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La Chistole festival Samedi 24 Mai 2025  Rendez-vous à Nilvange, en Moselle pour la quatrième Edition de La Chistole. Le festival le plus original auquel j’aurais participé jusque-là. En effet on commence à 16h00 par une randonnée de 25km à vélo ! Le départ se fait au pied du Gueulard Plus, jolie salle où se dérouleront cinq concerts en soirée. C’est parti ! Assez rapidement on quitte la ville de Nilvange pour arborer d’agréables sentiers réservés aux vélos qui partent dans les bois environnants, traversent quelques villages. Jusqu’à l’arrivée après 8 km a Fontoy, on tourne sur la gauche pour arriver au pumptrack et là…on ne voit pas encore le groupe que la guitare et la batterie lancent les hostilités. 16h30 : Bliss  Jeune groupe de noise rock qui a une moyenne d’âge d’à peine une vingtaine d’années mais qui envoie déjà du fucking noise rock hyper intéressant. Chanté en français, on pense parfois au Pogo Car Crash Control du début ou encore à Truckks. Bien aidé par le concept où les vélos sont à peine arrivés que le groupe a déjà envoyé la sauce et surmotive les cyclistes du samedi. Le trio livre des compos déjà bien en place, une légère touche de punk teinte leur noise rock. La chanteuse a une voix déjà bien en place et sa manière de chanter colle parfaitement au style. Elle s’occupe également de la guitare pour envoyer des riffs accrocheurs. Une bonne place est laissée à la basse qui mène donc parfois la danse sur certains morceaux. Quant au batteur on a l’impression qu’il a un peu plus d’expérience et fait bien le taf. Après quelques morceaux un des organisateurs lance une idée inédite qui va se produire : un cycle pit ! Tous les vélos tournent autour du groupe et de la scène dans une ambiance excellente. Bliss continue donc de nous régaler pendant qu’on les encercle avec nos montures. Encore quelques titres et il est l’heure de reprendre la route. Merci à Bliss pour la performance et pour avoir permis à la plupart des cyclistes-spectateurs présents d’avoir participé à leur premier cycle pit. On est donc reparti pour la suite de la randonnée à vélo et avaler les 17km restants afin de revenir au point de départ pour la suite des hostilités. 

19h00 : Bonsoir d’être là  Initialement prévu dans le parc devant la salle du Gueulard Plus, la pluie fera installer le groupe dans le hall d’entrée de la salle de concert, à côté du bar. Duo noise rock batterie - guitare au son gras et lourd, Bonsoir D’être Là ajoute une touche de math rock tant ses morceaux sont alambiqués et riches en structure et en guitare saccadée, nous prenant constamment à contrepied et nous surprenant par la liberté musicale dont ils font preuve. Il y a aussi un peu de psyché par moment notamment dans les morceaux plus calmes. Le duo instrumental compense l’absence de chant par leur technique, le batteur a un habile jeu de cymbales. La guitare va chercher dans les graves, limite stoner renforcée par l’efficace ampli Orange. Manque juste un peu de public, l’audience est faible pour ce premier groupe. Un concert qui passe rapidement, bon signe ! Ça veut dire qu’on ne s’ennuie pas, les titres s’enchaînent et on est captivé par la variété des compos. En plus d’avoir passé un bon après-midi en compagnie de Bliss, Bonsoir D’être Là lance parfaitement la soirée. On se dirige maintenant vers la salle de concert pour le premier groupe dans la salle du Gueulard Plus.  20h00 : Grive 

C’est donc Grive qui ouvre les hostilités des concerts dans la salle du Gueulard Plus, et…surprise ! Les musiciens sont en plein cœur de la salle, le public autour. Ça sera le cas pour les 4 concerts du soir. Grive, vient de Paris et c’est la réunion entre Agnès Gayraud (La Féline) et Paul Régimbeau (Oiseaux-Tempête), la chanteuse guitariste et le guitariste sont accompagnés d’un batteur et d’une chanteuse-samples-claviers, pas de basse mais les nombreux effets ajoutés par les pédales d’effets de la guitare offrent une diversité de sonorités très intéressantes comme c’est le cas sur le morceau Quicksand. On navigue entre morceaux shoegaze qui mettent en avant les deux voix magnifiques, titres plus nerveux post rock flirtant avec le noise rock, ambiance dark wave et moment envoûtant. Un concert ampli d’émotions, d’intenses mélodies, des montées d’adrénalines, un concert qui aurait mérité d’être plutôt en fin de show car Agnès, d’humeur joueuse avec le public, aurait pu se lâcher encore plus avec plus de réactivité du public comme c’est le cas en fin de festival, les gens étant rafraîchi à la bière puissance 10 et bien échauffé par les groupes précédents. Il en reste tout de même un très bon concert et une bien belle surprise. Quand les deux voix s’unissent, les morceaux prennent encore une autre ampleur et on rentre complètement dans l’univers du groupe. Un dernier morceau très nerveux, les 2 guitares sont brutes et vrombissantes, la puissance déployée sur ce titre permet au groupe de recevoir une belle ovation finale bien méritée. Grive aura su envouter le public et délivrer un concert remarquable. L'expérience des musiciens engrangés dans leurs projets précédents y est sans doute pour quelque chose. Un passage par le stand de merchandising pour y constater que en plus le groupe est très abordable, après une discussion avec Agnès et Paul qui me dédicaceront le vinyle que je viens de leur acheter, place maintenant à des groupes pour lequels je suis là, mes petits préférés de Pamplemousse. 
21h15 : Pamplemousse 
Ça fait un moment que je suis le groupe, depuis ses débuts sur l’ile de la Réunion, ses 3 albums dont le dernier en date Think Of It. Revenu en France, justement à Nilvange, un des organisateurs du festival m’a d’ailleurs dit que c’était un peu les petits protégés du Gueulard Plus . Le groupe est suivi par l’orga depuis ses débuts. Duo guitare chant - batteuse qui envoie un noise rock qui tabasse sévère, Pamplemousse enflamme la scène du Gueulard Plus. La batteuse Sarah Lenormand au jeu très agressif et aux frappes sèches et la voix constamment hurlée de Nicolas Magi donne un ensemble très énergique. Dans sa façon de hurler, il fait parfois penser à Al Jourgensen sur les premiers Ministry. Connaissant bien le groupe sur album, j’ai l’impression que Pamplemousse à pousser les curseurs dans le rouge pour le live. Les morceaux paraissent plus agressifs, plus nerveux, plus bruts. Le groupe se démène sur scène, peut-être aussi parce qu’ils jouent à domicile. Là aussi le concert passera très vite, le duo avait déjà le public acquis à sa cause mais aura réussi à convaincre les autres qui connaissent moins le groupe par une prestation musclée et dont la joie d’être là sera communicative. 
22h15 : Landrose 
Le One-Man band de David Temprano du groupe Cere nous fait rentrer dans une transe faite de samples, son jeu de batterie très rapide et sa débauche d’énergie derrière les fûts. Un mélange de musique electro cyber punk et de percussion tribale. Le public très proche de l’artiste l’encercle littéralement, renforçant ce côté fusion transe et donnant encore plus d’énergie à David Temprano. Difficile de décrire la musique de Landrose, transe cyber hardcore ? Drum and samples ? Electro percu ? En tout cas le bonhomme aura su à lui tout seul retourner la scène du Gueulard Plus et son énergie débordante couplée à ses samples electro indus sera vite communicative. Une ambiance façon club branché se dégage de la scène, là aussi ce concert aurait été bien à la fin. L’occasion de continuer de faire la fête jusqu’à plus soif avec ces sonorités qui s’y prêtent bien. Seul derrière sa batterie, David n’hésite pas à jouer debout, à se déplacer entre les morceaux. Cela ajoute un côté « vivant » à sa musique et évite qu’il soit « enfermé » derrière les fûts. Là aussi ça le fait, un bon concert. 
23h00 : Pneu 
Là aussi le duo instrumental batterie-guitare se retrouve encerclé par le public dès le début du set, les membres du groupe ont juste la place de bouger dans un court périmètre, quelle bonne idée a eu l’organisation du festival de mettre en place cette configuration qui donne de l’énergie à revendre au groupe avec le public si proche d’eux. Allez, je le fais : mettre Pneu dans cette configuration là c’est sacrément gonflé. Le math rock noise punk du duo est d’une efficacité redoutable sur scène. Après trois morceaux les deux acolytes sont déjà trempés de chaud, rincés tellement leur musique est exigeante. Mais ils en ont encore sous la semelle et repartent de plus belle. Un long morceau répétitif dans sa structure mais avec des changements de rythmiques, mais surtout avec une technique de folie. Plus le concert avance et plus Pneu semble en surpression (je ne la ferai qu’une fois aussi celle-là), ça ne faiblit pas, le public est stupéfait par tant de rapidité d’exécution, de maîtrise mais aussi de folie. Ça part dans tous les sens, le groupe multiplie les morceaux à haute intensité technique. Un beau final pour ce festival réussi, Pneu délivre une prestation pour le moins énergique et complètement folle. 
La Chistole quetrième Edition aura été une franche réussite du début à la fin. Une belle randonnée à vélo, un concert sur le circuit de randonnée, les groupes au centre de la salle et le public autour, les bonnes surprises auront été nombreuses. deux petits bémols : le temps moyen et une affluence plus grande auraient été souhaités. En dehors de ça on ne compte pas les bons moments passés en compagnie du Gueulard Plus.
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