Gamma Ray / Freedom Call / Secret Sphere

Date

10-02-2010

Lieu

Paris - Le Trabendo

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

J'avais pourtant dit que j'arrêtais Gamma Ray ! Oui... après quelques albums qui relevaient plus de l'anecdotique que de l'indispensable, et un concert parisien en roue libre, en première partie d'Helloween sur le Hellish Tour il y a deux ans de cela, j'avais dit : c'est fini, on ne m'y reprendra plus ! 
Mais j'ai changé d'avis. Parce que To The Metal est un bon album, parce qu'ils passaient cette fois-ci au Trabendo (petite salle d'environ 600 places que j'adore), et parce que cette aubaine allait me donner l'occasion de satisfaire une curiosité jusque-là jamais assouvie: voir Secret Sphere en concert, puisque ce sont les italiens qui eurent l'honneur d'ouvrir les hostilités. Ai-je bien fait de revenir sur ma décision ? Réponse dans la conclusion.

Secret Sphere nous gratifièrent donc de cinq titres de Power Metal mélodique de haute volée. Le son fut moyen, mais ce n'était pas vraiment de leur faute, tous les musiciens de la tournée arrivèrent avec plus de deux heures de retard cet après-midi là à cause de problèmes rencontrés sur la route. Du coup, nos voisins italiens n'eurent pas le temps de faire leur soundcheck. Malgré ça, la prestation de ces messieurs fut parfaitement écoutable en plus d'être très sympa et enjouée. Ils alternèrent les titres speed (Stranger in Black, Bring On et Loud & Raw) avec des mid-tempos entraînants (Welcome to the Circus et Dance with the Devil) et reçurent un accueil assez chaleureux. Un bon moment, un peu trop court bien entendu (un titre a d'ailleurs été supprimé toujours à cause du fameux retard), mais qui donne envie d'en voir plus. Petite remarque, ce fut un drôle de Secret Sphere qui se présenta à nous ce soir-là, puisque le bassiste avait été retenu en Italie, et que le chanteur n'était pas là non plus pour cause de grippe. Heureusement, le guitariste engagea au dernier moment des amis à lui (dont le chanteur du groupe Trick or Treat qui s'acquitta fort bien de sa tâche) et le concert ne souffra point de l'absence de certains des musiciens.

Setlist Secret Sphere:

1. Evil or Divine
2. Stranger in Black
3. Welcome to the Circus
4. Bring On
5. Loud & Raw
6. Dance with the Devil

 Secret Sphere

Ce fut ensuite au tour de Freedom Call de prendre d'assaut la petite scène du Trabendo. Bon, je vais essayer d'être objectif car, oui, je n'aime pas Freedom Call, mais alors pas du tout. J'avais acheté leur premier album il y a un peu plus de dix ans, et je m'en suis débarrassé depuis. Du coup, je ne connaissais pas grand-chose à la set-list... Cela dit, avant que le concert démarre, j'ai senti une petite curiosité monter en moi... et si le groupe avait évolué? Et si c'était bien meilleur que dans mes souvenirs? Allez, laissons-leur une chance... Bon, je n'aime toujours pas, désolé. Les refrains dégoulinants de gentillesse me font trop l'effet de mélodies empruntées à des génériques de dessins animés. Alors soit, le Happy Metal de ces allemands n'est pas fait pour moi... MAIS, je me suis tout de même laissé faire par quelques morceaux pas mal fichus (la deuxième chanson notamment, United Alliance, qui passe super bien sur scène). Et puis, les gars du groupe sont très sympathiques, et je suis bien obligé de reconnaître qu'ils font bien leur boulot. Et quelle ambiance !! Alors là, j'ai rarement vu un public aussi déchaîné pour un groupe de première partie, les fans étaient (de toute évidence) ravis de la venue du groupe, et ça a chanté, pogoté, et tapé dans les mains avec une énergie pour le moins remarquable. Tant mieux pour eux, tant mieux pour le groupe. Ce fut certainement un grand moment pour ceux qui aiment... Petite remarque bis (après Secret Sphere), encore un changement de line-up ce soir car ce ne fut pas Dan Zimmermann (probablement frileux à l'idée d'enchaîner deux concerts) à la batterie mais Klaus Sperling (ex-Primal Fear). En résumé, un concert objectivement fun et chaleureux, avec des musiciens bien en place, une ambiance de folie, un son tout à fait à la hauteur, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça... bah parce que niveau compos, ça reste du Freedom Call quoi...

Setlist Freedom Call (bon, là, j'ai dû tricher et aller la chercher sur le net):

1. We are One
2. United Alliance
3. Thunder God
4. Tears of Babylon
5. Hunting High and Low
6. Merlin - Legend of the Past
7. Warriors
8. Land of Light
9. Freedom Call

Freedom Call 

 Si l'ambiance m'avait déjà semblé au paroxysme sur Freedom Call, les fans parisiens présents ce soir-là arrivèrent à faire encore plus fort pour le groupe phare de la soirée: ces messieurs de Gamma Ray. Alors là, ce fut acclamations, headbanging en pagaille, chant à s'en faire sauter les cordes vocales, bousculades, pogos et slams en séries... Franchement, je ne m'étais pas fait malmener comme cela dans une fosse depuis belle lurette !
Gamma Ray : un groupe au capital sympathie intact? On dirait bien... La bande à Kai a-t-elle livré un concert parfait? Absolument pas ! Est-ce grave? Et bien... non, même pas. Expliquons tout cela.

Pas de surprise, ce sont les bien les premières notes de l'intro Welcome qui résonnent dans la salle alors que le groupe investit la scène. Et puis, paf, on enchaîne avec Gardens of the Sinner extrait du classique Powerplant. Bon choix pour démarrer, je dirais. Sauf que les problèmes techniques font leur apparition, le son des guitares est coupé... tout ça va vite revenir à la normale, mais on sent que les conditions de jeu ne vont pas être optimales. Au niveau des titres joués ce soir-là, il y a du très bon mais également un peu de déception.
Déjà, il n'y aura que treize vraies chansons (si l'on ne compte pas les intros ou le solo de batterie). Pour un concert en tête d'affiche de la part d'un groupe qui a plus de vingt ans de carrière et dix albums au compteur, treize chansons, c'est vraiment pas énorme. Autant dire qu'il va y avoir de la frustation.
Alors, c'est simple, impasse totale sur l'époque où Ralph Scheepers chantait dans le groupe. Aucun titre des trois premiers albums donc. Pas peu fiers de leur nouvelle offrande, nos amis teutons vont donc mettre l'accent sur le tout nouveau To The Metal. Pourquoi pas? C'est vrai qu'il est très sympa. Mais là encore, choix un peu bizarre et frustrant, tous les meilleurs (et plus speed) morceaux de ce disque sont écartés. Pas de Rise, de Chasing Shadows ou All You Need To Know... Par contre, Mr. Hansen et ses amis n'oublieront pas de nous balancer la piteuse chanson titre ou encore la ballade pataude qu'est No Need to Cry. Aïe... Et là, vous vous dites "mais il l'a aimé ou pas ce concert, alors??". Et bien, la réponse est: oui.

Gamma Ray

Bah oui, malgré quelques petits couacs ici et là, des guitares mal accordées à un moment, le son qui disparait puis revient, Kai Hansen qui chante comme un vieux crapaud enroué et qui, en plus, se permet de fumer (c'est dire s'il prend soin de sa voix), et des manques certains au niveau des morceaux joués ce soir-là, ce concert fut celui de la réconciliation entre Gamma Ray et moi. Pourquoi? Deux mots: grosse patate ! Et oui, c'est ça le metal aussi... C'est pas toujours propre, pas toujours super bien chanté, mais quand ça balance bien, ça peut s'avérer terriblement jouissif. Et le groupe (tout comme ses fans) n'a pas manqué d'énergie.
En plus, il y a quand même eu quelques belles surprises. Je ne m'attendais à entendre Abyss of the Void, par exemple. Superbe moment. Et puis, le cadeau de la soirée fut incontestablement Armageddon, terrible et implacable. Je n'avais jamais vu Gamma Ray jouer ce morceau en concert. Maintenant que c'est fait, il est évident que cette chanson devrait ne jamais disparaitre de la setlist. Quelle claque !! Si l'on ajoute à cela d'autres compos bien rentre-dedans comme Fight ou Man on a Mission, on se rend bien compte que le groupe n'a pas oublié qu'il était avant tout une formation de speed mélodique ! Du coup, le fait d'avoir privilégié les chansons les plus mid-tempos du dernier album fait sens, sinon ces messieurs n'auraient fait qu'enchaîner les titres rapides, et ils n'ont plus vingt ans... N'oublions pas non plus un grand moment de classe avec l'épique Rebellion in Dreamland jouée en intégralité cette fois-ci (ce n'était pas le cas il y a deux ans). Peu de chansons au final, et des oublis bien sûr, mais beaucoup de qualité dans les morceaux selectionnés tout de même. Et, chose incroyable, je ne me suis même pas ennuyé pendant le solo de batterie ! Très bonne démonstration, pas trop longue, et assez fun du père Zimmermann. Si tous les soli dispensés en concert par les groupes de Hard Rock pouvaient être de cet acabit...
Enfin, on eu le droit à New World Order et Send Me a Sign (nettement moins surprenant pour le coup) en guise de conclusion et nos amis quittèrent la scène.

Gamma Ray

Malgré quelques imperfections, ce fut globablement une très bonne soirée. Les bons points: beaucoup d'énergie, de bonne humeur, une ambiance ultra-chaleureuse, et la confirmation que, oui c'est vrai, Gamma Ray n'est pas (encore tout à fait) mort. Kai Hansen et ses acolytes restent très sympathiques, et en ont encore sous le capot. Les fans ont assisté à un bon moment de Heavy Metal enjoué et fédérateur. Pas étonnant alors d'observer de larges sourires sur les visages (pourtant fatigués) de nombreux métalleux au sortir du Trabendo.

Setlist de Gamma Ray:

1. Welcome
2. Gardens of the Sinner
3. Empathy
4. Deadlands
5. Fight
6. Mother Angel
7. The Saviour
8. Abyss of the Void
9. Drums Solo
10. Armageddon
11. To the Metal
12. No Need to Cry
13. Rebellion in Dreamland
14. Man on a Mission
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15. New World Order
16. Send me a Sign

Gamma Ray