Danko Jones + The Biters + P-Troll

Date

13 décembre 2011

Lieu

Toulon

Chroniqueur

Didier et Philippe

L I V E R E P O R T

Pour le dernier concert de l'année, Philippe et moi faisons le déplacement sur Toulon, pour aller écouter Danko Jones, que personnellement je connais mal, mais dont la réputation sur scène force le respect. J'ai un peu révisé le dernier album, Below The Belt, et j'avoue que le style me plait plutôt bien. Nous arrivons à l'Oméga Zénith de Toulon, et c'est amusant car dans la grande salle, il y a un spectacle de Valses de Vienne. Nous nous trompons d'ailleurs d'entrée, on a eu chaud :-)
C'est bien dans l'Oméga Live, la petite salle rock que Danko Jones est de sortie ce mardi soir. Quand nous entrons, c'est un choc, la salle, est quasiment vide. Il est encore tôt, certes, mais je commence à craindre le pire. C'est mal connaitre la fanbase de Danko, car, pendant que nous avalons un panini au fond de la salle, ça commence à se remplir, avec des gens visiblement connaisseurs, portant des t-shirt d'anciennes tournées de Danko Jones.

Finalement quand la lumière s'éteint pour les locaux de l'étape, P-Troll, la salle est déjà bien remplie, ça fait chaud au cœur. P-Proll est venu en force. Ils ont des amis, ça s'entend. Ils sont ravis d'ouvrir pour leur père spirituel qu'est Danko.

P-Troll

C'est vrai que leur style est en droite ligne. Pêchu, bien en place, la rythmique du groupe est assurée par un puissant duo batteur (Eric), bassiste (Pascal), épaulée par un gros riffeur de guitariste (Seb), qui manie aussi pas mal la slide. Le chanteur, Antoine, dit Tonio, qui chante en anglais, est un peu la vedette de P-Troll. Hyper à l'aise, look coolos, le Tonio n'a plus beaucoup de dents, ni de cheveux, mais il envoie la purée d'une voix bien éraillée qui rappelle de suite celle de Lemmy, en plus marrant. Ils ne se prennent pas au sérieux, pourtant leur set est tout à fait à la hauteur, et nous font passer une très bonne demi-heure, avec un son fort bien réglé. On avait bien aimé leur premier album, je pense qu'on s'intéressera de très près au suivant, annoncé pour 2012.

P-Troll

Setlist P-Proll :

Pork Cadillac
Ben Con Migo
Black Shout
We Sweat Cum
Pussy Killer
Nena

Le groupe suivant n'a par contre pas grand chose à voir ni avec P-Troll, ni avec Danko Jones, si ce n'est le rock. D'abord The Biters, qui assure la première partie de Danko Jones sur cette tournée, est un groupe Américain, d'Atlanta plus précisément. A leur look (anorexiques, méchés, tatoués, percés) on s'attend un son un peu glam, rock, illustrant les excès du rock and roll. En réalité, ils envoient un excellent rock et leurs belles coiffures ont vite fait de se transformer en mèches transpireuses et de voler dans tous les sens, car ils ne font pas semblant. Le son est aussi très bon. Le chanteur guitariste Tuk, qui semble mener l'affaire est aussi un excellent show man.

The Biters The Biters

Il postillonne pas mal sur les premiers rangs, apostrophe le public pour le faire participer. Il engueule un mec qui reste les bras croisés et explique entre deux grossièretés qu'il vaut mieux se tirlipoter le schmilblick, plutôt que de rester les bras croisés (ah bon ?). Deux fois, il propose son verre (de bière ?) aux spectateurs du premier rang. Le premier, un jeune, refuse, il demande alors si c'est parce que sa mère est à coté de lui, et après une bordée de jurons, il offre le verre à la dame qui le boit cul sec, à la grande joie du chanteur et de la foule. Leur musique est pas mal du tout, ils feraient pas mal penser à Slade et à Cheap Trick, en fait. Des choses assez simples mais rudement efficaces.

The Biters The Biters

Avec le guitariste Matt, qui arbore un vieux t-shirt de Mott The Hoople, ils jouent leurs solos à deux (en duo quoi), ce qui rend particulièrement bien. Le bassiste (Travis) et le batteur (Joey), ne sont pas en reste, Joey terminant totalement en nage. Le tout est très réussi, assez boogie par moment, et a filé à la salle une bonne banane ce qui annonce déjà une excellente soirée. Les musicos aident à débarrasser leur matos pour laisser la place à Danko. Je discute cinq minutes avec le chanteur encore essoufflé, aves son air un peu arrogant au départ, il s'avère être charmant, et on discute un bon petit moment. Je le félicite et lui fait retranscrire la setlist. On peut se faire une petite idée de leur jeu de scène sur cette vidéo.

The Biters

Setlist The Biters :

Oh Yeah (The Bitch Wants More)
Breakin Your Heart Again
Hell Is For Babies
Artificial Kidz
Pussy Juice
Hallucination Generation
Tom Petty
So Cheap So Deadly
Outro

 

La scène s'est bien dégagée pour laisser la place au trio canadien formé de John Calabrese (basse), Atom Willard (batterie) et bien sur Danko Jones au chant et à la guitare (une jolie Gibson Explorer noire). La scène est assez vaste pour un trio, pas mal de lumières sont installées. Un gars de l'équipe vient prendre en photo la foule qui est maintenant assez compacte devant la scène (on la retrouve sur leur facebook avec un "Thanks Toulon" des plus gratifiants), je dirais que trois cent personnes ont fait le déplacement, un mardi soir c'est quand même chouette. Hells Bells retentit dans la salle qui s'éteint. On entendra toute la chanson, avant que finalement les deux fidèles compères de Danko entrent en scène.

Danko Jones Danko Jones

Danko apparait ensuite, vêtu de noir, et portant un feutre qui cache son crane rasé. Il explose littéralement sur les trois premiers morceaux avant de nous adresser la parole. Par contre quand il parle, c'est l'éclate ! Il ne s'arrête plus, il discute avec tout le monde, répond à un mec qui crie "Canada Rules" que ça compte pas car vu l'accent, le gars ne peut être que canadien (ce qu'il confirme). Il n'arrête pas de nous demander quelle chanson il doit jouer. Quand on répond certains titres (moi je répond rien, j'en connais aucun, mais autour de moi les noms fusent) il dit non pas celui là, non celui là non plus, il fait des grimaces, jusqu'a ce qu'enfin quelqu'un trouve le bon. A ce petit jeu, on rigolera bien toute la soirée. Dans les premiers grands moments je note Forget My Name (de We Sweat Blood) ou encore First Date (du génial Sleep Is The Enemy) qui met le feu dans le public. Sur mon aile gauche ca commence à pogoter sec, Philippe doit s'accrocher à son appareil photo. Ce morceau file la bougeotte, c'est énorme, le riff est une tuerie, le refrain un véritable hymne rock'n'rollesque. Je note que dans le public, nombreux sont ceux qui connaissent les paroles et chantent à tue tête.

Danko Jones Danko Jones

Les thèmes principaux du Canadien sont le sexe, le sexe et un peu de sexe aussi. Dans les paroles, et entre les morceaux. C'est pas triste, on apprend plein de nouveaux mots de la langue de Shakespeare. En parlant de langue, celle de Danko est non seulement bien pendue, mais en plus très développée, je pense même que Gene Simmons a de quoi en être jaloux. Danko l'utilise pour illustrer certains de ses titres, souvent assez portés sur les différentes utilisations de son appendice lingual.

Danko Jones 

Quand il ne fait pas l'andouille, Danko est un excellent riffeur, tous ses morceaux sont basés sur un riff de dingue, avec assez peu de solo. Ce gars sait vraiment riffer et il le prouve ce soir. Certains morceaux sont assez punkisant (I Want You, First Date, Sugar Chocolate), d'autres plus metal, mais au final il y a la touche Danko Jones, sa voix, son style qui rend le truc tout à fait jouissif.

Son dernier album est aussi à l'honneur (le seul que je connaissais au départ, mais rassurez vous je suis en train de corriger ça au plus vite), avec le super heavy I Think Bad Thoughts. Les pogos repartent à fond, mais comment résister sur un truc pareil ? Danko apostrophe aussi un gars juste à coté de moi (ouf !) qui restait les bras croisés. Il lui dit que ca doit changer sinon il va faire un certain nombre de choses avec son arrière train. Il demande ensuite qui veut se faire botter le cul, certains du noyau dur des pogoteurs lèvent la main, il leur répond du tac au tac, que eux, ça n'est pas la peine, il avait vu qu'ils s'étaient déjà fait botter le cul dans les pogos. Il voit tout ce Danko, et c'est un marrant. L'intro de Full Of Regrets arrive et remet une couche de folie. La batterie et sa cloche sonne super bien, le morceau est encore une tuerie. Mais au final tous les albums de Danko Jones sont passés en revue avec au moins un morceau. Caramel City (de Born A Lion par exemple).

Danko Jones

Comme Danko l'explique dans Rock Shit Hot ou Samuel Sin (de I'm Alive And On Fire), sa mère a mis au monde un "Devil Child" (lui), fait pour monter sur scène et faire du putain de rock, et c'est bien ce que fait Danko, c'est un pur plaisir pour nous autres. Quand je pense qu'un tel concert coute douze euros, à peine plus qu'une place de ciné, je me dit que tout bon hard rockeur ne PEUT PAS passer à coté d'un truc comme ça dans un rayon de deux cent kilomètres autour de chez lui, c'est tout simplement impossible. Satisfaction guaranteed ! Toujours extraits de I'm Alive And On Fire, Cadillac et surtout Dr. Evening permettent de mettre pas mal en valeur ses deux acolytes. Juste des monstres ! Dans Lovercall c'est la ligne de basse de malade qui confirme mon avis. En fait, j'adore la formation de trio, c'est le top, et ça ne supporte pas la médiocrité. Un vrai pied.

Danko Jones

Danko Jones

Autre moment génial, l'enchainement de Invisible (de Sleep Is The Enemy), fabuleux, une autre incitation au pogo, suivi de Had Enough, un des meilleurs morceaux du dernier album: carrément irrésistible !

Après un cours moment, Danko nous offre deux derniers morceaux, avec Code Of The Road (seul extrait de Never Too Loud) et une reprise de My Word Is Empty Without You (des Supremes), qui n'en finira plus et qui prouve que, finalement, ce Danko, derrière ses grimaces et ses paroles salaces, possède bien un petit cœur.

Quelle soirée ! Je re-signe, de suite, sans hésitation. Merci à Danko Jones, ce mec transpire (dans tous les sens du terme) le rock, ce mec a la classe. Merci aussi à The Biters, P-Troll et l'ami Roger pour les accréditations. Rock 'n' Roll !

 

Setlist Danko Jones :

Intro Song
Rock Shit Hot
I Want You
Forget My Name
First Date
Dance
I Think Bad Thoughts
Full Of Regret Intro
Sugar Chocolate
Full Grown
Samuel Sin
Caramel City
Invisible
Had Enough
Cadillac
Dr Evening
Lovercall
Code Of The Road
My World Is Empty Without You

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