Manu Livertout + Kermheat

Date

30 Avril 2010

Lieu

La Scène Bastille, Paris

Chroniqueur

yanng

L I V E R E P O R T

Il y a de temps en temps des hasards et des concerts, on ne peut plus intimiste à ne pas manquer. En ce vendredi soir du 30 avril, le guitar-hero italien Alex Masi devait être en concert en tête d'affiche à la Scène Bastille et c'est Manu Livertout assisté de Kermheat à la guitare rythmique qui devait assurer la première partie. Mais voilà... Alex Masi s'embrouille avec l'organisateur et il faut maintenir le concert. Du coup, Kermheat, qui apprendça le matin même, va faire la première partie de Manu. Fans de Humanchico et de poneys, ça va être le panard !

Kermheat

19h30 : ça sent mauvais, moins de dix personnes sont dans la salle et le stress commence à monter. A 20h10, Kermheat démarre le show et il y a une petite quarantaine de personnes dans le public, un nombre qui n'augmentera malheureusement pas au cours de toute la soirée.
Kermheat assure donc un show d'une grosse demi-heure, seul, assisté par son sampler, à la façon d'un guitar clinic. On se régale, Humanchico est joué en grande partie, les samples balancés sont dotés d'un humour percutant. On a même droit au générique du dessin animé Mon Petit Poney après Farscape et Humanchico. Le style est purement Kermheat, c'est à dire un shred dopé aux effets (wah-wah, whammy sans cesse, reverb de folie...) noyé sous des samples bourrés d'électroniques.  Kermheat joue dans la cour des Buckethead, Steve Vai et autres Bumblefoot en plus électronique. Techniquement, c'est absolument monstrueux, le bonhomme descend sur sa sept cordes les gammes à la vitesse de la lumière en faisant des écarts inhumains entre ses doigts. Evidemment, qui dit Kermheat dit déconne entre chaque morceau et ça fonctionne à merveille. Un show excellent ressemblant au concert enregistré au MAI sur son DVD Humanchico Live And More que les absents pourront toujours visionner pour se rattraper.

SetList Kermheat

Après dix minutes de pause, c'est Manu Livertout qui débarque entouré de Kermheat à la guitare rythmique, Jean Bisello à la basse et et François "Boydamont" à la batterie. Manu nous livre là la quasi-intégralité de son dernier album The Sweet Path.

Manu Livertout

Le rendu live est vraiment excellent... Comme le disait la chronique, le genre d'album rafraichissant que Satriani n'est plus foutu de faire depuis dix ans. Ce soir, le petit public est composé à 95% de guitaristes et le quatuor nous en donne pour notre argent. Démarrant sur le dansant et joyeux Summer's Party à la façon d'un Brian Setzer croisé à un Satriani, en passant par l'excellente reprise de Jeff Beck Shape Of Things, le rendu live de The Sweet Path est au top. A la fin, deux reprises viendront cloturer le show, plus précisément deux reprises d'Hendrix Purple Haze et Foxy Lady sur lesquels Manu et Kermheat n'hésitent pas à taper le boeuf. La section rythmique basse/batterie n'est pas en reste, François est hyper carré et Jean Bisello prend plaisir à slapper et à groover. Le show était finalement sûrement trop court, nos compères nous ont donc rejoué deux morceaux de The Sweet Path pour définitivement cloturer la soirée.


La seule déception est finalement qu'il n'y avait personne dans le public, au mieux quarante personnes dans une Scène Bastille déserte. Vraiment dommage pour des musiciens d'un tel talent venus exprès sur Paris. En revanche, les gratteux qui étaient là ont pris un sacré panard et des sacrées leçons de shred. Un grand merci à Jean Paul Bellanger pour avoir organisé ce show. Les absents ont toujours tort.