de Klone mis en place. La scène paraît beaucoup plus grande du coup. Ils attaquent et au bout de juste dix secondes c'est la folie sur la scène. Les deux guitaristes, dont Guillaume, et le bassiste sautent dans tous les sens, heureusement que la scène est vaste, on frise les heurts de manches à chaque instant. Quelle énergie ces mecs-là ! C'est inversement proportionnel à l'énergie dans la salle. Il faut savoir que c'est la dernière date de la tournée de The Dreamer's Hideaway et ils sont déchaînés ce soir, ils débordent d'énergie.
Au chant, la star c'est Yann. Il bouge bien, mais surtout il chante magistralement bien. Ils maîtrisent tous totalement leur set. Les morceaux sont impeccablement joués. La batterie est un poil faible. Guillaume joue sans son bonnet (il est passé en mode été) et il martyrise son pauvre retour en grimpant dessus sans arrêt. La grille finit par céder d'ailleurs. C'est étonnant comme il porte sa guitare assez haut, à la Tom Morello.
Yann descend chanter dans la foule (grand mot) pendant un bon moment. Il a de la place faut dire. Je me fais la réflexion que certains des morceaux de ce dernier album ont des petits airs de Tool, j'avais jamais percuté avant, ce soir ça me paraît flagrant. Si la foule est plutôt calme, on voit quand même qu'elle apprécie la prestation.
Il y a quand même une nana déchaînée qui tente de lancer un pogo, à elle toute seule. C'est l'échec, et elle râle. La même fille les interpellent quand ils terminent après un Army Of Me (reprise de Björk) toujours aussi génial : "quoi ? déjà ?". Elle demande qu'ils jouent encore quelque chose et surtout un truc qui bouge plus. Sur scène, ils se marrent, se regardent et balancent un gros riff improvisé, puis s'arrêtent et commencent à ranger leur matos. Mais elle vient encore discuter avec Guillaume, qui lui lance : "non mais c'est fini là". Il est plus de 0:30 quand même !
Je retrouve Guillaume au stand Klone et je m'achète le dernier album qui me manquait et qui est excellent. On l'a écouté en boucle sur le chemin du retour. Il est presque 2h30 quand je touche enfin mon oreiller !
Une bien belle soirée de metal français de qualité, hélas pas assez soutenu par le public : vous étiez où putain ?
Setlist de Klone
The Eye Of Needle Part 2 Give Up The Rest Into The Void All Seeing Eye Immaculate Desire Rocket Smoke The Dreamer's Hideaway Army Of Me
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