Firewind

Date

26 septembre 2011

Lieu

Paris - Le Nouveau Casino

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Il aura fallu que les fans de Firewind patientent une petite année avant que le groupe vienne enfin présenter son Days Of Defiance sur scène, la "faute" revenant à Gus G et son emploi du temps chargé, le guitariste ayant passé ces derniers mois à tourner avec Ozzy Osbourne. Soit, certains ont pu voir Firewind pendant une quarantaine de minutes lors de la dernière édition du Hellfest, mais le vrai concert en tête d'affiche et en salle, c'est ce soir.
Particularités de ce 26 septembre: il s'agit de la dernière date de la tournée européenne, c'est Wolf, groupe suédois de Heavy Metal traditionnel qui ouvre pour les Grecs et un changement de line-up (et pas des moindres) est à signaler puisque, le chanteur Apollo Papathanasio étant retenu chez lui pour raisons personnelles ou familiales (je ne sais plus), c'est l'excellentissime Mats Levén (ex-Malmsteen, ex-At Vance, ex-Therion, Adagio, Krux...) qui va se charger d'officier derrière le micro.

Je ne connaissais pas grand chose à Wolf et je dois dire, qu'une fois leur set terminé, je ne fus pas pris d'une folle envie d'aller me payer leur discographie, mais il faut reconnaître que les Suédois ont fait le boulot.
Musicalement, le Heavy Metal de Wolf nous ramène bien vingt-six ou vingt-sept ans en arrière et évoque fortement un mélange Iron Maiden/Mercyful Fate saupoudré de quelques pincées d'Accept.

Firewind

Tout ce que joue le groupe ce soir n'est pas transcendant (la recette est bien connue et un peu clichée) et le son est un poil trop fort ce qui a pour effet logique de légèrement casser les oreilles de l'assistance. Mais on ne le dit pas trop fort, histoire de ne pas passer pour des mauviettes, on est quand même venu à un concert de Metal, heureusement que c'est fort, non ? Mouais...
Cela dit, Wolf a de vrais atouts: le combo croit en ce qu'il fait et joue avec un entrain qui fait plaisir à voir. Clairement, les mecs sont sympas et on passe un bon moment en leur compagnie. Leur pêche, leur bonne humeur et leur enthousiasme sont assez contagieux et le temps finit par passer assez vite.
Le dernier album (Legions of Bastards) est représenté par des titres comme Skull Crusher, Full Moon Possession (bien efficace) ou K-141 Kursk, mais ce sont finalement des morceaux plus anciens comme The Bite ou Speed On (excellente !) qui se révéleront plus sympathiques. Le groupe n'oublie pas d'interagir avec le public et fera même chanter celui-ci sur Voodoo (un brin longuette, mais bon...) et l'ambiance se détendra jusqu'à ce que Wolf quitte la scène sous des applaudissements globalement mérités.

                    Firewind

Rien de révolutionnaire dans ce que ce groupe de première partie nous a proposé ce soir, c'est vrai, mais une musique qui passe bien sur scène, un vrai plaisir de jouer, et une réelle efficacité dans ce style.
Dernière remarque qui ne manquera pas d'intéresser... au moins une vingtaine de personnes en France, le bassiste de Wolf n'est autre que le très sympathique Anders Modd connu (ou pas) pour avoir longtemps joué chez les excellents Tad Morose. Voir un membre de ce groupe culte en vrai sur une scène parisienne a provoqué chez moi une certaine émotion que je tenais à partager avec vous... qui vous en fichez royalement. Passons donc à Firewind.

Firewind

Autant l'avouer tout de suite pour dissiper tout doute sur ma partialité, j'aime beaucoup Firewind mais je mentirais si j'affirmais qu'il fait partie de mes groupes préférés. Sans être un grand fan, j'apprécie le travail de Gus G. et ses acolytes, et j'ai gardé un très bon souvenir de leur prestation en première partie de Kamelot il y a trois ans de cela. Ce sont d'excellents musiciens et leur power metal mélodique, très sympathique et plus intéressant qu'il n'y parait (en tout cas, bien plus que celui d'autres groupes plus basiques évoluant dans ce style), passe bien sur scène. Quelle ne fut pas ma surprise quand, ce soir-là, il me fallut me rendre à l'évidence et constater que le concert donné par ces messieurs ne fut pas très bon... ni même bon... mais carrément excellent !!
Bien entendu, j'avais fait le déplacement avec l'idée de passer un bon moment mais j'étais loin de me douter que j'allais me prendre une telle claque ! Je ne sais pas ce que les Grecs ont mangé avant de monter sur scène mais dire qu'ils ont eu la patate (ou le feu sacré) et qu'ils ont cassé la baraque pendant une heure et demie me semble objectivement coller à la réalité.

                    Firewind

Histoire d'asseoir rapidement leurs compétences et leur capacité à scotcher l'auditoire, Gus et ses amis démarrèrent avec un The Ark Of Lies bien speed, un Head Up High enjoué et fédérateur, et un Destination Forever ultra-véloce et implacable. Pour information, sur le deuxième titre, la fosse s'est mise à bien bouger, l'ambiance plus que chaleureuse et la grande forme affichée par le groupe m'obligèrent alors à penser que, sauf erreurs monumentales commises par la suite, la soirée était partie pour être des plus réussies... Et il n'y eut pas d'erreurs, bien au contraire.
Peut-on décemment continuer le récit de ce concert sans s'arrêter un instant sur la performance de Mats Levén en remplacement d'Apollo ? Non, on ne peut pas. Alors, disons-le sans détour, il fut impérial. Peut-être même trop. C'est juste, et j'ai bien conscience que mes propos vont en froisser quelques-uns, que ce mec est tellement bon et à l'aise (on pourrait avoir l'impression qu'il a toujours fait partie du groupe tellement il semble dans son élément) qu'il finit par faire de l'ombre au chanteur qu'il est censé remplacer. Je ne dis pas ça pour critiquer Apollo, dont j'apprécie le timbre de voix et (plus généralement) le talent, mais voilà, ça crève les yeux (ou les oreilles plutôt), Mats est un frontman plus convaincant et ses capacités vocales sont plus impressionnantes.

Firewind

Autre changement sur cette tournée, et celui-là concerne le batteur. Michael Ehré a quitté le groupe cet été, et c'est Johan Nunez (Belge de son état et jouant chez Nightrage, groupe de death mélodique que Gus G. a co-fondé il y a quelques années de cela) qui se retrouve derrière les fûts. Le bougre a l'air bien jeune mais il cogne comme un malade. Quelle énergie !! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune homme ne s'économise pas... A ce rythme-là, il va lui falloir une nouvelle batterie très prochainement. Heureusement, Noël approche.
Le reste du groupe assure avec le talent qu'on lui connaît, Petro a une personnalité plus discrète et demeure un peu plus en retrait, mais il sait se servir de la basse avec grande efficacité. Gus reste le guitariste virtuose qu'il a toujours été et Bob Katsionis (se chargeant toujours de la deuxième guitare et des claviers) est impressionnant de maîtrise.
Ce messieurs s'entendent à merveille pour mettre le Nouveau Casino d'accord sur leur performance. Ils sont aussi bons sur les speederies décoiffantes (Heading For The Dawn, Into The Fire en rappel) que sur des instrumentales plus techniques comme l'habituée du setlist qu'est The Fire And The Fury (bien rallongée pour le coup) et SKG, extraite du nouvel album. Le savoir-faire des musiciens force le respect, ils jouent vite, précis et avec aisance. Le son est très bon, ils ne mettent pas une note à côté... bref, on se régale.

Firewind

Le concert avance et quelques surprises nous attendent. Le groupe ne joue pas certains titres auxquels on aurait pu s'attendre (comme Allegiance ou Insanity) mais déterre quelques compos comme la très heavy Kill To Live ou Ready To Strike au riff "Osbournien", sur laquelle Mats Levén brille de mille feux (il est certain, j'insiste, qu'Apollo n'aurait pas pu chanter le couplet avec autant de justesse et de puissance). Bien sûr, des classiques attendus finissent tout de même par se pointer et ravissent les fans. On ne se lasse pas de compos plus "single" comme Mercenary Man ou Tyranny, toujours aussi fédératrices en concert avec leurs refrains faits pour être repris en choeur.
Après une bonne heure et quart de show, le groupe quittera brièvement la scène pour mieux y revenir avec un rappel constitué de trois titres, la terrassante Into The Fire (sur laquelle j'ai bien cru que Johan allait casser sa batterie), la plus ancienne I Am The Anger (encore un refrain taillé pour le live), et la fameuse Falling To Pieces sur laquelle la foule des premiers rangs se mettra à sauter.
Que dire de plus ? Pas grand chose. Ce fut un très bon moment de heavy metal qui me permit de me rendre compte à quel point l'art de la scène n'avait plus aucun secret pour les Grecs de Firewind. Bravo et merci pour l'excellente soirée !

Firewind

Setlist de Firewind :

01. The Ark Of Lies
02. Head Up High
03. Destination Forever
04. Kill To Live
05. Keyboards solo
06. Angels Forgive Me
07. World On Fire
08. Guitar Solo
09. The Fire And The Fury
10. Ready To Strike
11. Heading For The Dawn
12. My Loneliness
13. Mercenary Man
14. SKG
15. Till The End Of Time
16. Tyranny
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17. Into The Fire
18. I Am The Anger
19. Falling To Pieces

Firewind

 

 

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