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Blind Guardian
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L I V E R E P O R T
En cette soirée du 28 septembre, un petit millier de fans avait fait le déplacement jusqu'à l'Elysée Montmartre afin d'acclamer le retour de Blind Guardian venu présenter sur scène son dernier opus, le très bon At The Edge Of Time. Le dernier passage du groupe dans notre belle capitale datait du mois d'octobre 2006 (et oui, quand on sort un album tous les quatre ans, il est difficile de venir rendre visite à ses fans plus régulièrement), autant dire que la venue des bardes était attendue de pied ferme. C'est Steelwing qui eut le privilège d'ouvrir le bal. Je ne connais absolument pas ce groupe et suis malheureusement arrivé en plein milieu de leur set. Et là, dès mon entrée dans la salle, choc visuel (et auditif): nous avons remonté le temps jusqu'en 1983 !! Oui, j'aurais tout aussi bien pu dire 1982 ou 1984, cela n'aurait pas changé grand chose. Les suédois portent donc des blousons en cuir, des bracelets de force cloutés, des bandeaux autour de leurs têtes... ces messieurs ont bien soigné leur look vintage. Et pour la musique, c'est pareil ! Les révisions des classiques de la grande époque ont été menées avec brio, on sent bien que ça a potassé du Iron Maiden, du Saxon, du Manowar ou du Helloween jusqu'à pas d'heure pour être fin prêt le jour de l'examen. Après la pause règlementaire, les lumières s'éteignent à nouveau, les premières notes de Sacred Worlds résonnent dans la salle, et les musiciens de Blind Guardian investissent la scène acclamés par leurs fans en grande forme. On le sent tout de suite: l'ambiance va être chaleureuse ! En effet, le constat d'un son plutôt médiocre se confirme sur Welcome to Dying et Born In A Mourning Hall. Et quel dommage quand on voit les titres choisis par le groupe pour démarrer les hostilités ! On garde espoir et on se dit que l'ingé son va bien finir par se rendre compte que la batterie et la basse, bien trop fortes, couvrent tout et nous privent ainsi de certaines lignes de chant d'Hansi Kürsch, tout en nous empêchant de bien distinguer les claviers ou les choeurs vainement fournis par les autres membres du groupe. En revanche, l'ensemble ne manque pas de pêche, c'est vrai. Et d'ailleurs, le public ne semble pas plus indisposé que cela, il entonne les refrains comme un seul homme et l'ambiance continue d'être assez remarquable. Tant mieux... Sauf qu'à la longue, ça devient tout de même un peu pesant. Bien sûr, l'ensemble n'est pas totalement inécoutable; en changeant de place pour me rendre dans le fond de la salle, là où se trouve la console de mixage, les conditions deviennent même presque potables... c'est donc là que j'apprécierai des hymnes tels que Traveler In Time (excellente idée que d'avoir déterré ce classique !) ou Valhalla repris en choeur par la salle dans une ambiance toujours aussi explosive. Mais las de me tenir à si grande distance du spectacle, je tente alors de me rapprocher des premiers rangs. Erreur fatale. On n'entend de nouveau que la batterie et la saturation vrombissante de la basse... Libre à vous de trouver que j'en fais trop à décrier à ce point le son de ce concert mais je vous assure que ça m'a gâché une partie de la fête. Une partie seulement, parce qu'à côté de ça, bien sûr, c'était très sympa. Excellent choix de titres, groupe ultra-sympathique (les interventions régulières d'Hansi, entre les chansons, occasionnèrent quelques moments de rigolade), des musiciens au taquet (impressionnant batteur, qui a brillé en enchaînant une floppée de titres bien speed)... tout était presque parfait. Mais au delà de l'ambiance, de l'excellence des musiciens et du plaisir procuré par leur venue, on ne peut oublier qu'un concert, c'est avant tout de la musique. Et quand elle est à ce point torpillée par un son indigne, ce sont les oreilles qui trinquent ! Bien entendu, les Blind Guardian ne sont pas vraiment la cible de mes reproches, ils ont globalement été super, ont bien joué (même si, pour être tout à fait honnête, Hansi chante régulièrement moins puissamment et moins haut que sur album) et nous ont régalé avec des classiques savamment choisis. Ils ont également bien sélectionné les extraits de leur dernière production, on a même eu le droit à l'épique Wheel of Time lors du rappel. La deuxième partie du concert fut très axée sur des titres rapides et puissants (enchaînement This Will Never End, A Voice In The Dark, Mirror Mirror et Punishment Divine en début de rappel, pas très reposant tout ça !). Pour toutes ces raisons, je vous les recommande sans hésitation si vous ne les avez encore jamais vus. Il faudrait juste s'assurer que la personne responsable du carnage sonore de la soirée ait enlevé ses moufles ou se soit carrément retiré à jamais du monde de la musique. Faudra-t-il attendre quatre années pour effacer ce souvenir amer, ou les gardiens aveugles (sourds plutôt, ce soir-là) viendront-ils nous rendre visite avant 2014 ? Au prochain HellFest, peut-être ? Ce serait une bonne idée.
Setlist : 1. Sacred Worlds
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